La vie sur Qi Lozar n’était pas un cadeau. Ses parents, longtemps recherchés pour des crimes qu’ils n’avaient pas commis, se sont réfugiés ici dans l’espoir d’être oubliés pour leurs fautes passées. De parfaits étrangers, donc, arrivés dans le village de Pirn. Et rien ne leur a été offert à leur arrivée. Sur Qi Lozar, les relations entre individus sont maintenues au strict minimum. Ici, on y vient pour fuir quelque chose, un passé, une faute. Alors son prochain on l’évite généralement. Pour gagner de quoi pouvoir se payer à manger, les parents d’Agheera réparaient et vendaient de vieux vaisseaux. C’est grâce à eux qu’elle a développé des talents incontestables en matière de mécanique.

Depuis toujours, Agheera a travaillé pour sa survie. Enfant, ses parents n’ont pas attendus longtemps pour la faire participer aux revenus de la famille. Pauvres, certes, mais nécessaires. Elle a donc travaillé très tôt, développant un caractère dur à cuir, indépendant et autonome. Sa famille a longtemps été la proie de  voleurs et de pilleurs sans code de conduite. Qi Lozar n’a jamais été la planète la plus juste après tout, se laissant souvent aller à l’illégalité. Très jeune, sa mère a fait en sorte de lui apprendre à se défendre, compétence qu’elle développera plus encore au fil du temps. Agheera n’a pas peur de se battre, mais n’en a pas particulièrement envie. Elle préfère éviter le combat mais ne flanchera pas si celui-ci a lieu, ce qui lui permettra plus tard d’écoper d’une relation de jeune femme hargneuse à qui il ne faut pas chercher de problèmes.

En réparant des vaisseaux encore et encore, Agheera s’est intéressée de plus près à ses derniers et a rapidement commencé à les piloter. Si bien qu’elle fera dès l’âge de quinze ans des courses qui lui permettront de gagner un peu plus d’argent pour ses parents se faisant déjà vieux.

La population de Qi Lozar étant aussi hétéroclite que celle de la galaxy toute entière, elle développera au fil du temps des connaissances plus ou moins bonnes en langues. Si elle ne comprend pas tout à la perfection, elle est capable d’avoir une conversation avec un nombre étonnant d’espèces. Mais il ne faut pas oublier que Qi Lozar est avant tout un lieu de convergence de truands et autres malfrats -ou victimes- venus fuir des actes commis. Elle n’a donc jamais vraiment eu d’amis, surtout de son âge : les enfants se faisaient rares sur la planète. Plus encore à Pirn.

Quand elle atteignit 18 ans, son père rendit l’âme et rapidement sa mère se laissa mourir. Fatiguée de lutter. Elle rejoindra son père deux ans plus tard. Âgée de 20 ans, Agheera se retrouva seule sur Qi Lozar sans aucun moyen de quitter cette planète : elle gagnait juste assez pour vivre avec la faim au ventre mais pas la famine. Elle fut rapidement embauchée par un organisateur de course de vaisseaux pour réparer ces derniers. De temps à autres, elle en pilotait. Mais ça s’arrêtait là. Parce qu’encore une fois, elle n’était pas suffisamment aisée pour s’envoler de la planète que l’on quittait rarement.

Pendant six ans, Agheera lutta pour sa survie. Elle répara trois ans après la mort de ses parents un droïde astro-mécanicien, une unité BB. BB-2. Orange et blanc. Il a la fâcheuse tendance à vouloir se comporter comme bon lui semble et a contester ses ordres, mais Agheera apprécie sa compagnie. Car il faut bien l’avouer, BB-2 est pour ainsi dire, sa seule compagnie. Son seul allié sur QI Lozar.

Agheera n’a jamais quitté la maison familiale. Même après le décès de ses parents, elle a toujours fait de son mieux pour garder leur mémoire intacte et pour les honorer. Et malgré le monde dur et sec dans lequel elle a vécu, elle n’en a jamais perdu l’espoir un jour de quitter cette planète et de trouver mieux.

Il y a deux semaines, un pilote de la résistance a atterri sur Qi Lozar par mégarde et besoin vital. Une erreur de trajectoire couplée d’un problème de moteur. Une fois au sol, il a été attaqué par des pilleurs près de l’habitation d’Agheera. Venue à son secours sans réfléchir plus d’une seconde, elle a réparé son vaisseau et il lui a proposé -remarquant sa solitude- de le suivre. Ce qu’elle a fait. Trop heureuse de quitter ce monde sablonneux. Cela fait donc deux semaines qu’elle travaille pour la résistance.

Qi Lozar est tellement éloignée du reste de la galaxy, Pirn plus encore étant donné la rareté de ses visiteurs, avant l’arrivée du pilote de la résistance elle n’en avait entendu parlé que très rarement.

Souvent, ses parents lui racontaient comment la résistance combattait les forces du mal, comme les jedi étaient des chevaliers aguerris et bons. Mais tout ça, pour elle, n’étaient que des histoires pour enfants. Elle n’a vraiment prit compte du contexte géopolitique que ces dernières semaines. Elle ne s’est rendu compte que ces histoires pour enfants n’étaient vraies que ces dernières semaines. Et elle commence à peine à comprendre que peut-être, elle n’est pas qu’une humaine sans importance.