Citation :

Grand succès : Kathleen réussit à le neutraliser sans alerter les autres qui continuent leur chemin
Succès : Kathleen le neutralise, mais les deux autres hommes entendent du bruit, s’apercoivent de sa présence
Echec : Kathleen ne neutralise pas l’homme, mais les deux autres impériaux ne se sont aperçus de rien et continue leur chemin.
Grand échec : Kathleen ne réussit pas à neutraliser l’homme, les deux autres hommes entendent du bruit, se retournent et s’aperçoivent de sa présence

Je ne me sens pas très bien. Je devrais être content de ne pas trouver les caisses. Le temps nous est compté et sans les trouver, nous aurons fait choux blanc et peut être même qu'un ou deux niveaux au-dessus, les résistants auront dû endurer quelques pertes. Ce serait une victoire de l'Empire, et cela ne pouvait que me satisfaire. Oui, mais ma conscience professionnelle et mon idéal de mission me poussaient forcément à aller plus loin, à aller plus haut. Je devais aller avec eux. Là, dans les coursives mal éclairées et sentant la graisse mécanique, je me rappelais les paroles de l'amiral Pelleaon comme au premier jour. Vous devrez rejoindre la Résistance, capitaine Rawne. Mêlez-vous à eux, combattez avec eux, vivez avec eux, dormez avec eux. Faites tout comme eux, main dans la main avec vos ennemis, qui deviendront vos amis. Espionnez-les. Apprenez-en le plus possible. Je ne veux pas de renseignements futiles sur leurs troupes, leurs dispositifs. Je veux l'information qui le moment venu, sera vitale pour l'Empire. Ne vous dévoilez pas avant de l'obtenir. Je peux endurer les quelques soldats des troupes de choc que vous serez amené à tuer, dans votre mission. Je peux endurer les menus revers, les contrariétés qu'un homme de votre calibre pourrait nous faire endurer. Je vous envoie là bas pour nous aider dans la victoire finale, poser une option cachée sur la réussite. Ne vous dévoilez pas avant.


Se dévoiler avant pour sauver l'Empire d'une malheureuse cargaison d'armes et de munitions quand mon armée savait affréter des croiseurs stellaires et des milliers d'hommes dans des milliers d'endroits à la fois, était-ce réellement vital ? Je pensais bien que non. Cela renforcerait la Résistance et rendrait la lutte plus difficile, mais c'était tout. Je ne devais pas me dévoiler pour ça. Je devais donc trouver les caisses. Pour assurer ma couverture, pour que personne ne doute jamais ni de moi, ni de mes fantômes. Ou était-ce cette petite voix qui tentait de m'acheter au crédit de la Résistance, depuis quelques temps ? Je gérais le stress, inspirant profondément. Toujours en quête de la cargaison.


[HJ ; j'ai cru comprendre que je ne devais pas donner les résultats moi-même pour mes dés, mais que Ash les donnerait. Les voilà donc !

Le premier est pour Jeyn, honneur aux dames, le second pour Bram ]

J'arrive près d'un amoncellement de grosses caisses et je passe ma main sur leur code d'identification. Je plisse les yeux en le reconnaissant. Le code est légèrement en relief, le scanner ne suffit pas. Protocole impérial standard ; il faut des appareils spécifiques pour pouvoir le découvrir, ou avoir l'habitude de ce genre d'équipement. Quoiqu'il en soit j'ai trouvé, et c'est du lourd. Bandat me rejoint, son regard s'élargit. La belle me dit que bingo, on a enfin trouvé. Elle a raison et je lui lâche un sourire alors qu'elle s'éloigne déjà, comme si la bonne nouvelle lui donnait des ailes. Je sais qu'elle va sécuriser le transit ; ce genre de protocole est depuis longtemps acquis par mes fantômes, qui savent comment se comporter sur le terrain en fonction des situations. Problème. Je ne peux pas soulever des tonnes d'équipement. Je me mets donc en quête d'un chariot élévateur, une de ces machines qui me permettra de pouvoir transporter le matériel jusqu'à notre propre quai d'embarquement. Alors que je repère un tel appareil un peu plus loin et que je me dirige vers lui d'un pas vif, j'actionne mon communicateur d'une pression.


| Fantôme 1 à tout le monde. On a ce qu'il nous faut ; on remonte le paquet jusqu'au vaisseau, gagnez nous encore quelques minutes. |


Quelques minutes... Je n'ai jamais conduit ce genre de chariot mécanique. Mais ça ne doit pas être si compliqué ; ces appareils sont sensés accomplir vite et bien leurs missions, sans pause, sans perte de temps pour leurs précieux personnels navigants qui peuvent dès lors se concentrer sur plus de tâches à haute valeur ajoutée, de la maintenance ou ce genre de choses. Quoiqu'il en soit, une fois assis sur le siège, je n'ai qu'à tourner la clé sur le contact pour démarrer la machine, qui vibre doucement sous moi mais sans faire trop de bruit. Je mets quelques longues secondes à coordonner un minimum mes coups de volants et les pédales ; je ne trouve pas les commandes très ergonomiques ni très faciles d'accès. Elles sont inversées en fait, et on actionne facilement par mégarde la manette de la vitesse arrière. Au bout de plusieurs essais, je parviens cependant à enfourcher les caisses empilées et je me déplace avec, je l'espère, tout en règle. Gyrophare allumé, phares également, petits bips stridents quand je recule pour éviter les zones de marchandises... Je fais tout aussi bien que possible, d'instinct, comme un membre du personnel qui devait déplacer pour une obscure raison logistique une partie de la cargaison pour prévoir l'arrivée finale. J'entends l'annonce automatique. Je réactionne mon communicateur alors que je dirige le véhicule de mon autre main, essayant de répondre au guidage de Jeyn alors que j'ai du mal à négocier mon entrée dans le monte-charge.


| Fantôme 1 à tous, on est en chemin on arrive. Il va pas falloir qu'on traîne, rendez-vous au point d'extraction! |


Le monte-charge vibre et démarre, nous hissant vers notre vaisseau...


Et là une question me vient. C'est sans doute prévu par la pilote, mais bordel on va faire comment pour quitter un vaisseau lancé en vitesse lumière avant d'arriver sur Bastion?

Les choses s'étaient relativement bien passées, de mon point de vue. D'accord, il était évident que nous n'étions pas les mieux préparés pour cette mission ; nos renseignements étaient limités et nos moyens d'agir l'étaient tout autant. Nous ne pouvions donc pas prétendre à une efficacité optimale, comme j'aimais la peaufiner lorsque j'étais en opération avec les fantômes. Au crédit des services de renseignement de la Résistance, préparer une opération sur un transport n'était pas la même chose que préparer l'invasion d'une planète. Une planète est un objet « fixe », alors que la situation d'un transport, son équipage, sa cargaison, changeait à chaque saut dans l'hypersespace. On n'était pas tombé sur un os en particulier, mais il était certain que les choses pourraient tourner beaucoup plus mal la prochaine fois. C'était un peu comme si nous pataugions dans un marécage inconnu ; il pouvait y avoir un peloton des troupes de choc derrière le prochain sas. Ou rien du tout. C'était angoissant mais stimulant, il fallait être sur le qui-vive, il fallait pouvoir se montrer réactif. Jeyn faisait comme toujours un travail sensationnel. Elle avait ça dans le sang. Avec le meurtre. On ne fait pas les meilleurs soldats avec des idéalistes, mais avec des brutes, des gens qui savent où se mettre à couvert et où cogner d'instinct. C'était les meilleurs, ceux-là. Il fallait de l'instinct plus que du courage. Le comlink grésille, la réception est mauvaise dans le monte-charge, même quand ses vastes portes s'ouvrent. Je réactive le mien quand l'ascenseur s'ouvre en face, et une rafale de lasers repousse Jeyn contre le véhicule sur lequel j'ai levé les caisses et je chute de mon siège sur le côté pour éviter les tirs.


| Contact au monte-charge ! Ces connards nous ont repérés! |


Je grogne en me calant contre la roue avant du lève-charges, alors que je sens une grande douleur dans mon épaule gauche. Mauvaise réception en tombant, mais ça ira. Jeyn me regarde, décoche un regard mi-sulfureux mi-réjoui et ricane en sortant un blaster léger, une arme de poing compacte mais puissante. Elle commence à répliquer alors que je me saisis de l'autre arme qu'elle cachait sous ses fringues. Les lasers griffent l'espace, ricochent un peu partout. C'est le carnage cette affaire, mais qu'importe. J'active la cellule d'énergie et passe par le côté. Je ne prends pas le temps de viser comme un bleu. Instinct, toujours. Vingt ans de combats, on va voir si ça passe ou si ça casse. Je presse la détente. Un vise tape dans l'épaule d'un des agresseurs, l'envoyant par terre mais sans le buter. UN autre se fait cueillir en plein front et tombe raide mort, le dernier s'effondre sur lui-même, comme désartibulé par le coup de masse lumineux qu'il vient de recevoir en plein dans le bide. Je regarde Jeyn.


| Deux et demi, essaye de coller au score fillette, sinon c'est toi qui paie la tournée en rentrant! |