Back in time

Ray & Maud

Quoi qu'on en dise, Maud était une athlète. Certes, sa discipline consistait à égorger, étriper, démembrer, décapiter un maximum d'individu tout en conservant son intégrité physique. Mais au vu de sa musculature, de sa connaissance dans le domaine de la mort, il n'y avait pas de doute. Il s'agissait là d'une sportive.
Si on remonte aux origines de sa pratique, lorsqu'elle ne faisait que débuter dans cette discipline morbide, on en arrive à ses quinze ans. C'est à partir de cette date qu'elle connu le goût, qu'elle sentie l'odeur, qu'elle prit possession d'autrui. Elle avait été élevé en monstre, et aujourd'hui le fruit de ses créateurs leur retombaient dessus. En soit les origines de la relation privilégiée qu'entretient la brune avec la grande faucheuse ne sont pas particulièrement pertinente.
Ce qui l'est beaucoup plus en revanche, c'est l'évolution que Maud connu vers la fin de sa période d'esclavagisme. Peu de temps avant son recrutement et son passage du côté obscure. Elle avait fait acte d'une présence obscure depuis de nombreuses années, mais c'est sans doute à l'âge de ses vingt ans qu'elle était le plus en expansion, la nourrissant chaque semaine de quelques cadavres dont leur précédent propriétaire avait eu le malheur de croiser sa route.
Elle n'était pas foncièrement mauvaise. Mais prendre ainsi la vie d'autrui avait l'effet d'une drogue sur elle. Elle possédait un contrôle total sur l'être vivant et pensant qui rampait pour fuir son jugement, miséricordieux et implacable. Et cela, elle trouvait ça particulièrement plaisant, le droit de vie et de mort, qui pouvait se vanter de posséder ce contrôle sur autrui ? Sans doute pourrait on comparer cela à un désir de divinité, pour un peu qu'elle sache ce qu'était un Dieu.
Elle avait bien changé, depuis l'époque incertaine où elle pourrissait dans un atelier délabrer à risquer sa vie pour deux personnes qui l'avaient conçue contre leur gré et qui ne manquaient pas de lui rappeler l'erreur qu'elle avait fait en venant au jour. C'est l'attitude de ses vingt ans, fière et sans peur qui forgea la sith d'aujourd'hui. Mais si son attitude avait changée, son environnement n'avait fait que revêtir d'autre couleurs, le drapeau change, les techniques restent les même. Elle risquait toujours sa vie pour une personne qu'elle n'appréciait pas, et qui en soit était l'un de ces créateurs. Il avait fait d'elle une véritable machine à tuer, cette arène n'était plus qu'un terrain de jeu.
Le combat du jour avait été particulièrement éprouvant, l'humanoïde qui lui avait tenu tête lui avait infligé de nombreux coups qui ne seraient certainement pas cicatrisé avant le combat de la semaine suivante. Maud avait toujours eu cette capacité à lire dans les pas des gens, à deviner avec une quasi certitude leurs mouvement, sans qu'elle soit capable de l'expliquer. Mais chez certains individus, il était impossible de déterminer leurs intention. Maud avait plus d'un tour dans son sac heureusement pour elle.
Alors qu'elle s'appliquait à nettoyer ses plaies ouverte et à refroidir de nombreux hématomes. Son instinct lui dicta que quelqu'un venait. L'instant d'après, une voix se fit entendre. Maud, du fait de son prestige, et sans doute aussi de sa durée de vie, avait obtenue un logement un peu spécial. En dehors des cellules elle possédait ses appartements personnels. Il n'était pas rare qu'elle y reçoive de la visite d'ailleurs. Mais cette dernière n'était jamais faite à l'improviste. La jeune femme lança un regard instinctif à tout ce qui pourrait lui servir, elle venait d'utiliser un couteau pour dégager des gravillons de quelques unes de ses plaies. De nouveau, elle scruta son environnement mais cette fois-ci pour trouver une cachette propice à la lame, nue comme un ver elle ne pouvait pas la garder sur elle. Lançant cette dernière avec force, elle vint se planter sur la porte, tremblant légèrement. Elle s'était enfoncée juste assez pour rester en équilibre sans pour autant que le son soit repérable et tout en évitant de dépasser de l'autre côté. Si elle était aussi prévoyante, c'était puisqu'on l'avait mis en garde, les combattants qui réussissaient sur la durée s'attiraient les regards mauvais des perdants aux paris.

R - « Maud ? Tu es la ? »

Refit la voix en poussant la porte. C'était un homme, plus vieux qu'elle, le visage assez dur, il avait un côté familier qui fit naître une pointe de curiosité en elle. Cet aspect était renforcé par son attitude, il s'était adressée à elle à la seconde personne du singulier, sous entendant qu'il savait à qui il avait à faire et qu'il venait pour elle. Sans lui prêter attention, la jeune femme attrapa une serviette, l'enroulant tranquillement sous ses aisselles, prenant un malin plaisir à se montrer ainsi face à un inconnu, mâle qui plus est. Si il avait été un tueur, sans doute aurait il déjà tenté sa chance, cependant, elle avait appris avec le temps que rare étaient les personnes à lui vouloir du bien. Aussi, à pas de loup elle se dirigea vers la porte, se retournant une fois qu'elle l'eu dépassé, de manière à couvrir le couteau qu'elle récupéra sans aucun bruit. Le regard perçant, encore peinte de noir, elle fixa intensément son interlocuteur.

M - « T'es qui ? Qu'est ce que tu me veux ? »

Lâcha-t-elle sèchement.

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Ray & Maud

Toujours dos à la porte, Maud attendait une réaction de son interlocuteur. Plutôt que d'arborer un visage confiant, serein, sur de lui, elle préférait jouer la carte de l'incertitude. La brune ne connaissait pas les intentions de son aîné, de ce fait il aurait été risqué de s'exposer pleinement. Si elle pouvait faire vibrer la corde sensible et la culpabilité de l’intrus, cela n'en serait qu'un avantage. Il semblait assez perdu, comme si il ne savait pas ce qu'il faisait là ni quelle devait être sa réaction.

R - « Je t'ai cherché à l'endroit habituel, mais apparemment tu as eu une sorte de... promotion ? »

Habituel ? De quel lieux pouvait il parler ? De plus, il avait dit connaître son visage, l'instinct de la jeune femme ne lui avait donc pas joué de mauvais tour. Elle se trouvait en présence d'une personne qui l'avait rencontré dans son enfance et qui, aujourd'hui était à sa recherche. Allait il la faire sortir de ce trou à rat ?
Maud restait silencieuse, elle préférait ne pas se prononcer, après tout il n'avait pas répondu à sa question et il avait en plus de cela le culot de lui en poser une par dessus.

R - « Enfin... Je suis Ray, tu me remet ? Ray Noxis. Je venais de temps en temps à la boutique... »

Comme quoi il suffisait d'y penser pour qu'on accepte de répondre. Nombre étaient ceux qui se présentaient à la boutique, mais de toutes évidences, il s'attendait à ce qu'elle le reconnaisse, de plus il précisait être venue plusieurs fois. Il n'y avait plus qu'à recouper cet ensemble d'informations. Peu étaient ceux qui s'aventuraient à l'intérieur de l'atelier, et encore moins ceux qui voyaient Maud. Inutile de parler de ceux qui s'adressait à elle. Toujours murée dans son silence, elle attendit la réponse finale à savoir, ce qu'il lui voulait. Après tout, elle n'était plus une enfant à qui on donnait des friandises. Elle avait quoi ? 19 ? 20 ? 21 ? Elle en perdait le compte, jamais elle n'aurait cru atteindre cet âge avancé, chaque jour gagné était une victoire supplémentaire.

R - « Tu veux que je t'aide à rafistoler tout ça ? Elles ont pas l'air jolies jolies ces blessures... »

Son visage de tinta de surprise, savait il réellement à qui il avait à faire ? Croyait il seulement qu'il existait une infirmerie ici ? Bien sur que non. Et ce n'était certainement pas les autres esclaves qui allaient l'aider, ils étaient tous des animaux assoiffés de sang, et si l'occasion se présentait, ils n'hésiterait pas à planter leur main toute entière dans sa plaie encore fraîche. Alors face à la solitude, qui était renforcée par son état supérieur dans la hiérarchie, Maud avait appris d'elle même et pour elle même. Elle ne possédait qu'une grosse entaille sur la clavicule, ainsi que des bleus de ci, de là. Pour le coup, elle devait bien admettre avoir besoin d'aide. Il s'agissait d'un endroit inaccessible et encore moins visible, même pour une fille aussi souple qu'elle.
Résignée, elle lança le couteau sur la commode qui était l'un des seuls mobiliers présent dans la pièce. D'une main elle attrapa fil et aiguille, de l'autre, une bouteille d'eau de vie. Elle se dirigea vers le lit, sur lequel elle s'assit. D'un coup habile, elle fit sauter le bouchon de la bouteille de verre et en bue trois gorgées, le liquide fortement alcoolisé lui brûla les entrailles, mais ce n'était rien comparé à ce qui allait arriver. Tendant le bras vers ledit Ray, elle lui présenta la bouteille.

M - « Prend en un peu, j'ai pas envie de te voir trembloter qu'en tu me recoudra et tu peux aussi l'utiliser pour désinfecter. Fais ça vite, je tiens pas à déguster longtemps. »

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Ray & Maud

Maud n'avait plus aucun contrôle sur la situation. Elle ne pouvait plus se fier à la vue. Seul le son, le toucher, l'ouïe et son instinct lui permettait de prévenir d'une éventuelle tentative malveillante de la part de celui qui s'était installé derrière elle. Une chaleur à quelques centimètres de sa peau ainsi qu'un bruit tout à fait particulier lui firent comprendre qu'il passait l'aiguille sous une flamme. Maud réservait l'outil pour recoudre sa peau abîmée, il baignait donc constamment dans l'alcool, il était peu probable qu'il soit infecté par quoi que ce soit.

Une vague question qui n'attendait aucune réponse se fit entendre. Maud avait perçu un léger tremblement, et cette sueur qui régnait autour de son soigneur témoignait d'une assurance fragile. Il existait un étrange écart de chaleur entre les deux individus qui appartenaient pourtant à la même espèce, comme si la vie qui existait dans la jeune femme l'avait délaissée, tandis que celle de l'homme existait. Il était en effet dur de dire que l'esclave vivait. Et ce depuis son enfance, elle était morte à l'instant où elle avait vu le jour. Elle survivait plus qu'autre chose, et c'était, en soit, sa force principale. Qui pourrait se confronter à une personne constamment dos au mur ? Qui n'a rien à perdre ? Sans aucun remords ? Capable de la pire comme de la meilleure des actions ? Si une personne de cette trempe existait, Dieu seul sait à quel point Maud serait curieuse de le rencontrer pour lui en faire voir de toutes les couleurs. Alors qu'elle étaient plongée dans ses pensées, la voix de son interlocuteur la fit sortir de sa rêverie. Le temps avait fait d'elle un roc, suivant les endroits de son corps, elle ressentait plus ou moins la douleur. Certains en connaissait certainement l'explication mais ce n'était pas le cas de Maud.

La jeune femme tourna la tête dans la direction de celui qui venait de la recoudre, un instant elle l'observa. Il avait la mine songeuse, son regard passait sur sa la peau de la brune. Cette violation de la vie privée aurait pu gênée une personne normale. Mais Maud était tout sauf une personne normale, et à cet instant, elle se demandait si il reluquait son dos dessiné ou si il s'intéressait au marques distinctes que formaient l'ensemble des anciennes coupures de son dos. Rare étaient les fois où elle avait eu l'occasion de se trouver aussi proche d'une personne sans qu'il n'y ai une relation charnelle que la belle aurait commandée, ou que la proximité soit dû à un combat. C'était étrange et presque réconfortant, mais aussi effrayant. Elle n'avait pas l'habitude de se laisser faire ainsi, à la portée d'autrui.  

R - « Je suis désolé de ne pas être venu plus tôt... »

Un sourcil étonné se dressa sur le front de la brune. Désolé de quoi, il comptait la sortir de là ? Il aurait voulut le faire plutôt ? Son discours n'était pas des plus clairs mais attisait la curiosité de la jeune femme. Sans bouger d'un fil, elle attendit, patiemment, le fin mot de l'histoire. Au bout du compte, elle allait peut être connaître la raison de la présence du dénommé Ray dans son antre.
Une odeur assez fraîche se fit sentir dans la pièce, elle prit rapidement d'assaut les narines de la jeune femme. De toute évidence c'était la crème qu'il s'était appliqué sur les doigts et qu'il appliquait sur ses bleus qui la propageait. C'était l'intrusion de trop sans doute, les réflexes aussi aiguisés que ses lames, lui dictèrent sa conduite. Elle ne pouvait laisser ainsi une personne se rapprocher d'elle, son mécanisme d'autodéfense s'était mis en place et elle se fermait à la parole. Seule les réponses qui l'intéressaient parviendrait à ses oreilles. Délaissant la tenue du plaid, Maud attrapa le poignet, le tordant pour obliger son possesseur à se pencher en avant, plaquant la tête sur le lit avec l'un de ses pieds. Le bras martyrisé était droit comme un "i" et pointé en l'air comme un paratonnerre. La main à l'origine de l'action ne bougea pas d'un pouce, maintenant le membre dans cette position, celle qui était libre se plaqua contre le coude. Au moindre faut mouvement, elle pourrait aisément faire sortir l'articulation de son axe, la douleur immobiliserait sans aucun mal son adversaire. D'une voix rauque, sèche, et autoritaire elle prit finalement la parole.

M - « Maintenant tu vas me dire ce que tu veux, et ce que tu viens faire ici. T'as beaucoup d'articulations, au moindre mouvement ou parole déplaisante je te brise pour passer à une autre partie du corps. J'ai une main placée sur tes vaisseaux sanguins si tu mens, je le saurai. »

Voilà qui était mieux, enfin elle retrouvait sa place de dominante et elle pouvait diriger la situation. Un certain plaisir lui remonta le long de l'échine lorsqu'elle se sentie en pleine possession de ses moyens tout en contrôlant tout ceux de l'homme qu'elle maîtrisait.

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Ray & Maud

Dans cette position, Maud avait un avantage considérable sur son interlocuteur. Elle menait le débat, et elle y prenait un malin plaisir. La brune n'était, en soit, pas méchante, mais si on devait lui reconnaître un vice, c'était sans doute celui de désirer tout contrôler, tout dominer. Pas forcément un domination constante, elle aimait prendre le contrôle, elle aimait l'étape qui précédait son ascendance aussi bien physique que psychologique sur son adversaire. C'est la manière avec laquelle elle arrivait à ses fins qui l'intéressait, qui lui procurait une véritable satisfaction, un aboutissement.
Dans la situation actuelle, elle éprouvait une vague dose de plaisir, massivement recouvert par la présence du doute dans lequel elle plongeait petit à petit. Son pouls n'avait pas changé, il y avait donc deux solutions. Soit il disait la vérité, au quel cas Maud était parfaitement ridicule. Soit il se contrôlait parfaitement et si c'était bien cela, elle se trouvait dans de beaux draps.

R - « J'ai laissé mon cargo à réviser, très sincèrement, j'étais... occupé depuis quelques années, pas quelque chose d'agréables, mais je voulais voir comment tu allais, c'est tout et tu le sais. Je ne suis pas le genre d'homme à mentir. J'ai eu pire que des déboîtements durant cette période, alors s'il te plaît lâche moi. Je ne te veux pas de mal, mais si tu m'y force, je ne vais pas te laisser faire ce qu'il te plaît. »

La pression d'une forme cylindrique se fit sentir sur son flanc, les yeux de la brune se baissèrent pour observer l'objet inconnu. Un blaster, il la menaçait ouvertement. Et le pire, c'était qu'elle ne pouvait rien y faire. Le temps qu'elle lui brise l'articulation, il aurait tôt fait de la trouer de part en part. Pas le choix, il fallait lâcher prise.
Rageuse, Maud s'écarta d'un bond du lit. Elle ressemblait plus à un animal sauvage qu'à autre chose. Sa serviette était restée sur les draps, arraché par les mouvements trop rapide de la jeune femme. Elle n'en avait que faire, la pudeur était un concept abstrait qu'elle ne maîtrisait pas. Elle savait juste que ça en mettait plus d'un mal à l'aise. Et dans le cas présent, c'est ce qu'elle voulait, atteindre par n'importe quel moyen son adversaire.
Son corps se crispait, ses muscles se contractaient, son visage n'était plus que colère. On lui avait ôté son jouet, et tel une enfant gâtée elle chercherait à tout prix à le récupérer.

M - « Tu mens ! Tu ne viens ici que pour alléger ta conscience. Tu vois cette fille et tu te dis que ça va être ta bonne action du jour hein ? Tu lui donnes  ta pommade, tu crois que ça va changer ma vie ? Tu crois que tu peux me faire mal ? Allez ramène toi ! »

Elle crachait ses paroles avec violence, elle n'était pas prête de se calmer, et ce n'était certainement pas la menace d'une arme laser qui allait la rendre docile. Le pauvre Ray venait d'échouer dans la cage d'un fauve.

M - « Tu crois peut être que t'as vécu l'enfer et que tu connais cette obscurité, mais moi je suis née dedans. Je n'ai pas eu besoin de l'adopter. Je ne sais pas quel putain de trouble tu cherches à combler en jouant au bon samaritain, mais ça prendra pas avec moi. »

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Ray & Maud

Il semblait en confiance, assez pour ranger son pistolet blaster. Maud se doutait bien qu'il lui faudrait plus de temps pour lui sauter dessus que lui pour le dégainer et faire quelques trous dans son estomac. Il fallait avoir recours à la fourberie, la ruse, le manque d'honneur, seul le résultat comptait, peu importait la manière. Il ne paraissait nullement gênée par le plus simple appareil dans le quel elle se trouvait, du moins c'est ce qu'il laissait entendre, car il lança tout de même une serviette à son attention pour qu'elle couvre ses parties intimes.

R - « Tu vas te calmer d'accord ? »

Le pauvre Ray semblait assez loin de la vérité. Pas tout à fait prête à plier l'échine devant l'inconnu, elle continua de le toiser d'un regard qui était tout sauf amical. A ce moment précis, elle aurait facilement pu lui donner la mort si il avait été à sa  portée. Malgré sa rage, palpable, Maud tenta de faire un point sur la situation pour en tirer profit au maximum. Certes il avait rangé son arme, mais à la moindre menace, il n'hésiterait pas à la sortir et à la menacer de nouveau, cependant il serait étonnant qu'il tir, cela n'avait pas l'air d'être son genre. Le seul mouvement qui n'attirerait pas son attention et qui ne stimulerait pas sa méfiance serait de saisir la serviette qui était à ses pieds. Alors qu'elle s'apprêtait à la ramasser, il se décida finalement à prendre la parole.

R - « Je ne peux malheureusement pas te dire que je suis une bonne personne ou quelqu'un qui veut alléger sa conscience en aidant son prochain, mais j'ai toujours été honnête avec toi depuis le début. Je suis incapable de te sortir de la, du moins pas pour le moment, je mène une guerre, une guerre totale face à l'Empire... Je ne suis pas ici pour te faire du mal, t'en ai-je déjà fait ? Je suis certain que tu connais la réponse et c'est non ! Je suis toujours venu te voir ! A chaque passage sur cette planète ! Je n'attend rien de toi en retour, je veux juste être... une oreille pour toi ? Un ami ? Quelqu'un qui pourrait t'aider au mieux de ses capacités lorsqu'il viendrait te voir. »

C'était quoi son problème ? Le syndrome du bon samaritain ? Il voulait "l'aider à porter son fardeau" ? Elle allait lui en donner du fardeau, et même si il faisait à peine plus de 60kg, il avait deux points et des compétences très particulière qui feraient de ce dernier un véritable cauchemar pour le combattant de la liberté.

R - « Je peux voir les blessures sur ton corps, j'ai perdu également ma liberté pendant un temps, j'ai cru que j'allais mourir, mais sache une chose, cette obscurité que tu côtoie tous les jours, je la connais à présent. »

Il retira son haut sans se presser. Que croyait il ? Qu'elle allait lui tomber dans les bras en simulant un évanouissement pour pouvoir se rapprocher de son torse si bien sculpté ? Croisant les bras sur sa poitrine, elle pris un air hautain, un sourire provocateur sur les lèvres. Ce qu'elle découvrit, était bien différent de ce qu'elle avait imaginé. Son corps était un cimetière de blessures d'une incroyable diversité.

R - « Je te pris de me croire, je ne suis pas ici pour te faire un quelconque mal, je suis ici pour revoir celle que je connaissais et lui apporter... un peu de soutien, de compagnie. »

C'était particulièrement étrange d'insister ainsi. Elle ne faisait que se montrer violente et hostile. Et ce n'était absolument pas maintenant qu'elle allait se dégonfler. Elle ne montra nul signe de faiblesse. Se contentant de tenir le regard de son interlocuteur.

M - « C'est quoi ton plan ? Ecouter la vie de merde des autres  pour te dire que la tienne n'est pas si terrible ? »

De la façon la plus anodine possible, Maud plia les genoux, attrapant la serviette. Avec vitesse, elle la claqua, tel un fouet, en direction du visage de l'homme. Les réflexes humains voulaient qu'une telle chose nous oblige à fermer les yeux pour les protéger. Dans la foulée, elle se jeta de nouveau sur lui, le planquant de toutes ses forces, l'impact les envoyant sur le lit. Direct du droit, direct du gauche, uppercut du droit. Dans un habile mouvement, elle le retourna sur le vendre, passant son bras autour du cou de sa victime elle l'immobilisa dans un Wrenching Chinlock parfaitement exécute, cette fois-ci ce n'était plus un déboîtement qu'il risquait, mais au mieux la mort, et au pire, la paraplégie.

M - « Je n'appartiens à personne. Je n'existe pas pour satisfaire tes délires ! Si t'as besoin de compagnie, je crois que t'as pas frappée à la bonne porte, je n'ai besoin de rien ni de personne. L'ancienne Maud, je l'ai tuée, elle était faible, insignifiante,  incapable, peureuse. »

Spoiler:

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Ray & Maud

Son aîné se remit sur ses pieds, Maud avait l'impression d'être aussi légère qu'une simple plume. La suite ne fut pas des plus réjouissante. Solidement accrochée au dos de son adversaire, elle lui servit de protection quand il heurta le mur pour lui faire lâcher prise. Il le refit encore et encore. Tenace, elle tint bon, du moins jusqu'à ce qu'il se décide à lui asséner une dizaine de coups de coudes dans les flancs. Elle se sentie alors soulever par les cheveux, le front de l'homme vint la heurter à grande vitesse et avec force, l'envoya bouler contre le mur.

R - « Tu vas arrêter de m'attaquer oui ? Je suis pas la pour me mettre sur la tronche avec toi ! Mais si tu insistes, je vais te calmer et t'attacher au lit comme ça on aura une discussion ! Tu fais mal tu sais ? Tu n'es effectivement plus la Maud que je connaissais, mais bon, les relations que nous nous forgeons au fil du temps elles, elles restent. »

Affalée sur le sol et contre le mur, Maud crachait un peu de sang. Elle en avait pris pour son grade, et ça continuerait tant qu'elle n'aurait pas accès à ses lames. Le seul problème c'était le mètre quatre-vingts dix qui se trouvait en face de lui. Il allait falloir le passer en minimisant les dégâts. La jeune femme n'était pas une experte en arts martiaux. Elle avait besoin de ses lames, absolument.
Courant dans sa direction, elle se jeta au sol au dernier moment, glissant au sol sur le côté. Elle se retrouva en un instant à ses pieds, elle donna un coup de pied dans la cheville d'une des deux jambes, fauchant le membre par la même occasion. Genoux à terre, il était à présent à sa portée. Elle devait éviter à tout prix de rester immobile, et à portée de ses bras, c'était ses points forts et il en abuserait. Il avait la force de frappe et l'allonge, Maud avait la vitesse et l'agilité. Pour l'instant son but principal était encore de le passer. Son poing vint se loger avec une vitesse phénoménale entre les deux jambes du mâle. Ecrasant autant que possible son appareil génital d'une façon quasi miséricordieuse.
A moins qu'il ai été castré ou qu'on lui ai cautérisé les nerfs, Maud voyait difficilement comme il pourrait répliquer dans les deux secondes qui lui permettraient d'atteindre ses lames.
Laissant quelques secondes de répit au pauvre homme à qui elle venait d'infliger un sacré coup bas, elle attrapa un débardeur ainsi qu'un short qui traînaient par là. Elle ne savait pas trop pourquoi elle faisait ça, sans doute pour être plus à l'aise. Sortant deux de ses sabres de sous le lit, elle les planta dans le sol de la chambre en attendant qu'il soit apte au quatrième round. Elle en profita pour vérifier que ses points n'avaient pas sautés, ce n'était pas le cas, mais bien entendu, ça ne saurait tarder.

M - « Ce qui va rester c'est la dédicace au fer que je vais te faire en plein milieu de ta gueule. »

BOUM ! Punchline ! C'était qui le boss ici ? Sortant les sabres du sol, elle les fit tournoyer, avec classes avouons le, dans quelques moulinets dont elle avait le secret. Elle était née pour ça, ça se sentait, ça se voyait. Ses sabres étaient le prolongement de ses bras, même si parfois il arrivait qu'on les confonde directement avec ses membres. Se servant de l'un d'eux comme index, elle désigna le dessous du lit.

M - « Y'en a deux autres dessous, y'a peut être même une hache, voir même un cimeterre. Si il te reste un minimum de testicules tu crois que tu vas réussir un combat à armes égales ? »

Ils se trouvait dans un lieu particulièrement serré, ce qui compliquerait certainement l'usage de ces armes blanches. Maud avait décris un véritable arsenal sous son lit, et pour cause, elle avait accumulée les armes des combattants qu'elle avait vaincue, et ils n'étaient pas peu nombreux. La brune sortit ses armes du plancher, se préparant à combattre, elle l'aurait bien volontiers frappé pendant qu'il se baissait pour ramasser des armes, mais elle était presque sur de remporter le combat à l'arme blanche alors à quoi bon.

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Ray & Maud

Maud se sentait vivre. Littéralement, elle sentait son sang bouillir dans ses veines, elle sentait son cœur battre comme s'il voulait sortir de sa poitrine, elle sentait sa respiration devenir plus puissante, elle sentait les coups qu'elle avait subit, elle sentait la sueur que Ray dégageait, le moindre battement de cils, la moindre inspiration, elle sentait le sol dur sous ses pieds, l'air chaud et tendu par l'ambiance pesante, les sabres aux poignées usées qui se logeaient dans des mains forgées par l'exercice de leur utilisation. Chaque parcelle de son corps, de la pointe de ses cheveux, jusqu'à la plante de ses pieds, en passant par le moindre port de sa peau, était à l'écoute, patientant avec une impatience non dissimulée, l'ordre de se contracter pour partir à l'assaut.
Elle n'allait certainement pas se plier à ses désirs, ce n'était pas aujourd'hui qu'elle céderait à des caprices. La cadette sentait gronder en elle une voix trop longtemps étouffée, cette même voix qui lui criait d'abattre la mort sur ceux qui se dressaient devant elle dans le sable chaud de l'arène.
Ray ne semblait pas apprécier le confort des lames, allait il continuer de se battre au poing ? Si c'était le cas, la brune se ferait un malin plaisir de lui découper ses phalanges une à une avant de lui retirer définitivement l'usage de ses mains naturelles.
Sans plus de cérémonies, Maud se mit au travail. Quelques mètres seulement la séparaient de son but, une poignée de secondes tout au plus. Ce fut suffisant pour qu'il dégaine son maudit blaster, une arme sans intérêt à ses yeux, aucune sensation. Elle ne pouvait pas ressentir toutes les petites émotions qui se dégageaient de la mort et qu'on retrouvait avec une arme blanche. Le froid de la lame qui s'enfonçait inexorablement, avec une certaine miséricorde, la ressemblance était si mince qu'on s'en croirait presque divin en ôtant ainsi la vie d'un être vivant avec une telle proximité.
Un choc violent la projeta en arrière. Visiblement elle avait fait trop peu attention à ce qui lui dictait son instinct, infaillible à son habitude. Immédiatement après une seconde détonation, elle plongea dans le noir, se sentant happée par un gouffre sans fond et terriblement obscure. Elle ne ressentait plus rien, si ce n'est cette sensation de chute interminable, pourtant elle n'avait pas peur. Les ténèbres avaient toujours fait partis d'elle, et elle les avait toujours incarné.
Petit à petit elle se sentit revenir, un terriblement battement de tambour sonnait sur sa tempe qu'elle massa d'une main bien lourde. Sans avoir ouvert les yeux, elle connaissait pourtant son environnement, comme si son esprit, de peur pour sa résidence physique, avait sondé la pièce. Ouvrant les yeux, elle les pointa de façon hasardeuse sur la pièce, comme si elle la découvrait. Au fond, elle entendait la voix de celui qui avait fait preuve de couardise. S'il n'était pas désireux de s'approcher et ainsi conserver son écart, elle allait le faire venir.

M - « Excuse moi, mais on se connaît ? »

Lâcha-t-elle le plus innocemment du monde. Bien sur qu'il s'agissait d'un mensonge, mais Maud était passée maître dans l'art de la tromperie. Un tel atout pouvait se montrer décisif dans un combat avec un adversaire un peu trop dangereux mais beaucoup trop sensible.

M - « Et au passage où est-ce qu'on est ? C'est pas l'atelier ici... »

Empreintées d'une touche de peur, d'un manque d'assurance et saupoudré d'une pointe de tremblement, rendait son discours criant de vérité. Elle avait presque envie d'y croire, de retrouver un certain réconfort, qu'on lui avoue que sa vie n'avait été qu'un vaste cauchemar, qu'elle ne se souvenait pas de sa vie antérieur mais qu'on allait tout lui apprendre. Elle avait envie de sentir la douceur d'un parfum, de caresser la peau d'une personne qu'elle ne venait pas de refroidir, elle avait envie de se laisser aller.