Intelligent ◊ Curieux ◊ Rusé ◊ Erratique ◊ Soucieux ◊ Imprudent ◊ Moral ◊ Colérique ◊ Déterminé ◊ Colérique ◊ Réaliste
An -8, Institut Médical Générale de Rhinnal
Les infirmières discutaient tranquillement accoudée au comptoir de l'accueil lorsque le calme du hall fut interrompu par l'ouverture soudaine des deux grandes portes battantes. Un lit médical, accompagné de plusieurs individus en blouse blanche, traversa la pièce. Dessus, une femme semblait souffrante, les yeux fermés,... elle était inconsciente. Derrière le convoi, un homme, en costume et à la cravate desserrée, accourrait. Essoufflé, il s'arrêta devant les jeunes aides soignantes avant de prononcer difficilement : « Savez-vous par où ils ont emmené ma femme ? ». Les deux jeunes femmes se regardèrent quelques secondes avant que l'une d'elles indique la direction empruntée par le brancard. L'homme, d'âge mûr, reprit alors sa course. Ce n'est qu'à cet instant qu'ils virent s'agiter la carte de visite accroché à la poche de sa veste. Sur cette dernière était inscrit « Atakham MedTech ».
L'accouchement n'était pas prévu pour aujourd'hui, mais pour dans plusieurs semaines encore. Seulement, l'état de santé de M. Calsom s'était dégradé à une vitesse fulgurante, tellement que la mise au monde ne pouvait attendre plus longtemps au risque que la maladie n'affecte le nouveau-né. Les infirmiers et infirmières affluaient autours du lit, ne cessant de noter les relevés des machines, tandis que le robot effectuait l'opération. Les voies naturelles ne pouvant être utilisées, ils allaient devoir ouvrir le ventre. Le père, Mr. Calsom, observait la scène depuis le bai vitré, craignant le pire,... la peur pouvait se lire dans ses yeux, celle de perdre sa femme, mais aussi son enfant. Ils n'avaient pas encore pu choisir son nom, et il ne se voyait pas éduquer cet enfant sans sa mère... non pas qu'il ne s'en sente capable, mais il souhaitait le meilleur pour lui... une vie de famille. Son statut n'allait certainement pas être une chose compatible avec la vie familiale, mais il comptait faire de son mieux, raison de plus pour que sa mère reste parmi eux.
L'intervention dura une heure, soixante longues minutes qui parurent une éternité pour l'homme d'affaires qui vit, dans les bras d'une jeune infirmière, son fils. Ses joues s'étirèrent, laissant se dessiner un sourire rassuré. Son enfant est né. Soudain, de vives lumières rouges se mirent à clignoter sur les appareils reliés à sa femme. La sage-femme sortie rapidement par l'une des portes annexes vers une autre salle, hors de la vue de l'homme... Les médecins et le robot se repenchaient alors sur la patiente. Il savait que ces lumières n'annonçaient pas de bonnes choses. L'un d'eux s'approcha de la baie vitrée. Son regard croisa celui de Ainhardt... il appuya sur un bouton et la vitre devint opaque... impossible de voir au travers. L'homme s'en retourna s'asseoir sur un banc en face, la tête entre les mains.
Le temps défilait,... une heure, deux heures, trois heures... Les yeux du PDG ne quittaient pas une seconde l'indicateur
"Emergency" en rouge au-dessus de la porte. Il remarqua alors immédiatement lorsque cette-dernière s'éteignit. Il se leva brutalement pour avancer vers l'entrée. La porte s'ouvrit et un type portant blouse et masque sorti. Il avait l'air exténué. Les mains de l'homme d'affaires tremblaient, attendant un mot, juste un... Le médecin ôta son masque et s'essuya le front avant de faire un hochement de tête qui,... en l'espace d'un instant fit s'envoler ses inquiétudes. La vitre redevint translucide. Sa femme était encore là allongée. Sa poitrine se soulevait doucement,... elle respirait. Il saisit les mains du médecin, le remerciant encore et encore d'avoir sauvé son épouse.
Le lendemain, elle reprit connaissance, encore faible. Ainhardt à ses côtés, lui tenait la main. Ils attendaient leur enfant. Lui ne l'avait qu'aperçut la veille... et elle, ne l'avait pas encore vu. Lorsque l'infirmière pénétra dans la pièce, le bambin dans les bras et emmitouflé dans une couverture soyeuse, le visage de Alaya s'illumina. Une larme coula le long de sa joue lorsqu'elle prit son enfant dans ses bras. Le père ne put retenir une larme de joie non plus. Il apposa doucement, sans appuyer, sa main sur la tête de l'enfant qui ouvrit ses petits yeux en lâchant un petit cri... un cri aigu, pur et innocent.
« Shad,... je voudrais l'appeler Shad » prononça la jeune femme en regardant son mari, qui vint embrasser le front de son fils pour ensuite embrasser celui de son épouse...
« Bien sûr,... tant que je vous ai tous les deux. »Le voyage d'affaire s'écourta. Peu de temps après la naissance de son enfant, le directeur d'Atakham MedTech fit prévenir le dirigeant de l'Institut de recherche de son départ, et cela, malgré l'importante réunion planifiée. La famille Calsom regagna alors Coruscant pour fêter l'arrivée d'un nouveau membre de la famille, leur seul et unique fils. Âgé de quarante-six, Ainhardt Calsom avait voué sa vie à sa Société, et bien qu'il fût marié depuis plusieurs années à Alaya, il n'avait jamais songé à devenir Père. C'était elle qui avait réussi à le convaincre... devenir parent était une expérience incroyable. Il ne pouvait réfuter cela, même si cela avait pu virer au cauchemar, jamais il n'avait été aussi heureux.
Shad fut élevé dans un milieu où rien ne manquait. Atakham était pionnière dans le domaine médicale et leader sur le même marché. De ce fait, ils ne souffraient pas du besoin. L'immense tour de la société abritait également la résidence de la famille... Entouré de nombreux majordomes, jamais il ne manqua de quelque chose. Son père et sa mère lui inculquèrent les bases de la vie dans la Haute-Société, mais aussi le respect. Jamais il ne manqua de respect à quiconque, et cela qu'importent les origines et le statut. Ils devaient considérer chacun comme son égal, ne pas leur marcher dessus.
Même si son père était présent, il ne l'était pas autant qu'un autre... Son rang de PDG l'obligeait à partir en voyage assez souvent, avec sa mère, la secrétaire générale. Dans ses moments-là, il était laissé à la charge d’Eliam, un majordome en qui ils avaient totalement confiance. La relation qui se développa entre l'individu et cet homme devint incroyablement forte au fil du temps...
An 1, Laboratoire d'Atakham MedTech, section hospitalière
Collé à la vitre de la chambre, Shad attendait, observant avec attention les infirmières tourner autour de sa mère. Son père n'était pas loin, il discutait avec l'un des médecins dans le SAS faisant la jonction entre le couloir et la pièce. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait. Il y a encore quelques heures, ils étaient tous les trois présents à un gala organisé pour fêter le développement d'un nouveau médicament. La soirée avait formidablement bien commencé, ils avaient mangé comme des rois et Alaya avait même commencé à montrer à son fils comment danser... c'est en lui tenant la main que cette dernière s'est effondrée subitement. Très rapidement, tous accoururent autour d'elle et Eliam écarta rapidement l'enfant. Impuissant, et ne comprenant pas la situation, Shad ne put que voir sa mère se faire expédier en salle de soins intensifs...
Il regardait,... se posant tout un tas de questions, notamment sur l'utilité de tous les tuyaux reliés à sa mère. Même, s'il ne savait pas exactement à quoi ils servaient, il se doutait bien que cela n'annonçait rien de bon. La médecine, les traitements, étaient un peu son quotidien. Il entendait constamment les employés de l'entreprise discuter entre eux sur divers sujets dans la journée. Le soir, il bombardait son père de questions, justement sur tout ce qu'il avait entendu. Il était curieux. Il avait compris que sa mère n'allait pas bien, mais il ne pensait pas... qu'il ne la verrait plus. Son père le lui annonça avec précaution, voulant bien se faire comprendre. Elle pouvait être maintenue en vie plus longtemps, mais elle ne le souhaitait pas... Les yeux de l'enfant brillèrent de larmes. Sa respiration s'accélérait. La mort ? Il ne la connaissait pas bien,... mais dans ses histoires de héros, lorsque le méchant meurt, il ne le revoyait plus... il fit très vite le rapprochement, se détachant de son père. Il courut vers la porte, appuyant sur le bouton et pénétra dans la pièce aseptisée. Les infirmiers tentèrent de le retenir, mais il passait entre leur jambe, se faufilant jusqu'au chevet de sa mère. Il grimpa sur le lit, se blottissant contre elle en larme, il tremblait...
« Maman,... Papa a dit que t'allait mourir,... ça veut dire que tu ne reviendras pas hein, c'est ça ? C'faux hein ? T'vas rester avec moi et papa... hein... maman. » Il sentit la main de sa mère se poser sur ta tête, passant ses doigts dans ses cheveux bruns. Elle voyait son fils pour la dernière fois,... elle le touchait pour la dernière fois. L'enfant releva la tête pour observer son visage... elle pleurait,... mais elle souriait. Angélique. Shad comprit alors... Il s'écroula contre elle, en larme, l'enlaçant aussi fort qu'il le pouvait, profitant de cet ultime instant. Ainhardt vint à son tour, s'asseyant à côté de son fils, et prenant dans bras toute sa petite famille. Le personnel médical quitta la pièce, la vitre devint opaque, pour les laisser, un dernier moment,... entre eux.
Une cérémonie fut organisée deux jours plus tard, au cours de laquelle, une grande partie des employées rendirent hommage à cette femme. La famille Calsom était appréciée par tous au sein de l'entreprise. Avant d'être une personne de la direction, elle était une amie de tous. Cette cérémonie se déroula sobrement, sans démesure... Shad était terriblement bouleversé. Âgé d'à peine huit ans, il venait de perdre sa mère à cause d'une maladie contre laquelle la société luttait depuis des années.
Tous vinrent le voir, présentant leurs condoléances. Certains restaient un peu plus longtemps avec lui, afin de lui conter une petite anecdote sur elle. Il appréciait l'attention, mais il n'y était pas très réceptif. Pendant des semaines, personne ne le revit sourire. Ce tragique événement l'avait changé... Ses centres d'intérêt devinrent différents, il devint beaucoup plus moral, plus mature,...
------------------------------
A partir de ses treize ans, Shad fut convié par son père aux réunions du conseil d'administration, lieu de discussions importantes pour l'entreprise. Malgré son jeune âge, Ainhardt jugeait qu'il était nécessaire pour lui d'y assister afin qu'il comprenne les bases de la société puisqu'il en prendra la tête d'ici une dizaine ou une vingtaine d'années. Il observa donc les débats enflammés, constatant que les opinions et les ambitions des conseillers n'étaient pas toujours accord avec les décisions de son père, notamment en ce qui concerne l'Empire. Depuis maintenant de nombreuses années Atakham refusaient de devenir le fournisseur exclusif des impériaux. Certes, ils fournissaient le nécessaire aux soldats de l'empire, mais aussi aux peuples nécessitants des soins, la seule contrainte étant de ne pas fournir l'ennemi de ce-dernier en période de guerre. Ainhardt avait dû se plier à cette décision sous peine de représailles.
L'Empire... pour Shad, ils n'étaient que des monstres. La destruction d'Alderaan avait fait énormément de bruit dans la galaxie. Jamais il ne parvint à comprendre comme l'être humain pouvait exterminer son semblable avec si peu de scrupules. Son père, lui, nuançait son propos, essayant d'expliquer à son fils, que certaine personne, dans l'Empire, n'avait guère le choix de se battre. Parmi eux, il y avait des pères de famille, des mères,... comme chez la rébellion que Shad idolâtra rapidement. Ils étaient des héros ! Osant se soulever contre la menace impériale. Depuis peu, il savait que son père continuait d'envoyer activement des médicaments, des trousses de secours, des medipacks aux rebelles pour les épauler dans leur soulèvement contre l'Empire. Il s'agissait d'un secret... si jamais l'Empire parvenait à le savoir, cela signerait sans aucun doute la fin d'Atakham Medtech. Malheureusement, les quantités étaient minimes, justement pour éviter de se faire repérer ; Combien de fois, Ainhardt avait envoyé les coordonnées d'un convoi d'approvisionnement pour l'Empire aux rebelles pour qu'il puisse le détourner ?
Bien que la mort de sa mère fût une étape difficile, Shad avait réussi à vivre avec, il marchait même dans ses pas. Souriant et soucieux, il se promenait régulièrement dans les couloirs de l'entreprise pour saluer les employés ou alors il les bousculait, pour échapper à Eliam qui lui courrait après pour des raisons variées. Malgré sa maturité plutôt « avancée », il restait un gamin, faisant le pitre. Son père, bien que PDG, l'encourageait, jamais il ne lui imposa de barrière stricte, mais il n'hésitait pas non plus à le rappeler à l'ordre quand il le fallait. Il l'emmenait partout, dans ses voyages d'affaires, ses séminaires, ses visites, ses dîners, etc. Le lien qu'il entretenait avec son fils était incroyablement fort, et jamais cela ne changea.
L'an 5 fut synonyme de libération. L'Empire défait fut enfin balayé de Coruscant pour que la planète retrouve son intégrité. Atakham devint alors un acteur majeur de la reconstruction. De nombreuses aides furent envoyées à la population de la Planète-Cité, mais aussi à la rébellion. La société rouvrit alors les portes de son marché à la galaxie. Une Nouvelle-République voit le jour... néanmoins, les souvenirs qu'en garde Ainhardt ne sont pas les meilleurs, et il voit déjà en cette nouvelle naissance, un avenir de corruption à l'image de l'ancienne. Il décide alors de profondément changer la politique de son entreprise.
Malheureusement, le repos ne fut que de courte durée. Deux ans plus tard, la concordance galactique est signée. L'erreur de cette génération comme l'indiquait Ainhardt. La République stipule avoir trouvé un terrain d'entente avec les restes de l'Empire,... Shad bien que jeune, comprend rapidement l'intérêt de cet accord, avec l'aide d’Eliam,... les impériaux pouvaient récupérer des forces tandis que la république s'installait tranquillement dans les systèmes. Cependant, Coruscant refusait de voir le sénat revenir... et le PDG de Atakham fit partie des fervents opposants à l'autorité républicaine. Ils parvinrent à repousser l'idée et à gagner l'indépendance de la Planète. Puis les vestiges l'empire revinrent un an plus tard assaillir le système de Coruscant. Des batailles éclatèrent alors au cœur des villes. Les victimes furent nombreuses jusqu'à la reprise de l'ancien Palais Impérial. La Nouvelle République ne reste pas sans agir, rejoignant rapidement les affrontements dispersés pour repousser les impériaux. Ainhardt ne vit là-dedans qu'une manœuvre quelconque pour que Coruscant ne leur soit redevable.
An 9, District de Calocour, au pied du siège d'Atakham
Les journalistes étaient au rendez-vous, et de nombreux autres curieux l'étaient aussi. L'annonce avait été faite il y a quelques semaines : Ainhardt Calsom, le PDG d'Atakham allait tenir une conférence de presse afin d'expliquer la direction prise par son entreprise. En effet, quelques jours après le terrible attentat ayant bouleversé Yavin et l'arrivée de la Résistance dans le conflit opposant la République à l'Empire, il avait annoncé une nouvelle qui avait secoué les sphères républicaines et résistantes.
Il se tenait là, face à eux, aux côtés de son père. Les flashs l'éblouissaient, lorsque soudain le micro siffla. Shad l'observa alors débutait son discours :
« Depuis toujours Atakham n'a qu'un seul objectif : apporter des soins aux personnes qui en ont besoin. Je ne puis dire que je cautionne les actes de l'Empire, mais je ne peux non plus cautionner ceux de la République et de la Résistance. Autrefois, nous fournissions la République et ses alliés,... laissant mourir les mouvements séparatistes, qui comme la république croyaient en leur projet. Quelques années plus tard, c'est l'Empire qui nous imposa ses règles... » L'adolescent scrutait la foule. Les journalistes enregistraient chaque mot sans laisser paraître quoique ce soit, tandis que d'autres semblaient n'attendre qu'une chose : la suite. Son père tourna brièvement la tête vers son fils auquel il adressa un clin d'œil et un bref sourire avant de reprendre :
« Aujourd'hui, le contexte est le même. République, Empire, Résistance. Vous vous accusez mutuellement d'atrocités. Vous êtes les ennemis de l'un et de l'autre. Quelle cause est la plus juste ? Pas la vôtre, mais celle du peuple. Vos affrontements incessants dévisagent Coruscant et la galaxie. Tous les peuples souffrent de vos agissements. C'est pourquoi je ne laisserai pas Atakham se faire de nouveau utiliser par l'un de vous. A compter d'aujourd'hui, Atakham MedTech Corporation ne prendra plus jamais parti dans les conflits galactiques. La société ne viendra en aide qu'aux populations que vous blessez chaque jour dans la galaxie. » La foule s'enflamma. Certains se révoltèrent de cette annonce, notamment les pro-résistants, les pro-républicains et les pro-impériaux. Les journaux tenaient le scoop du siècle. Comment la société leader sur le marché de la médicamentation et des soins tournait le dos aux grandes factions de son temps... Shad était stupéfait du sang-froid de son père, mais aussi surprit par sa déclaration. Il écartait même la résistance ? Pourquoi ? Il comprenait le fondement de son idée, mais les résistants étaient justement là pour défendre les populations, non ?
Ainhardt clôt alors son discours :
« Peut-être reviendrons-nous sur nos paroles, le jour où vous parviendrez à établir cette "Paix" que vous nous promettez tous depuis si longtemps. Elle n'est pourtant pas compliquée à obtenir... Laissez donc de côté vos ambitions, cela sera certainement un bon début... Merci » Sur ces mots, il salua le public et descendit rejoindre son fils. Tous deux regagnèrent alors l'escalier menant à l'entrée de la Tour. Shad entendait la foule s'agitait derrière... il poussa la porte vitrée lorsque soudain, un sifflement retentit, la vitre se brisa brutalement. Il se protégea en mettant ses mains devant son visage, et ferma les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, il vit les gardes rappliquaient vers lui... Pourquoi ? Il se retourna lentement découvrant le corps de son père étendu sur le sol. Son visage blêmit subitement… de la sueur coulait le long de ses joues tandis qu’il se jetait sur lui, secouant son corps inanimé. Il répétait frénétiquement des
« Non ! Non ! Non ! » qui très rapidement devinrent des cris, des hurlements. Les gardes l’attrapèrent par les épaules pour le tirer en arrière et le mettre en sécurité. Shad ne se laissait pas faire, hurlante un
« Lâchez-moi ! » frissonnant. Il pleurait, suppliant son père de lui répondre. Eliam arriva, il le saisit par le bras… L’adolescent tourna la tête vers lui, le regard vide, les joues suintants de larmes. Le majordome le prit dans ses bras, tandis que le gamin saisissait désespérément la main de son paternel. Il le fit se relever, l’emmenant loin des médias, quelque part dans la Tour… totalement inerte, il ne répondait plus à rien.
Le « meurtre » de Mr. Calsom fit rapidement le tour de l’holonet. La nouvelle se répandit à une vitesse phénoménale. Les services judiciaires de Coruscant prirent l’affaire en main et le jeune Shad figurait parmi les premiers interrogés. Incapable de répondre, il se montrait violent, mais seulement verbalement. Ils ne furent pas les seuls à venir le voir… Bientôt le conseil, tapa à sa porte. Il se devait d’être présent aux réunions. Les journalistes l’assaillirent de question… il reçut nombre de lettre de condoléances… Il arriva à saturation. Personne n’allait donc le laisser faire son deuil ?! Il organisa une cérémonie avec l’aide d’Eliam où seul les plus proches amis furent conviés, un moment d’hommage solennel. L’enfant adopta alors un comportement chaotique. Les sourires devinrent rares et inauthentiques.
Si la direction lui revenait de droit, tous furent d’accord pour dire qu’un gosse de 17 ans ne pouvait mener une entreprise. Il fut alors écarté de la succession, le temps qu’il soit considéré comme suffisamment mature… cela lui laissait ainsi tout le temps qu’il désirait… Quelques mois après la mort de son père, le mystère de son assassinat reste complet et faute de résultats des services de l’ordre, il commença à enquêter à sa façon. Les fugues se multiplièrent, il s’introduisait dans les quartiers peu fréquentables de la planète. Plus d’une fois, il se fit peur à lui-même, mais cela ne l’empêchait en rien de recommencer, au contraire. Il se mit en tête de vaincre ses peurs, ne pas dépendre des autres, et surtout pas de son propre argent… l’étiquette du fils de Mr.Calsom allait certainement le suivre toute sa vie,… il s’en fichait,… mais une chose était sûre. Il le veut : devenir quelqu’un, et mettre fin à ce cirque sans nom.