| | | Smuggler neededSTAR WARS - RISE OF THE FORCE |  |
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| Quelques jours. C’était le temps passé depuis l’attentat, depuis qu’il avait laissé certains de ses anciens camarades derrière lui. Un accord tacite entre deux de s’éparpiller pour le moment. Sa mémoire était toujours pleine d’ombre, bien que moins impénétrable qu’auparavant. Il aurait cru que trois années soient suffisantes. Malheureusement les faits lui donnaient tort. Sa destination avait été Coruscant. Un choix mû par la volonté d’éviter autant la résistance que l’Empire pendant un temps, tout en retrouver sa vie de contrebandier et de pilote. Jedi. Ce terme ne voulait plus dire grand-chose pour le moment, et l’homme n’avait aucune envie de lui donner de l’importance pour le moment. Peu importe comment le jugeraient les autres pour ce choix. C’était la seconde fois qu’il survivait à la disparition d’un ordre Jedi. Qu’il ressentait la mort de jeunes en plein apprentissage. Ce poids commençait à peser lourdement sur lui. Au moins jouer les mauvais garçons et les profiteurs avaient cet avantage de ne penser à rien, et de se sentir complètement libre. Un sentiment qu’il n’avait plus ressenti depuis longtemps, enfermé dans ce carcan créé par son obstination à retrouver son passé et par l’entraînement pour devenir ce qu’il aurait dû être depuis des années. Finalement le changement lui parut plus simple dans ce sens-là que dans le précédent. Les habitudes ont la vie dure comme on dit. Il vérifiait la véracité de ce dicton à l’heure actuelle.
Ce jour-là, Kilian fêtait tout seul son nouveau travail. Pilote sur l’Orono Bastra sous les ordres d’Icarus Katherion. Un nouveau poste plein de promesse pour l’avenir. Et puis cet homme ne lui avait guère posé beaucoup de questions. Heureusement le nom de Viltaria avait conservé une très légère notoriété parmi les contrebandiers. Bonne ou mauvaise réputation cela dépendait de l’origine des rumeurs courant à son sujet. En tout cas ce capitaine de vaisseau lui inspirait confiance. Plongé dans ses réflexions, Kilian observait le liquide dans son verre qu’il faisait tourner par réflexe. Ce mouvement était apaisant et fascinant par la même occasion. Des voix s’élevèrent non loin. De l’autre côté du bar. Un homme et une femme se disputait. Le ton montait et la quasi-totalité de l’établissement pouvait entendre le contenu de cette discussion houleuse. Levant le nez de son verre, le pilote observa cette scène qui lui soutira un sourire. La tension montait. L’homme s’énervait de plus en plus, et ces gestes devenaient de plus en plus violent au fil du temps. Soupirant, comme mû par un instinct protecteur, Kilian quitta sa place et fit le tour du comptoir. Il arriva à temps pour stopper le poing de l’homme qui se dirigeait droit vers le visage de la femme.
_ « Allons ce ne sont pas des manières en présence d’une si charmante femme. »
Kilian fit un simple sourire. Devant la résistance de l’homme, il resserra sa prise en appliquant une légère torsion sur le poignet. L’homme commença à faire une étrange grimace avant de céder finalement. Il partit sans demander son reste, lançant des menaces plus ridicules les unes que les autres avant d’annoncer qu’il abandonnait. Le contrebandier se tourna vers la jeune femme, et lui fit un large sourire charmeur. Ce genre d’ambiance et de rencontrer lui avait vraiment manqué pendant ces trois années. Tous trop sérieux et trop coincé pour certains. Il reprit alors la parole.
_ « Puis-je vous offrir un verre ? Avant de refuser, je pourrais peut-être vous aider à régler votre nouveau problème. » Il marqua une pause et fit un signe pour qu’on leur serve les mêmes boissons. « A savoir le manque de fournisseur. »
Kilian s’accouda au comptoir, et fixa son interlocutrice en attendant sa réaction. C’était agréable de reprendre ces vieilles habitudes. Il avait parfois été chargé de rencontrer des clients auparavant, ou d’attirer des clients pour ses nombreux équipages successifs. Certains lui disaient qu’il avait une bonne tête, qui prêtait à la confiance. Evidemment la plupart du temps ce n’était que des compliments pour le convaincre d’accepter une tâche qu’il n’appréciait guère, mais il avait appris avec le temps que les rencontres pouvaient être intéressantes comme aujourd’hui. |
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| 5 minutes. Pas plus entre le moment où elle est entrée dans le bar pour rejoindre un contrebandier et où celui-ci lui annonçait qu'il n'a pas la marchandise, qu'il avait besoin de plus de temps. Le ton était vite monté. Du temps, elle n'en a pas. Jeyn a rapidement haussé le temps pour l'accuser d'incompétence et lui rétorque qu'elle est bien trop exigeante. C'est un comble de la part d'un contrebandier, il est censé trouver tout ce que les clients demandent justement.
Elle voit le coup venir. Il ne se rend même pas compte que c'est tout ce qu'elle demande. Une bonne bagarre pour lui remettre les idées en place. Jeyn est une brute, dépourvue de patience en dehors de ses missions à risque. Quand elle veut quelque chose, elle fait en sorte de l'obtenir. Rapidement, dans la mesure du possible. Un pas de côté pour esquiver le coup, et...Le coup ne vint jamais.
A la place, un homme vient d'intercepter le poing de son assaillant. Sérieux ? Elle a vraiment l'air d'une ''charmante'' fille, en détresse ? Il peut bien le penser, ce n'est pas elle qui va le contredire, bien au contraire. C'est ainsi qu'on la sous-estime. Une moue aux lèvres, la jeune femme observe l'échange houleux entre les deux hommes.
Quoi qu'il en soit, l'intervenant tient l'autre homme en respect. Faut dire que vu la taille de ces biceps, ça ne l'étonne pas beaucoup. Le type est une montagne de muscles, dans le genre à qui on évite de chercher les ennuis à moins de vouloir tomber K.O dès le premier round. Et ce type là, lui fait un sourire, tout ce qu'il y a de plus charmant, en plus de lui faire 2 offres.
Elle n'a pourtant pas mis de décolleté. Ce qui n'empêche d'avoir une multitude de paires d'yeux tournés vers eux suite à l'altercation. Jeyn ne sait plus où se mettre, elle n'aime pas forcément attirer l'attention. Ce n'est pas toujours évident quand on a le sang chaud d'un Corellien. Tant pis pour la bagarre et autant pour cet homme qui lui évite de perdre d'avantage de temps. Jeyn lui retourne donc un sourire, tout aussi charmant, et l'accompagne au bar.
« Vous savez comment attirer mon attention, mais c'est à moi de vous offrir un verre. » Ce n'est pas parce qu'elle est une femme qu'elle se laisse offrir des verres, ils attendent toujours quelque chose en retour. Pas de dette, pas d'attache, rien qui puisse se retourner contre elle. Pas même un petit verre. « Ne serait-ce que pour avoir évité à quelques tables de finir en morceau. » Assurément, s'il n'était pas intervenu, le mobilier en aurait pâti. Quand le barman les rejoint pour prendre leur commande, elle prend un rhum de sa planète natale.
« Vous pensez donc pouvoir faire preuve de plus de compétence que ce type ? » S'enquit-elle en tournant le regard vers cet homme, un contrebandier donc. Susceptible de pouvoir lui rendre service. C'est pas tous les jours qu'un contrebandier lui tombe entre les mains. Enfin, tout dépend où elle se trouve. Dans ce bar, c'est plutôt fréquent, c'est elle qui y vient le moins souvent possible.
« Vous l'avez entendu, je suis une garce exigeante et je vous passe le reste des insultes que vous n'avez pas manqué. » Qu'il soit prévenu avant qu'ils ne commencent à discuter plus sérieusement d'une éventuelle transaction entre eux. Jeyn est une belle emmerdeuse. |
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| Kilian aurait pu se contenter d’admirer le spectacle, et laisser la jeune femme se débrouiller tout seul. Cependant le contrebandier connait les mœurs de ses pairs. Si cet homme avait subi une humiliation publique, cette demoiselle se serait retrouvée en difficulté pour ses futurs échanges dans la zone sans compter les envies de vengeance. Son intervention visait simplement à éviter ces désagréments, et puis c’était un moyen comme un autre de l’aborder pour passer un peu de temps en sa compagnie. La finesse n’étant pas dans ses gênes, il assumait totalement cette entrée en matière machiste. Cela lui faisait du bien de se comporter de la sorte, et non plus de devoir se tenir comme un bon petit Jedi propre sur lui. Cette vie était révolue pour lui, mais il avait respecté la demande de Luke à ce sujet. Cet homme méritait au moins cet effort de sa part. En tout cas, cette personne ne lui apparaissait pas comme faible et fragile. Bien au contraire. Les regard se portèrent sur eux durant quelques secondes après l’intervention du pilote, mais par habitude dans ce genre d’endroit, la vie reprit toute naturellement. Tous ignorèrent cet incident et continuèrent leur occupation principale sans autre forme de procès. Le contrebandier lui offrit un verre, tout en lui faisant une proposition. Disons que les choses s’emboîtaient parfaitement pour le moment. Il ferait une entrée remarquée dans ce nouvel équipage en ramenant un client dès son premier jour.
Un léger sourire accueillit la réaction de cette jeune femme. Un hochement de tête annonçant sa défaite fut sa seule réponse concernant la personne payant les verres. Kilian sourit à nouveau. Il était conscient qu’elle aurait pu mettre l’homme à terre en quelques prises. Avec l’expérience on ressent et repère rapidement ce genre de choses. Le contrebandier se contenta de l’observer tout en souriant lorsqu’elle l’interrogea sur ses compétences. Même sans ce nouvel équipage, il n’aurait aucun mal à trouver ce qu’elle cherchait. A la remarque concernant son caractère, il se compta de faire un signe indiquant l’argent et ajouta simplement.
_ « Tant que vous payez en temps et en heure. Vous pouvez vous conduire comme vous le souhaitez, et me parler sur le temps qu’il vous plait. » Il haussa les épaules en ajoutant. « Le reste n’est qu’annexe, et il faut que cela reste professionnel. Quoi qu'après ce n'est pas une obligation non plus... Enfin j'en étais où... Ah oui exigez un service de qualité contre une somme adéquate est quand même le minimum à espérer dans tout échange digne de ce nom. »
Kilian avait eu des clients bien plus exigeants et dangereux qu’elle au cours de sa carrière. Il avait traité avec l’Empire et les Hutts en compagnie de certains équipages. Le contrebandier détestait cordialement ces personnes, car il fallait y ajouter une certaine susceptibilité bien dérangeante ainsi qu’un goût prononcé pour la renégociation. Une chose extrêmement énervante. Après avoir bu une gorgée, il reprit simplement.
_ « Rassurez-vous. Je pense avoir eu des clients bien pire que vous… autant sur le plan caractère que physique d’ailleurs. » Il lui fit un clin d’œil et lui tendit la main. « Kilian. Evitons les noms si vous le voulez bien. Généralement cela simplifie grandement les choses de cette manière. J’ai pour principe de ne poser aucune question tant que ça reste clean… Par contre je me réserve le droit de me retirer ou d’annuler toute transaction si je juge qu’elle est trop risquée. Vous serez prévenue et remboursée dans ce cas-là. Pas de faux bond mais je prendrais partie pour personne officiellement. »
La situation était compliquée sur Coruscant. Et généralement, les marchandises demandées servaient à alimenter les combats de la cité entre les différentes factions. Le contrebandier souhaitait rester extérieur à tout ça, ou en tout cas ne pas être afficher officiellement comme travaillant avec l’un ou l’autre camp. Cela pouvait paraître stupide vu que tous les contrebandiers frayaient avec ces groupes, mais il y avait une différence entre l’hypothèse et la certitude. |
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| Il se trouve que son nouveau compagnon de bar ne joue pas au macho tandis qu'elle énonce clairement qu'elle paie l'addition. La plupart des hommes s'y refusent, soi-disant touché dans leur ego de mâle. Elle règle donc la note, l'unique, puisqu'elle n'a pas des crédits illimités non plus, tandis que le barman leur sert leur commande.
Pas une obligation non plus...Jeyn hausse des sourcils, il serait pas en train de lui glisser quelconque subtilité sur des retrouvailles possiblement charnelles ? Qu'il n'espère pas qu'elle le paie de son corps, c'est bien une chose qu'elle se refusera toujours, même affamée. Il est nécessaire de s'imposer des limites tout de même.
« Tout travail mérite un salaire à la hauteur de l'effort fourni. » Acquiesce-t-elle simplement. Le plus chiant, c'est de trouver les moyens pour régler la note. Oh jusqu'ici elle n'a jamais contracté de dette, mais ça toujours été une galère de trouver les crédits étant donné que la résistance ne verse aucun salaire. En plus de risquer leur vie tous les jours, ils doivent se débrouiller pour vivre au sol. C'est une des raisons qui pousse Jeyn à s'assurer qu'elle ne se fasse pas avoir dans ses transactions, elle n'a pas de temps à perdre.
Le voilà qui glisse à nouveau une petite subtilité, ou la met-il au défi d'être pire ? La subtilité, c'est pas son truc, à moins de se montrer volontairement provocante, en dehors de cela, elle est plutôt directe et sans fioriture. Elle n'a pas toujours été ainsi, le temps, les épreuves et les pertes l'ont endurcie. Jeyn en a parfaitement conscience et ne cherche pas à s'échapper de son nouveau Moi.
Elle lui sert fermement la main et apprécie la force tranquille qu'il maîtrise, il n’essaie pas de lui broyer les doigts. Certains hommes n'y font pas attention, ils possèdent bien plus de force qu'ils ne le pensent. « Jeyn. Je n'avais aucune intention de vous dire mon nom. » Dit-elle en toute franchise puisqu'il ne semble déjà pas vouloir donner le sien. Les noms n'ont aucune utilité quand on y accorde aucune importance.
La jeune femme étudie son compagnon, pourrait-il faire l'affaire ? Il ne souhaite prendre le partie de personne, c'est un bien une chose que partagent tous les contrebandiers, la neutralité avant tout pour le bien de leurs affaires. Autant pour lui, elle n'a guère l'intention de crier sur tous les toits qu'elle a pris le partie de la rébellion. « Financièrement, vous vous arrangez comment avec vos clients ? »
Elle se fait légèrement bousculer par un des nouveaux clients du comptoir et s'empêche de perdre l'équilibre en empoignant l'avant-bras du contrebandier. Elle se retourne pour voir le fautif et se sent franchement à l'étroit entre le contrebandier et cet alien qui doit faire le triple de sa taille, hauteur comme largeur. Il baragouine quelque chose, dans une langue qu'elle ne comprend pas. Il semble pas chercher la confrontation, donc ça doit être des excuses.
La jeune femme se retourne vers le comptoir et boit son shot cul sec. « Ça vous ennuie de trouver une table ou d'aller ailleurs ? » N'importe où tant qu'ils s'éloignent. Avant qu'elle se prenne une main aux fesses par exemple, ce qu'elle aimerait autant éviter. |
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| Kilian comprit rapidement que la discussion avec cette demoiselle ne serait que purement professionnel. Dommage fut sa première pensée. Mais l’appât du gain restait le plus fort malgré tout. Un saut des deux pieds dans son ancienne vie. C’était salvateur pour lui en cet instant. L’attentat était encore trop frais dans sa mémoire, et ce n’était pas dans sa nature de ressasser le passé pendant des jours. Des restes de son éducation au temple une trentaine d’année plus tôt. Il n’y a pas de mort, il n’y a que la Force. Combien de fois avait-il pu entendre cette phrase, utilisée si souvent qu’il avait fini par prendre ce point à la plaisanterie avant de pouvoir sortir du temple. Pour le moment, le contrebandier se concentrait sur son interlocutrice après avoir laissé son esprit vagabondé quelques secondes. Kilian ne put s’empêcher de lui glisser quelques allusions, peu subtiles pour rester claires et sans ambiguïté. Sa réaction l’amusa beaucoup mais confirma ses premières impressions sur la jeune femme. Redevenant professionnel, autant qu’il pouvait l’être, l’homme reprit la parole afin d’exposer les premiers points de son mode de fonctionnement lorsqu’il se mettait en affaire avec une personne. Sa réponse était très claire. Les négociations ne seraient pas simples avec cette personne, mais il trouvait cette perspective plutôt amusante et intéressante.
Les présentations. Une étape indispensable dans toute transaction, pour éviter de devoir l’interpeller de manière impersonnelle dans la rue ou dans un bar en la croisant. Bien que le nom soit superflu pour plusieurs raisons. Kilian se montra ferme sans être trop pressant sur sa poignée de main. Aucune nécessité de démontrer une quelconque force ni même de tenter de lui faire mal. Il n’a rien à prouver pour le moment. Et puis sans vouloir dénigrer ses capacités, c’est une femme et le contrebandier s’est toujours imposé une certaine courtoisie envers la gente féminine. Quelles que soient les circonstances d’ailleurs. Elle finit par aborder le sujet délicat de l’argent. Le nerf de la guerre comme on dit. Une expression tout aussi vraie pour l’un que pour l’autre. Il en a conscience, aussi Kilian prend le temps de réfléchir avant de répondre. Il n’eut pas le loisir de répondre puisque un client bouscula Jeyn et prit place au bar les obligeant à se coller un peu plus. Pour peu il lui aurait été reconnaissant à cet alien. Le pilote baragouine quelque chose dans une langue approchant celle de l’alien. Ils se font un signe de tête l’un et l’autre.
_ « Ce sera effectivement plus pratique. Le reste ne concerne que nous, et nous y serons plus à l’aise. »
Kilian lui fit un sourire, et prit son verre avant de se diriger vers la salle. Il avait déjà repéré une table libre à l’écart. Un coin tranquille pour discuter calmement. Avec les années, le contrebandier avait appris quelques mots dans plusieurs langues. Cela facilitait grandement les choses, et sans forcément mener des conversations complexes, il lui était arrivé de comprendre un danger ou un risque potentiel. Certains aliens prennent les humains pour des ignorants. Il a toujours aimé pouvoir surprendre sur ce point. Kilian s’installe confortablement et attend que la jeune femme le rejoigne. Il reprend alors la parole.
_ « Où en étions-nous déjà… Ah oui l’argent. Les arrangements sont simples. Paiement à la livraison après vérification de la marchandise. Certaines demandes peuvent cependant nécessiter un acompte. » Il marqua une pause. « Je suppose que ce sont majoritairement des armes et des munitions dont vous avez besoin. Tout calibre. Pas de souci à ce niveau-là. D’autres pièces plus rares ou des vaisseaux plus durs. Du matériel ou des composants rien de plus simple. » Il but une gorgée de son verre avant de reprendre. « On peut programmer un premier échange, que vous voyez la qualité de ce que je peux offrir et que je vois votre solvabilité. »
Kilian fit un léger sourire. Un test réciproque avant de décider de faire affaire de manière plus pérenne. Même si Icarus n’acceptait pas ces commandes, il pourrait toujours emprunter un vaisseau et faire le transport lui-même. Un peu d’argent à côté serait la bienvenue. Puis avec un sourire taquin, il ajouta en s’approchant de la table.
_ « Et contre un dîner… je vous offre un échantillon gratuit de ce que je peux obtenir de mieux. » |
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| Jeyn plisse des yeux quand le contrebandier commence à utiliser le langage de l'alien, que sont-ils en train de se raconter ? La jeune femme n'a jamais pris la peine d'apprendre plus de 3 langues, mais cela remonte à loin et sans la pratique quotidienne, le peu qu'elle en avait appris est parti dans les oubliettes de sa mémoire. Depuis elle n'en a jamais eu besoin, Jeyn est un soldat, pas une négociatrice, ni même une grande bavarde.
Sans un mot, elle suit le contrebandier qui ouvre le chemin. Elle se rend compte à quel point elle est minuscule à côté de lui, elle est petite et fine alors qu'il est grand et imposant. Son regard suit le mouvement de ses épaules, son dos, pour finir sur son fessier, qui vaut le détour ! Elle relève les yeux, avant qu'il se rende compte qu'elle le mate sans vergogne. Cependant, son sourire reste logé sur ses lèvres quand elle s'installe à la table qu'il leur a trouvée.
« J'aurai d'avantage besoin de pièces que d'armes. » Précise-t-elle avant qu'il ne se fasse des idées. Premièrement, la résistance obtient tout ce dont ils ont besoin en armement. Deuxièmement, les fantômes n'hésitent pas à récupérer celles de leurs ennemis vaincus. Ce n'est donc pas d'armes dont ils auront besoin.
« Je suis mécanicienne, je répare un tas de choses plus variées les uns que les autres, j'ai parfois besoin de pièces que je n'ai pas le temps d'aller chercher ou que je ne trouve pas par mes moyens. » Mécanicienne, une couverture officielle sur Coruscant. Un boulot qu'elle a appris par nécessité au cœur de la guerre contre l'Empire et qu'elle a fini par apprécier. Rien de similaire à son rêve de devenir pilote, mais une activité toute aussi plaisante.
Ce n'est pourtant pas son anniversaire, Kilian lui fait à nouveau une offre. Un échantillon en échange d'un peu de son temps. A priori, l'offre est raisonnable. Va-t-elle l'accepter, c'est une autre histoire. « Un dîner laisse supposer que nous n'allons pas nous regarder dans le blanc des yeux le long du repas, nous allons forcément bavarder, ça sort du contexte professionnel. C'est une offre que vous faites à tous vos clients potentiels, ou suis-je une de vos exceptions ? Vous me trouvez à votre goût Kilian ? »
Accoudée à la table, elle pose son menton dans le creux de sa paume et ne le quitte pas des yeux en attendant sa réponse. S'il veut jouer au jeu de la séduction, elle est prête à se montrer joueuse. Après tout, il est plutôt séduisant en plus d'être courtois et gentleman, elle n'y est pas insensible il faut bien l'admettre. Mais un dîner ? Elle n'est pas de ses femmes qui sont dupées par ce genre d'attention, même pour recevoir un échantillon de ses services.
« Je paie toujours pour les services que je demande, auquel cas, vous vous doutez bien que je ne serai plus de ce monde ou esclave de mon créancier, ce n'est pas le cas. Si je suis en manque de crédit, je tente un troc, mais sachez bien que ce corps ne servira jamais de monnaie d'échange. »
Ça lui semble important de le préciser, il n'est pas le premier contrebandier à qui elle a affaire et probablement pas le dernier non plus. D'autres se sont essayés à négocier un règlement en nature, son corps n'a jamais fait partie des transactions. |
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| Kilian avait simplement demandé à l’alien de faire attention à ce qui l’entourait tout simplement, tout en lui rappelant de ne pas tenter quelque chose. Le contrebandier connaissait bien cette race, et généralement une bousculade annonçait simplement qu’ils allaient faire les poches de leur cible. Finalement la prévention du pilote n’avait servi à rien vu qu’ils étaient partis s’isoler sur une table. Ils s’installèrent confortablement, et la discussion reprit. L’homme prit la parole afin d’expliquer son fonctionnement vis-à-vis des marchandises, sachant qu’elle allait rapidement comprendre qu’il n’avait qu’une parole dans ce genre de marché. Il était attiré par l’appât du gain, malgré ces trois années d’enseignement centrées sur l’altruisme et l’entraide, mais n’en était pas pour autant un arnaquer de première. On lui avait inculqué une certaine éthique, et son premier capitaine et mentor ne plaisantait pas ce point de détail. Kilian avait vu plus d’un membre d’équipage être abandonné sur une planète déserte ou pire en cas de manquement à cette règle. Autant dire qu’elle était incrustée dans sa chair à présent. En tout cas, le contrebandier pensait pouvoir fournir la jeune femme en arme et en pièce détachée sans aucun problème. Le premier cas étant le plus simple vu les activités principales de son nouvel équipage. Finalement ce fut les pièces qui l’intéressait plus en tant que mécanicienne. En l’examinant, il pensa immédiatement à la résistance. A première vue, elle ne se ressemblait pas à une impériale ni à une républicaine. Trop naturel et trop à l’aise dans ce genre d’endroit. Les gangs semblaient aussi peu lui convenir. Le dernier choix restait évident.
La conclusion du contrebandier fut plus légère, et ressemblait à une énième vaine tentative de séduction. Il devait être rouillé à force. Après tout Jeyn était une charmante jeune femme, plus dans un caractère qu’il appréciait que les personnes qu’il avait côtoyé dans le Nouvel Ordre. Elle était parfaitement à son goût. C’était la tentative de la dernière chance… qui tomba totalement à l’eau. En tout cas c’est ce qu’il ressentit lorsqu’elle commença à lui répondre. Il l’observa attentivement et fit un léger sourire. Elle retournait habilement ses propres arguments, et la première réponse qui lui vint à l’esprit resta dans celui-ci. Le pilote préféra garder pour lui l’idée qu’il n’avait pas forcément besoin de faire connaissance et discuter pendant cette soirée. D’autres activités étaient possibles. Un léger sourire accueillit ses questions, et il se contenta de hocher la tête tout en ajoutant.
_ « Pour vous répondre vous êtes une exception… et oui »
C’était très concis et clair à l’image de l’homme en face d’elle. Ses dernières paroles furent accueillies par un rire franc de la part du pilote. Il trouvait cette conclusion hâtive… tout en étant justifiée au vue de la formulation qu’il avait utilisé. Il était vraiment rouillé, ou tout simplement n’y croyait-il plus vraiment. Ces satanées dernières années et les souvenirs qu’elles avaient fait remontées. Il ajouta rapidement, une fois son calme retrouvé.
_ « Je pense que nous nous sommes mal compris… je ne cherchais que maladroitement à vous séduire. Pardonnez-moi je manque de pratique dans ce petit jeu. » Il sourit simplement et leva les bras comme si il abandonnait. « Soit contentons-nous de rapport professionnel, cela me convient aussi. Et rassurez-vous les paiements de ce type ne m’intéresse pas. Ephémère et peu rentable en toute honnêteté. Attention aucune critique envers vos atouts au contraire. » Il réfléchit quelques secondes et répondit alors. « Plus qu’un troc je préfère un service dû. Cela peut toujours s’avérer utile des personnes sur qui comptait ou qui vous doivent quelque chose. Cela marche évidemment dans les deux sens, si je ne pouvais satisfaire l’une de vos demandes, je vous serais redevable. »
Kilian vida son verre, et interpella la serveuse pour en commander un second. Il offrit l’opportunité à son interlocutrice d’en faire de même. Cette fois il invitait. Le contrebandier se satisfaisait de la situation malgré quelques revers. C’était agréable de revenir à cette vie simple et légère. Aucune règle à suivre sauf celle dictée par sa conscience et ses valeurs. Pas de pression ni de poids pour honorer la mémoire de personnes mortes depuis longtemps à présent. On n’attendait rien de lui finalement. Jeyn trouverait un autre contrebandier si il ne faisait pas l’affaire, comme elle venait de le faire avec le précédent. Aussi simplement que ça. Et lui trouverait un autre client si elle ne pouvait honorer les paiements. Sans autre forme de procès ni de justifications.
_ « Alors Jeyn. Parlons peu mais parlons bien. De quoi avez-vous besoin ? Ou plutôt quelles sont les pièces que votre ancien ami n’a pu vous fournir ? » |
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| Il admet sans honte qu'elle est une exception, c'est plutôt flatteur et la fait sourire. Kilian se met à rire, sans retenu. Se moque-t-il d'elle ? Jeyn est détrompé quand il répond et lui assure qu'elle se méprend. Jeyn ne se faisait donc pas d'idée, il cherche à la séduire. Il se pense maladroit, elle pense simplement qu'il n'est pas tombé sur la bonne femme pour se remettre dans les rails. Non pas qu'elle ne soit pas réceptive, c'est juste qu'elle ne se laisse pas facilement berné par la gent masculine.
Il lui annonce qu'il préférerait un service plutôt qu'un troc, en somme contracter une dette, ce qu'elle détesterait par dessus tout. Dans le cas contraire, il lui serait redevable. Comme tout échange de bon procédé, mais Jeyn ne souhaite pas en arriver là. De quoi la faire réfléchir à deux fois avant de continuer avec lui.
Le contrebandier interpelle la serveuse et Jeyn ne laisse pas passer l'occasion de commander un second verre de son alcool favori. Elle ne rate jamais l'occasion de se réchauffer le gosier par ailleurs, tout en restant raisonnable au cas où Hybram rappel sa troupe pour une mission imprévue, elle doit garder l'esprit clair.
Ce court laps de temps lui aura au moins permis de réfléchir aux transactions à venir avec ce contrebandier. Tant qu'elle parvient à régler avec des crédits, elle n'aura aucun souci à se faire et si lui, se la joue comme son prédécesseur et ne respecte pas son engagement, elle sera en droit de réclamer un service. Pourquoi pas tenter le coup ?
La jeune femme sort une liste de la poche intérieure de sa veste et la pose sur la table, devant Kilian. Diverses et variées, les pièces qu'elle demande servent principalement à la réparation d'armes. Pour peu qu'il s'y connaisse, il comprendra parfaitement dans quel genre de trafic elle trempe. Puisqu'il ne pose pas de question, comme il l'a lui-même précisé, elle ne s'en cache pas vraiment. Au mieux, il ne fera aucun rapprochement.
« Je n'ai pas refusé votre échantillon Kilian, disons que si vous en trouvez le maximum d'ici deux jours, j'accepte votre invitation à dîner et je vous paierai le reste de cette transaction quand vous aurez tout réuni ? En combien de temps pensez-vous pouvoir me fournir tout ce que je demande ? » Elle attend de voir sa réaction quant à cette liste, certaines pièces ne seront pas difficiles à trouver, sur Coruscant comme ailleurs, d'autres ne sont fournis que par des producteurs officieux ne fournissant qu'à l'ennemi et leurs clones, beaucoup plus compliqué à se procurer.
« Vous êtes toujours prêt à faire affaire avec moi ? Il est encore temps de regretter de m'avoir proposé vos services. » Jeyn sourit en coin, pleine de défi à l'encontre de cet homme. Se montrera-t-il à la hauteur ou non ? Il pourrait se montrer hautement plus intéressant à ses yeux s'il relevait le défi de cette affaire et celles à venir.
La serveuse arrive sur ces entrefaites avec leur commande, non sans lorgner vers Kilian, elle lui donnerait sûrement l'heure de la fin de son service si la présence de Jeyn ne laissait pas planer le doute quant à leur relation. Jeyn ne fait rien pour la détromper quand leurs regards se croisent. De toute façon, la serveuse sera vite fixée, s'il refuse la transaction Kilian n'aura qu'à partir et Jeyn se trouvera un autre contrebandier. |
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| Kilian continuait son entretien sur le ton de l’assurance et de l’honnêteté. C’était dans sa nature profonde d’agir ainsi. Il lui confirma qu’elle était une exception, et qu’il ne réservait pas ce traitement à tous ses clients. Evidemment à l’heure actuelle, elle représentait sa seule cliente. Mais de mémoires il n’avait agi de la sorte que lors de cas très rares. Passé le jeu bancal de la séduction, le contrebandier se concentra sur l’offre et les détails de celle-ci auprès de la jeune femme. Le professionnel reprit le pas sur les autres éléments annexes de la conversation. Il aurait probablement d’autres occasions de tenter sa chance. Quoi qu’il sentait qu’il n’allait pas devoir trop forcé pour autant. Jeyn semblait flattée et compréhensive pour le moment, mais il avait l’impression que c’était le genre de situation qui ne devait pas devenir une habitude. Le troc. Un moyen d’échange intéressant mais peu intéressant pour un homme comme lui. Si il est capable de trouver le matériel demandé, il imaginait difficilement ce qu’elle pourrait avoir d’assez intéressant pour faire office d’échange équitable entre eux. Un service lui sembla alors plus approprié. Evidemment ce n’était pas une obligation, mais l’idée du troc risquait de compliquer certains échanges à l’avenir. Ce n’est pas rebutant pour autant, juste une contrariété facilement contournable. Il interpelle alors la serveuse pour avoir une seconde tournée.
Après le départ de la serveuse, Jeyn sort une liste et la pose sur la table. Kilian l’observe alors attentivement, faisant des signes de tête devant certaines demandes, se grattant le menton devant d’autres. Il va devoir se mettre à la page sur certains articles mais pour le moment, aucun ne lui semble impossible d’accès. Des armes. En tout cas c’est le dénominateur commun qu’il ressort. Ce n’est pas un expert évidemment, mais il a suffisamment d’expérience et de connaissances pour le comprendre. La jeune femme reprend la parole. Un défi. Rien de mieux pour motiver un contrebandier digne de ce nom. Un large sourire s’afficha alors sur son visage. Il replonge alors dans la liste et tente d’évaluer la durée pour trouver tous ces articles. Certains risquent de prendre un peu de temps, surtout ceux destinés à l’Empire… Enfin à ses vestiges. Heureusement Coruscant est une ville propice au pot-de-vin. Devant son silence, elle reprend la parole pour l’interroger. Il ne prête même pas attention à la serveuse, et ne relève la tête qu’à son départ.
_ « Toujours prêt à faire affaire, et puis vous me mettez face à un défi intéressant. » Il sourit puis reprend. « Je pense pouvoir vous ramener un bon tiers, peut-être la moitié d’ici deux jours… Si cela suffit pour notre dîner. » Il l’observe un moment puis reprend. « Pour le reste je dirais une bonne semaine. Et pour les articles plus rares au minimum dix jours. Ce ne sera pas aisé d’obtenir ces pièces. »
Kilian met en évidence les pièces destinées à l’Empire. Son regard se posa alors sur son interlocutrice pour évaluer sa satisfaction ou ses critiques. Pour le prix, il prend quelques secondes. Il sort un appareil de sa poche et note son prix dessus. Son évaluation est un peu à la hausse. Un moyen de tester les connaissances de son interlocutrice dans ce domaine. Il ne cherche pas forcément à l’arnaquer, juste à augmenter légèrement mais significativement son bénéfice.
_ « Voilà ce que je vous propose pour le tout. Nous mettons le dîner totalement à part. Comme un petit défi personnel à relever. Ça me paraît être un prix raisonnable compte tenu de certains détails. »
Jeyn est charmante et attirante, mais les affaires sont les affaires. Et un bon contrebandier ne passe jamais à côté d’un profit quelconque. Il a été éduqué et entraîné dans ce sens de toute manière. La négociation est prête à démarrer à présent. Et cette perspective enthousiasma beaucoup Kilian sur le moment. |
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| La jeune femme ne rate pas un seul instant de la concentration de Kilian quant à cette liste, perdu dans ses réflexions c'est comme si le monde autour de lui s'était arrêté. Il ne remarque même pas que la serveuse tente d'obtenir un signe de sa part, avec ce genre de femme, il aurait aisément pu se remettre à la séduction.
Comme elle l'espérait, accompagné d'un sourire, il relève le défi. Ce sourire le rajeunit, une chose qui doit lui arriver trop rarement à voir l'absence de patte d'oie autour de ses yeux. Dommage, il est plus séduisant quand il rit, non pas qu'il ne le soit pas quand il ne sourit pas, mais son visage paraît beaucoup plus brut qu'il ne l'est, Jeyn ne s'en serait jamais rendu compte s'ils n'étaient pas en train de discuter affaire.
Elle écoute, attentive aux délais qu'il lui propose. Les pièces qu'il met en évidence sur sa liste sont justement les plus difficiles à se procurer et demande un minimum de 10jours. Il est parfaitement conscient de ce qu'elle demande et se montre prêt à relever le défi quand même. En plus de ne même pas prêter attention à la jeune et jolie serveuse. Jeyn n'y est pas insensible, même s'il prête d'avantage attention au contrat, qu'à elle-même.
« Raisonnable ? J'ai cette vague impression de me faire enfler par votre devis, je suppose que vous avez ajouté une prime de risque ? Même vos anciens camarades ne demandaient pas tant... » Jeyn dit clairement ce qu'elle pense des chiffres qu'elle voit, elle n'a aucun doute sur le fait qu'il va se remplir les poches, dans ces moments-là, elle regrette de ne pas être douée en négociation, si elle avait au moins une source de comparaison, elle pourrait tenter le coup, le fait est que c'est loin d'être le cas, et les prédécesseurs étaient des incompétents.
Puis il propose de mettre leur dîner totalement hors de leur transaction, le présentant comme un défi. Pour qui ? Elle apparemment, sinon il n'aurait jamais lancé l'invitation, il s'est bien rendu compte qu'elle avait quelques réticences. Kilian lui retourne simplement un défi contre un autre. Bien joué, il faut bien l'admettre.
« Au-delà de dix jours, vous revoyez vos tarifs à la baisse ? » 10 jours, c'est raisonnable en terme de délai, mais elle va devoir trouver les crédits tout aussi rapidement. Les autres proposaient 15 jours de délai, pour un tarif moins important que Kilian. Sachant qu'elle y gagne en temps, mais qu'elle devra un service si elle ne règle pas la note avec ses crédits, Jeyn s'interroge sur son avantage dans cette histoire.
« Où est mon échantillon gratuit là-dedans si vous placez notre dîner à part? » Il lui a fait l'offre, elle entend bien en profiter d'une manière ou d'une autre. S'il ne propose pas un dîner, elle doute fortement qu'il ait fait un rabais sur son devis. Et puis bon, même si le dîner est placé sur le compte d'un défi, ça ne doit pas être si terrible que ça de passer du temps en sa compagnie en dehors de leurs affaires professionnelles, séduisant, courtois et il ne reluque même pas les fesses de la serveuse. |
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| Une liste plutôt complète, et de mémoire assez complexe à obtenir. Heureusement Kilian avait eu le temps de renouer certains contacts, et surtout de s’informer des derniers changements. Concentré sur les éléments écrits sur le papier, le contrebandier en oublia ce qui l’entourait pendant quelques secondes. Finalement ses premières propositions tombent. Le délai de livraison est raisonnable, même un peu court pour certaines pièces, mais le pilote est persuadé de pouvoir y arriver dans les temps. Un défi est lancé. Il le relève avec plaisir autant pour le plaisir de pouvoir profiter d’une soirée en compagnie de Jeyn, que par simple envie de s’ajouter une légère pression pour cette commande. Un moyen de revenir dans le bain les deux pieds dedans. Cela l’amuse d’ailleurs d’entrer dans ce petit jeu qu’elle instaure. Elle est charmante, et il sent qu’il ne la laisse pas totalement indifférente. Mais il conçoit parfaitement le concept des affaires sont les affaires. Puis vint la question épineuse du prix. Kilian hésite quelques secondes entre se montrer raisonnable ou de tenter de faire un petit profit. Elle est charmante et lui plait, mais il est là pour négocier un contrat. Et dans ce domaine, aucune autre considération ne prend le pas sur le bénéfice qu’il peut faire. C’est aussi une manière de la tester pour leur future transaction, savoir si il va pouvoir gonfle un peu la note ou se contenter de rester dans les limites du raisonnable.
Sa réponse le fait à nouveau sourire. Un amusement qu’il espère ne la vexera pas. Au moins Kilian est fixé sur sa connaissance des prix et du marché, et il devra se montrer plus raisonnable à l’avenir. Et puis elle est vraiment trop charmante pour qu’il tente de l’enfler comme elle dit. Pour toute réponse, le contrebandier se contente de hausser les épaules innocemment. Il est bien tenté de l’envoyer vers ses anciens camarades, histoire de lui faire les pieds. La qualité se paye, et sans vouloir se vanter, il se pense bien plus compétent que la plupart des personnes présentes dans la pièce. Un jugement totalement personnel. Un véritable rire accueille son évocation d’une baisse des tarifs. Le pilote est d’humeur joueuse, et il prend le temps de la réflexion avant de répondre quoi que ce soit. Cette transaction l’amuse. Et puis ces petits défis valent bien un petit effort de sa part quand même. Sa conclusion est encore plus amusante à ses yeux. Un large sourire ne quitte plus ses lèvres tandis qu’il reprend la parole.
_ « D’accord. » Il prend quelques secondes pour réfléchir. « Tu es dure en affaire, mais je suis de bonne humeur. Et tu es vraiment très charmante alors je veux bien faire un effort. »
Kilian a déjà son idée de sa proposition, mais il reprend le temps de checker toute la liste comme si il calculait à nouveau les choses. Un petit jeu dont il a l’habitude. Il ne faut pas que sa conciliation soit prise pour une facilité dont elle pourra bénéficier à chaque fois. Après tout, le contrebandier est quand même là pour se faire un bénéfice conséquent. Pas trop quand même pour conserver ses clients, et particulièrement celle-ci. Il finit par relever la tête et l’observait en souriant simplement.
_ « Alors voilà ce que je te propose. On acte le dîner pour dans deux jours. Aucune difficulté pour le tiers de ta liste. Mais attention faut y mettre de la bonne volonté. » Il lui fait un clin d’œil avant de continuer. « Je veux bien faire un petit effort sur le prix. » Il lui tend un nouveau prix, un peu plus raisonnable, mais lui permettant toujours de faire un bon bénéfice. « Si je mets plus de 10 jours, tout ce que je te livrerais passé ce délai sera gratuit pour toi. Par contre si je réussis à tout te livrer en 10 jours, tu me promets de ne faire affaire qu’avec moi et on discutera d’un prix pour cette fidélité. Qu’en penses-tu ? »
Cela lui parait être un marché correct et intéressant autant pour lui que pour elle. La fidélité apportera des avantages aux deux. Pour lui cela lui assure une source de revenue constante, et elle bénéficiera de réels avantages sur le prix et la livraison dans la mesure où elle sera une cliente régulière. Kilian lui tend alors la main comme pour conclure leur marché. A présent la décision finale est entre ses mains. De l’autre main libre, il prend son verre et boit une bonne gorgée. Il conserve toujours cette assurance que rien n’est impossible avec lui. |
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| Il rit de nouveau et Jeyn ne peut s'empêcher de sourire à son tour. Alors même qu'il pourrait bien se foutre de sa tronche, il faut dire que c'est contagieux. Il est loin de ressembler aux autres avec qui elle a eu affaire, lui, semble beaucoup s'amuser de cette transaction. D'un coup, il passe au tutoiement, ça la déroute légèrement, mais pas de quoi fouetter un chat finalement.
Elle se demande bien comment il peut la trouver charmante, dure en affaire, c'est certain et encore elle a été plutôt coulante avec lui, puisqu'il est sacrément arrangeant. Sur certains points, parce que devoir un service si elle ne règle pas la note en temps et en heure, elle a plutôt intérêt à ce que ça ne se produise jamais.
La jeune femme hausse des sourcils. De la bonne volonté, qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Qu'elle joue le jeu de la séduction ? Depuis combien de temps, elle n'a pas simplement dîné en bonne compagnie ? Ou appris à connaître une personne avec un bon dîner ?
C'est bien simple. Ce n'est jamais arrivé. Elle a bien eu un fiancé pendant quelques années, mais la situation ne s'était jamais prêté à passer du bon temps autour d'une table. Elle restait rarement en place lors des missions des opérations spéciales de l'Alliance.
Après la mort de son fiancé, Jeyn s'est contenté de simples aventures sans sentiments. Le fait est qu'elle ne veut s'attacher à personne que les vestiges de l'empire pourraient lui enlever. Ils ont déjà été trop nombreux. Mais un dîner ne doit pas être si terrible avec ce contrebandier, même si ça va bouleverser son quotidien le temps d'un soir.
Gratuit au delà de 10jours! La vache, c'est tout ou rien avec ce type. Elle ne va surtout pas s'en plaindre. Quant à la question de fidélité, aucun problème. C'est déjà bien assez difficile de s'assurer que l'on soit livré en temps et en heure avec un contrebandier, alors plusieurs ? Jeyn s'est toujours contentée d'un seul contrebandier. Ne serait-ce que pour s'éviter de contracter des dettes auprès de plusieurs d'entre eux.
« J'en pense que l'affaire est conclue. » Et elle ne s'en sort pas si mal, certes, elle doit sortir plus de crédit qu'avec ses prédécesseurs, mais il a d'autres avantages. « Je serais fidèle à tes services, tant que tu ne me déçois pas. Ton prédécesseur m'a déjà mis en retard, tâche de ne pas en rajouter. » Rajoute-t-elle avant de terminer son verre. Elle sourit, appréciant l'alcool de sa terre natale.
Son comlink se met à sonner, sans plus attendre, elle s'en empare et lit le message laissé par le chef. Il demande que l'équipe se réunisse, Jeyn ne manquera certainement pas le rendez-vous. Une mission est probablement en train de se préparer. Elle répond par l'affirmatif, tandis qu'elle répond également à Kilian. « Retrouvons-nous ici, dans deux jours, on avisera de ce qu'on fait. »
Elle n'envisage même pas la possibilité qu'ils aillent dans un restaurant de Corruscant, il a parlé d'un dîner, pas d'un de ces trucs que font les couples dans les restaurants. Elle se montrerait plus curieuse si elle ne devait pas partir. « A plus beau gosse. » Et d'un geste totalement spontané, elle lui tape une bise sur la joue avant de déguerpir. |
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| La conversation s’était orientée vers les affaires tout naturellement, même si Kilian n’en oubliait ses intentions premières tout au long de la discussion. Et puis ce petit jeu l’amusait beaucoup. C’était comme plongé tête la première dans son ancienne vie, et cette légèreté lui faisait beaucoup de bien. Aucune implication ni même de prises de tête. Se concentrer sur l’instant présent et sur ses gains. Des choses qu’il pouvait maîtriser complètement et parfaitement. La transaction prenait finalement la tournure qu’attendait le contrebandier. Il n’avait pas forcément perdu complètement la main, ou alors Jeyn se montrait plus généreuse et ouverte après son déboire précédente. Peut-être même que c’était la conjoncture de ces deux éléments qui menait à ce résultat. Le contrat semblait se conclure plus rapidement et plus facilement que ne l’avait prévu Kilian. Par contre, sans être sous pression, il n’aurait pas l’occasion de se relaxer pour répondre aux demandes de la jeune femme. Toutes les pièces ne seraient pas aisées à trouver, et paradoxalement celles qui semblaient le plus difficiles lui paraissaient les plus abordables et les plus simples à obtenir dans le délai imparti. Mais bon ce serait amusant de renouer avec d’anciens contacts et probablement s’en faire de nouveau. L’avantage dans ce métier était que les choses évoluaient finalement très peu, contrairement aux apparences.
Finalement l’affaire fut conclue tout simplement. Elle acceptait toute les conditions tout simplement. Kilian fit un large sourire et se contenta de hocher la tête. Jeyn ne serait pas déçu et il y mettrait un point d’honneur. Il lui rendit son sourire. Le comlink de son interlocutrice se mit à sonner. Le message semblait important et urgent. Kilian n’y accorda pas grande importance. Un visage connu entra dans la cantina, une personne qu’il devrait voir pour récupérer certaines pièces de la liste de Jeyn. Cette dernière semblait avoir terminé sa conversation, et elle eut envie de prendre congé. Le contrebandier sourit simplement et répondit alors.
_ « C’est noté. Dans deux jours, même endroit, et on ira chercher la première partie de ta cargaison avant de parler des détails du dîner ma chère. »
Il n’y avait pas grand-chose de plus à dire pour le moment. Jeyn se leva et quitta la table. Avant de partir elle déposa un baiser sur sa joue dans un geste naturellement. Kilian lui sourit tout simplement appréciant ce simple contact. Il avait hâte de la revoir pour obtenir son dû. Une fois la résistante partit, Kilian se leva et rejoignit le bar tapant lourdement sur l’épaule de son contact. Les deux hommes se saluèrent chaleureusement, et le jeu des négociations démarra. Cet homme pourrait lui fournir bon nombres des pièces de la liste, si il arrivait à le convaincre de revoir ses prix à la baisse. Ce point-là n’était pas gagné pour le moment. Au moins pour le moment, Kilian réussissait à lui soutirer des informations intéressantes dont certaines ne concernaient pas la transaction qu’il devait accomplir. Icarus accepterait sûrement de l’aider un peu à côté de ça pour compléter cette liste, l’intérêt était bien éloigné de l’argent pour le moment. |
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