Sans attaches

Kilian & Icarus

Il y a avaient pas mal de choses qui passaient dans la tête du capitaine contrebandier ces jours-ci. Déjà, Jax ne l’avait pas contacté depuis longtemps, et même si il savait que rien ne lui était arrivé, ce comportement l’embêtait. En même temps, Le résistant était beaucoup plus jeune que lui et se laissait souvent aller à des crises presque adolescentes. Sauf qu’un adolescent, il en avait déjà une sur les bras même si elle vivait la plus part du temps dans la Cantina de sa mère. Elle avait toujours été une gamine sympathique mais Jay avait aussi le caractère froid et acerbe de Davessi. Finalement, Icarus se demandait souvent comment ses parents avaient fait quand ils étaient plus jeunes. Les gosses Katherion n’avaient pas été les enfants les plus calmes de la galaxie et il leur était courant de se mettre dans des situations compliquées, voire inextricables. Mais peut être que tout cela expliquait pourquoi son père partait souvent plusieurs jours, voire semaines à l’autre bout de la galaxie pour le travail. Cela devait ressembler à des vacances loin du foyer familial et loin des querelles qui divisaient sans cesse Icarus et ses frères et sœurs. A présent qu’il était dans ses chaussures, il se disait que ce n’était pas une mauvaise stratégie.

Ce jour- là, ils revenaient à la Watchtower, dans le hangar. Ils avaient rapporté des armes qui seraient certainement vendues dans la semaine sur Coruscant même. Si le stock ne s’épuisait pas, il leur faudrait peut-être aller voir du côté des Hutts, mais il était que la résistance ou des chasseurs de prime n’essayent pas d’obtenir un maximum de matériel. Les jours devenaient de plus en plus tendus et tout le monde sentait que quelque chose se préparait dans l’ombre. Après tout, cette situation compliquée sur Coruscant n’allait pas disparaitre soudainement et il faudrait bien que l’un des trois camps fasse le premier pas. Et dans ce genre d’affrontements, ce n’était jamais très joli à voir. Les contrebandiers se tenaient prêt à décoller et aussi à profiter de la situation, qu’importe ce qu’il se passe. Pour Icarus, le défi était de garder al Watchtower. Il savait que pas mal de personnes, République ou Empire, verraient d’un mauvais œil les Katherion et leur commerce florissant des objets illégaux et volés. Si ils cherchaient à développer leur économie après une hypothétique victoire, les contrebandiers seraient les ennemis numéros un… Mais l’ainé de la famille ne voulait pas particulièrement y penser maintenant. Il pensait qu’il avait le temps et surtout, il doutait que faire des plans maintenant soit très utile : dans deux mois, peut-être que les pouvoirs politiques seraient complètement différents.

Une fois le vaisseau posé, Icarus inspecta rapidement les voyants du vaisseau et sortit de l’appareil avec une tablette pour enregistrer son nouveau cargo avec les registres de sa famille. Il n’y avait pas vraiment de registres sur la Watchtower, mais la matriarche Katherion aimait garder un œil sur tout ce qui entrait et sortait dans son propre commerce. Finalement, l’homme revint à bord et, une fois que son équipage s’était rassemblé pour écouter les ordres il dit « On a pas mal pour le moment. Vous avez deux jours de permission. Revenez pas trop bourré ou mal en point. On repart peut être très vite. On a des demandes d’explosifs… Gardez l’œil ouvert à propos de ça et si vous entendez parler de quoi que ce soit par rapport à ça vous m’appelez. »

L’équipage se dispersa et Icarus resta dans l’Orono Bastra. Il se dirigea vers les cuisines pour vérifier les stocks et ensuite alla dans la soute pour coordonner le déchargement. Après ne dizaine de minutes il revint dans le foyer du vaisseau et s’arrêta. Bêtement il se pensait seul sur son vaisseau mais il entendait quelque chose d’autre. Icarus entra dans la salle de pilotage pour constater que son nouveau pilote y était encore. « Il y a un problème avec le vaisseau ? » ce pilote-là était incroyablement efficace et consciencieux, le contrebandier ne s’étonnerait pas que Kilian ai repéré des problèmes qui lui serait passé sous le nez. En très peu de temps, il avait commencé à lui faire confiance au niveau professionnel. L’homme n’était pas causant mais il était une compagnie que le Katherion aimait avoir sur le vaisseau. C’était comme si cet homme savait exactement ce qu’il fallait faire en toute circonstance.

Le pilote sembla un peu surpris de le voir débarquer. Il lui avoua qu’il réglait juste quelques petits détails au niveau des commandes et des réglages. Icarus comprenait parfaitement. Après tout, il savait aussi piloter et il avait aussi ses petites habitudes. Malheureusement, son poste de capitaine ne convenait pas avec le fait de piloter un vaisseau. Il fallait faire d’autres choses, garder un œil sur tout et aussi remplir de la paperasse histoire de toujours être prêt. Il lui arrivait encore quelques fois de passer derrière les commandes, mais souvent entant que co-pilote, histoire de pouvoir partir et gérer d’autres problèmes à bord. Piloter un vaisseau était un exercice d’équilibre particulier. Un rien pouvait tout changer. Si le vaisseau était trop lourd, certains pilotes devenaient complètement inutiles et peinaient à garder une ligne droite. D’autres encore devaient avoir des commandes rapides et nerveuses sinon ils finissaient par devenir impatients et frustrés. Deux traits assez peu souhaitables si on pilotait un cargo avec de la marchandise. L’Orono Bastra était sans cesse retapé, modifié et mis à niveau. Les pilotes successifs arrangeaient leurs préférences, tant que le cargo pouvait encore voler.

Il était étonnant, les premières fois, de constater les différents styles de pilotages. Quand il était enfant, le pilote de son père avait toujours été le même et il s’y était habitué. Il avait presque été malade lorsqu’il avait embarqué sur un autre vaisseau avec un homme moins soigneux et calme aux commandes… L’ambiance même du vaisseau semblait un peu différente selon qui dirigeait toute l’équipe dans l’espace. Kilian, à ce titre était quelqu’un d’assez positif et sympathique. Il n’avait commis aucun impair jusque-là et la peinture sur l’Orono Bastra se portait très bien. Autant dire que Kilian était une perle rare. « Ha d’accord. Pas de souci, je laisse toujours mes pilotes bidouiller. Y a rien de pire qu'un pilote frustré pendant une fuite... » Un bruit lourd se fit attendre à l’arrière. Icarus tourna la tête et fronça les sourcils avant d’entendre les voix des personnes déchargeant leur marchandise. Ces personnes n’étaient pas les plus soigneuses de l’univers. Après tout, quand on achetait un cargo volé ou produit illégalement, il fallait souvent revoir la qualité à la baisse et fermer les yeux sur les quelconques dommages que les objets présentaient.

Le pilote, après être parti dans un rire lumineux et bien sonore comme lui-seul en avait le secret, il demanda à son capitaine de lui passer une clé posée juste à côté de lui. Il la prit en main et s’installa sur le siège du co-pilote avant de la donner à Kilian. « Tient… » Puis il prit une petite pause pour réfléchir avant de répondre « J’ai le temps de la voir ma famille… Et ils ne vont possiblement pas attendre longtemps avant de me taper sur les nerfs. » Il pensait surtout à sa mère et à la fratrie de laquelle il faisait partie. « Mais je passerais aussi à la Cantina voir ma femme et ma fille. Mais pas tout de suite, doit commencer à y avoir du monde là… » Davessi n’était pas de bonne humeur ces derniers temps avec les tensions de plus en plus fortes sur Coruscant, augmentant le nombre de bagarres dans son établissement.

Il observa un moment le panneau de contrôle « Tu t’habitues assez bien à tout ça ? Il me semble que tu avais un peu disparu du radar… On m’a dit que tu avais arrêté pendant quelques années même. » Icarus était d’un naturel curieux. Après tout, il avait la chance d’avoir un équipage pour parcourir des endroits peu visités dans la galaxie et surtout, il avait commencé jeune. Chaque personne qu’il rencontrait avait souvent vécu quelques aventures pendant les différentes guerres et batailles qui étaient arrivées ces dernières années. Il était même difficile d’imaginer qu’une quelconque paix puisse un jour exister, ou aucun camp ne se battra contre l’autre et où une certaine harmonie finirait par s’installer… Ce serait étrange et surtout, ça mettrait tous les contrebandiers dans une merde noire.

Kilian commenta que les membres d’équipage de l’Orono Bastra étaient certainement entrain de dépenser leur paie dans la Cantina de sa femme. Icarus sourit. En effet, c’était fort possible. Mais voilà, le capitaine ne touchait pas vraiment l’argent que rapportait sa femme. Après tout, leur union reposait plus sur un échange d’influence que sur un quelconque besoin d’argent. En fait, Icar donnait souvent de l’argent pour soutenir sa fille. Il n’avait jamais empêché Jay de venir vivre sur la Watchtower avec ses oncles, sa tante et sa grand-mère… Mais quelque chose lui disait que Davessi en serait malade. Non pas qu’elle détestait les contrebandiers mais elle semblait avoir l’impression que la Cantina était plus sure qu’une Station indépendante remplie de criminels. Dans tous les cas, il y avait des risques réels… Mais aussi, le père de famille n’était pas souvent sur Coruscant alors que Davessi y était les trois quarts de son temps. Malgré tous les défaus qu’on pouvait trouver à la gérante de la Cantina, elle était une bonne mère. Le contrebandier n’avait jamais eu à redire sur ses méthodes ou sur les valeurs qu’elle enseignait à leur fille. En même temps, ils partageaient les même : la nécéssité et la survie. Et de tout cela découlait le savoir du combat, la méfiance et être vif. Ni Icarus ni Davessi ne prétendaient être les meilleurs parents du monde, mais ils savaient qu’ils faisaient tout pour permettre à leur progéniture de survivre dans le monde actuel. Un monde qui se révèlerait probablement plus dur et violent que celui qu’ils avaient connu en grandissant. Tout semblait empirer d’années en années… Ou alors était-ce le fait d’avoir un enfant qui faisait envisager toujours le pire et qui faisait vivre chaque évènement comme l’avènement d’une époque toujours plus sombre… En tout cas, le père comme la mère ne portaient pas beaucoup d’espoir dans l’avenir.

« Je recycle la paie… C’est seulement pour cela que j’ai épousé ma femme, j’avoue ! Mais d’ailleurs toi, tu n’as pas une femme qui t’attend quelque part ? Ou une conquête quelconque ? » Icarus doutait que Kilian en ai une… D’habitude les membres d’équipages mariés ou en couple en parlait tout le temps, probablement pour ne pas craquer quand les temps étaient dur. Aussi, ces membres-là économisaient l’argent et passaient chaque seconde de permission avec l’être aimé. Kilian avait l’air seul, solitaire et même un petit peu ermite sur les bords. Non pas qu’il soit désagréable, mais il avait une habitude bien reconnaissable qui consistait à paraitre incroyablement amicale tout en gardant des distances avec les autres. Il ne savait pas d’où il venait, ni si il avait de la famille ou même des amis quelque part. Il semblait seul, éternellement seul avec lui-même. Kilian pourrait disparaitre demain qu’Icarus ne s’attendrait pas à ce que quelqu’un le cherche. On pouvait argumenter que beaucoup de personnes étaient dans ce cas, mais en fait, l’expérience a montré au capitaine que non… Que ce soit une famille éloignée sans nouvelle qui survivait sur les maigres revenus du disparu, ou un recouvreur de dette, en passant par des compagnons proches... Il semblait qu’un peu tout le monde avait des attaches. Mais cet homme-là ressemblait à un fantôme.

En tout cas il lui avoua qu’il s’habituait très bien ce qui rassura Icarus. Il hocha la tête en l’écoutant. Puis il parla d’un illuminé et d’un contrat, ce détail piqua la curiosité d’Icar. Il passa en revue tous les types bizarres qu’il connaissait, et il en connaissait un paquet… Entre ceux qui avaient disparus, ceux qu’il avait vus pendant trois mois et les autres qui étaient trop bizarres pour être considéré sérieusement, il en restait encore un sacré paquet. Le crime et la pauvreté semblaient être des aimants à folie. Tous les plus cinglés passaient par ici et repartaient comme ils étaient venus. C’était des fois triste à voir. Il hocha la tête quand Kilian lui demanda si il voyait de quoi il parlait. Le capitaine l’observait du coin de l’œil tout en réfléchissant toujours sur l’illuminé dont il parlait « Oui je vois… Il y a tellement de contrats à faire ici, c’est facile de se faire berner… » Puis Kilian rassura Icarus sur les éventuels problèmes qu’il pourrait trimballer. Il balaya l’inquiétude de la main « Ne t’en fais pas. Malgré ce qu’on dit, il y a bien de l’honneur chez les voleurs. Je te fais confiance. Je te fais surtout confiance pour régler tes problèmes, si tu en as, en dehors de ce vaisseau et en dehors de cette station. »

Lorsque le pilote proposa à Icarus de piloter un peu le vaisseau juste pour retrouver les anciennes sensations, il était sur le point de dire non. Le carburant, l’électricité, tout cela coutait cher… Mais en même temps, les affaires roulaient bien et ils n’étaient pas à quelques heures de vol prêt. Il fit une petite grimace pour montrer sa lutte intérieure et finit par dire dans un souffle « D’accord… Je préviens la tour de commande. » Ils avaient beau être dans une station de contrebande, on essayait un minimum de ne pas se rentre dedans quand on atterrissait et décollait dans les environs. « Orono Bastra à tour de contrôle. On décolle dans cinq minutes. » Le privilège des Katherions était de ne pas réclamer de place dans la liste d’attente. Même si celle-là était très courte à cause de l’absence de contrôle et de scanner. Puis il fit signe à Kilian de lancer les gaz et de démarrer la machine. De son côté, Icarus activa les contrôles secondaires et le radar. Il prit la radio et appela le contrôle au sol pour leur demander de se manier de décharger… Il n’avait même pas envie d’aller leur dire lui-même, pas envie de leur dire pourquoi… Il ne savait même pas franchement lui-même.

Kilian était une personne attachante. Il pouvait être difficile de rencontre des gens sympathique dans ce métier. Finalement, la plus part des contrebandiers étaient surtout et avant tout intéressés par l’argent et estimaient que le contact social était secondaire. Certaines espèces, aussi, ne faisaient pas vraiment d’efforts. Il était facile, dès lors, de ne plus faire d’efforts. D’ailleurs, Icarus, à l’occasion de transactions diverses ne prenait plus vraiment le temps de se montrer sympathique ou aimable. Les chiffres, l’argent et c’était tout. Il avait connu des équipages où personne ne communiquait vraiment et où seul l’intérêt commun de l’argent était suffisant pour rester soudé. Dans l’Orono Bastra, Icarus avait construit son équipe d’une autre manière. Affinité et feeling. Il tenait ça de son père. Sa mère, Erianha râlait souvent sur Ursuf, un vieux gars qui ne faisait plus rien de bien tellement l’âge et les blessures avaient endommagé son corps et son esprit. Mais le père Katherion l’avait gardé dans son équipage jusqu’à sa mort. Le vieux avait, dans son temps, été un fin mécanicien et il avait disparu peu après la mort prématurée d’Elkor. Icarus n’avait jamais su si cela était de son propre fait ou de celui de sa mère… Mais en tout cas, Ursuf apportait quelque chose. Pas forcément sur l’aspect technique ou commercial… Mais il avait une aura et une légende qui semblait illuminer un peu le vaisseau. Aussi, ses connaissances pointues avaient apparemment valu au père du capitaine actuel bien des mésaventures. Elkor disait souvent que la loyauté était la meilleure arme d’un contrebandier en cas de pépin… Dans ce milieu de loups, mieux valait avoir des portes de sorties et des manières d’éviter les coups.

Kilian se permit d’aider un petit peu le déchargement des caisses en donnant un petit coup de manette. Icarus sourit. Les ouvriers devaient certainement avoir été prévenus qu’ils redécollaient et n’avaient certainement pas envie de critiquer la décision du fils de la cheffe des lieux… Ce statut était utile, quelques fois, mais aussi, était difficile à vivre. A son âge, on pensait encore qu’il se cachait derrière l’ombre imposante de sa mère… D’une certaine manière, c’était vrai. Elle s’occupait d’aspects dont il n’avait pas envie de se préoccuper et elle prenait des décisions difficiles. La clarté d’esprit d’Erianha l’impressionnait des fois… Etait-il son fils ? Arriverait-il à reprendre la main comme elle l’avait fait ? Sans flancher ? Sans risquer de tout perdre ? Sans se dégonfler ? Tout cela lui faisait peur et il avait aussi peur de changer. Il s’aimait bien comme il était, engagé mais pas trop, sympathique, mais pas trop… La perspective de devoir se monter dur et de devoir penser à l’avenir avec des décisions permanentes et irréversibles le rendait presque malade. Ainsi, décoller avec le vaisseau pour rien d’autre que le simple souhait de le faire le ramener à sa position oisive de profiteur. Il se sentit mal une petite seconde avant de balayer ce doute avec un sourire « On n’a pas besoin d’ouvriers pour décharger en fait… Envie de bosser dans la gestion du hangar ? Je te trouve un poste vite fait ! »

Soudainement, Kilian se mit debout et ordonna presque à Icarus de piloter. Par réflexe, il se leva et s’installa sur le siège du pilote, un peu étonné. « Ha ? Ha ben d’accord… Je risque d’être un peu rouillé. Ces derniers mois, j’ai surtout négocié des contrats et compté des stocks d’armes… » L’homme ne regrettait pas forcément cette partie du métier. Son esprit avait besoin de pauses, d’instants d’immobilité. Contrairement à Jax qui semblait toujours en mouvement et toujours prêt à exploser, il chérissait ces moments où rien d’autre qu’une pensée simple et dénuée de toute complexité s’installait dans son esprit. Piloter lui faisait du bien. Sentir ce mouvement immense s’actionner par le fait de sa seule volonté était délirant… Mais il se serait retrouvé frustré de ne pas faire plus au bout d’un moment.

Le capitaine inspecta rapidement les réglages et les commandes. En effet, elles étaient plus souples que le réglage qu’il connaissait. Ce n’était pas grave pour cette fois-ci, juste pour se balader un petit peu… Lorsque Kilian lui confirma que les ouvriers avaient fini, il mit les gaz et entama la procédure de décollage. Il entendit quelques cris venir de l’arrière du vaisseau mais n’y prêta pas vraiment attention. Il entendit la soute se refermer et c’est à ce moment qu’il commença à décoller légèrement. Puis, Kilian cassa le silence et la concentration d’Icarus pour lui mentionner quelque chose d’assez personnel…

La mention de son amant déstabilisa un instant le contrebandier qui manqua de racler un bout de son vaisseau sur le sol du hangar avant de se reprendre et de sortir finalement de l’astroport vers l’espace noir et constellé. Il se rendit vite compte qu’il avait laissé passer de longues secondes sans rien dire. S’il voulait prétendre que cet homme n’était personne et qu’il s’en foutait, c’était foutu. Il n’avait pas particulièrement cherché à se cacher il fallait dire… Si pas mal de membres d’équipages ne se posaient potentiellement pas la question et ignoraient les visites du capitaine… Certains autres jasaient certainement. Si Jax n’était pas la seule personne à venir sur le vaisseau, ses visites étaient souvent passées sous silence et simplement ignorées. A tel point qu’Icarus avait oublié que n’importe vaisseau a des oreilles dans ses parois pour qui veut bien écouter. « Heu… Oui ? C’est un résistant, on leur vend pas mal d’armes comme tu as pu le remarquer ces derniers temps… Ils semblent toujours vouloir plus d’explosifs et de blasters, de semaine en semaine… » Les visites de Jax avaient commencé bien avant que Kilian ne rejoigne l’équipage. Ainsi il devait certainement avoir été surpris là où tout le monde était blasé. Non pas que Icarus voulait changer de conversation, mais il n’était pas sure des opinions de Kilian à ce sujet, et surtout, si la rumeur se répandait un peu trop, son mariage et sa famille seraient potentiellement dans une situation délicate.

Icarus ne savait pas vraiment si son compagnon avait compris ou non ce qu’il disait ou si il avait compris qu’il voilait noyer le poisson… En tout cas, à s’entendre parler, il ne se serait pas cru et il aurait tout de suite compris qu’il y avait anguille sous roche. Le capitaine n’était pas un très fin menteur mais il avait du charisme qui lui permettait généralement d’éviter les questions délicates ou d’embobiner les acheteurs. Mais pour ce genre de questions délicates, il était difficile pour lui de garder sa contenance et toute sa concentration. La plus part du temps, il arrivait à garder Jax hors de ses pensées. Le Katherion était occupé, courrait à droite et à gauche, décollait, se posait, passer des accords, allait voir sa femme, sa fille… Ce n’était que quand il s’arrêtait et commençait à penser tranquillement que les souvenirs du jeune homme lui revenait. Son odeur, surtout, qui semblait le réconforter. Il l’aimait mais il se détestait aussi beaucoup. Cela faisait bien longtemps qu’il avait cessé d’haïr sa position qui rendait impossible toute cette histoire. A présent il se détestait beaucoup pour ne pas simplement réussir à s’abstenir, à comprendre qu’il n’aurait jamais ce qu’il voudrait dans tout ça. Il avait passé des années à y penser, comment faire pour ne pas avoir à mentir, se cacher, se faire oublier… Mais il n’y avait aucune solution vraiment satisfaisante qui n’impliquait pas de tout quitter et de recommencer ailleurs sans jamais revoir sa fille et le reste de la famille… Ce qui était inconcevable. Malgré son âge, Icarus se sentait vieux et fatigué de ce côté-là. Son rythme de travail lui permettait d’oublier un petit peu sa situation, mais aussi, le fatiguait énormément.

Kilian se montra relativement satisfait de sa réponse et avoua que tant que l’argent tombait, il ne se souciait pas vraiment de ce qui se passait dans les environs. Il nota aussi que la résistance commençait sérieusement à s’armer. Plus ils achetaient et plus ils stockaient et plus ils semblaient se préparer pour des batailles rangées. Quelque chose qui ne devait potentiellement pas plaire à la Nouvelle République. Après tout, la Nouvelle République et la Résistance étaient de vieilles alliées, comme des sœurs qui n’auraient pas pu survivre, et même grandir, sans l’autre. Il était ironique de voir qu’elles se séparaient de plus en plus à cause de l’Empire. Si Icarus était un fin stratège il se serait demandé si cela n’était pas fait exprès. « Oui… Tant qu’ils achètent chez nous ça ira… Erianha pense qu’on devrait aussi démarcher auprès de l’Empire pour voir si ils n’auraient pas besoin d’un peu de stock après leurs défaites. Je ne sais pas si ça va marcher, ils n’aiment pas beaucoup les gens comme nous… » Et puis même si il vendrait des armes à beaucoup de gens différents, l’idée que son amant puisse se faire tuer par une arme qu’il aurait vendu à des soldats Impériaux ne lui plaisait pas beaucoup. Mais il n’arriverait jamais à justifier un tel refus à sa mère, alors il priait simplement qu’aucune négociation aboutisse dans ce sens…

Kilian finalement lui dit qu’il préférait éviter de trop commerce avec la résistance, ce qui étonna un peu Icar. A présent, le capitaine conduisait le vaisseau vers le pôle Nord de la planète tout en gardant les mains sur les commandes. Ils n’allaient pas vites et il n’y avait pas trop de personnes autour d’eux, c’était un vol facile. La discussion devenait de plus en plus étrange. Icarus n’étant pas de nature à passer par quatre chemins quand on avait commencé à l’appâté avec une information qui, si on en croyait les dires de Kilian, pouvait lui être dangereux. Il lâcha les commandes après avoir stoppé le vaisseau. « He bien, je ne peux pas savoir si je veux ou pas de cette information avant de l’avoir entendu. Tu me mets dans une situation impossible à démêler. Du coup tu n’as aucun autre choix que de terminer ce que tu as commencé je pense. » L’expression d’Icarus s’était un peu durcie. Il n’était pas forcément fan des grosses révélations et d’après ce qu’il avait compris, tout ceci était politique. Kilian pouvait avoir servi chez l’Empire avant d’arriver ici et du coup redoutait qu’un résistant le reconnaisse et se mette à s’en prendre à l’équipage… Ce genre de problèmes pouvait à la limite être géré sans trop de problèmes.

Kilian commenta que les Impériaux étaient des clients difficiles. Icarus hocha la tête. En effet, ces types-là détestaient encore plus les gens qui se faisaient de l’argent sur le dos du commerce illégal. La République aimait tout contrôler, mais l’Empire était encore pire et encore plus gourmande au niveau de l’économie. Mais après, la vie qu’ils avaient choisie était une vie dangereuse et très volatile. On allait d’acheteur en acheteur sans vraiment se soucier de ce qui arrivait avec les armes et explosifs vendus. Dans l’esprit d’Icarus, cela n’avait jamais vraiment été un problème. Il se concentrait sur les crédits et sur le fait d’aller toujours de l’avant, garder le commerce en route et faire attention à ce que la Watchtower reste à flot. Il y avait beaucoup de choses à faire, et se mettre à penser à l’effet de toutes ses actions l’aurait fatigué en plus de ne pas pouvoir changer le passé et l’embêter pour le futur. Il était vrai que depuis qu’il était impliqué avec les résistants et qu’ils étaient devenus un peu plus que des clients réguliers, Icar avait des difficultés à ne pas réfléchir à tout ça. Il frissonnait chaque fois qu’il savait que les résistants prévoyaient quelque chose. Il tentait par tous les moyens d’étouffer ces pensées. Il ne pouvait pas laisser la place à la peur ou à l’inquiétude. Personne n’y gagnerait dans cette situation. «  Oui, prudent et exigeant… J’ai beau être un voleur, j’ai quand même un petit code d’honneur. » Non, ça ne l’enchantait pas tant que ça de se retrouver à vendre quoi que ce soit à l’Empire.

Lorsque le capitaine arrêta le vaisseau pour écouter Kilian, ce dernier se mit à rire ce qui agaça un peu Icarus. Qu’est-ce que l’autre homme en savait ce qui était grave ou pas après tout ? A la fin, c’était certainement le chef de cet équipage qui devrait régler le problème et trouver une solution. Kilian avait beau penser que rien n’était grave et qu’il pouvait tout gérer, il laissait derrière lui des contrebandiers qui avaient des familles à nourrir. Icarus ne lui connaissait aucune femme ni enfant et encore moins de la famille étendue. Son manque d’empathie et de maturité heurta passablement Icar qui ne changea pas d’expression. Il attendait juste qu’il se décide à lui dire maintenant qu’il avait dit une bonne partie de son secret. Le type se mit alors à sortir un genre de cylindre avant qu’Icarus ne reconnaisse un sabre laser. Il en avait vu passer quelques fois mais jamais d’aussi près. Il resta installé sur son siège, bras croisé, que son pilote lui sorte toute l’histoire. Il ne voulait pas sauter aux conclusions mais en même temps, le pilote était tout sauf une personne directe, il aimait tourner autour du pot et faire mijoter les gens dans leurs interrogations. Quelque chose qu’Icarus dosait très finement. Lui-même n’aimait pas se faire mener en bateau ou qu’on ne soit pas immédiatement franc avec lui. Malgré l’amitié qu’il vouait avec le pilote, il ne pouvait s’empêcher d’être de plus en plus agacé avec son attitude nonchalante. Kilian ajouta qu’il n’avait pas participé aux attentats et qu’il ne l’avait pas volé mais que c’était le sien.

Icarus ne put s’empêcher de lancer un soupir. De soulagement ou d’appréhension il ne savait pas très bien lui-même. Voilà maintenant un jedi dans son vaisseau… Bien sûr il avait croisé des types comme ça… Enfin… Comme ça… Kilian n’avait pas l’attitude ni les préceptes qu’Icarus connaissait des jedi mais il en avait déjà rencontré. De loin, jamais vraiment parlé. En même temps, il n’y avait pas vraiment beaucoup de jedi qui traitaient avec des contrebandiers à part si on s’appelait Han Solo peut être. Le pilote expliqua qu’il était jedi et qu’il avait survécu à l’attentat avant de reprendre son ancienne vie. Il voulait éviter la résistance de croiser des connaissances. Icarus se passa une main sur le visage. « He ben, tu fous pas la merde à moitié. » Il espérait qu’il allait perdre son rire narquois car il n’était pas sûr de pouvoir encore supporter son air je-m’en-foutiste très longtemps. « Et dire qu’on envisage de négocier avec l’Empire et tu me dis ça maintenant. » Oui, il était emmerdé. Autant pour le fait qu’il allait devoir se trouver un autre pilote quand il irait rendre visite à l’Empire que s’il devait se déplacer à la Résistance pour des livraisons plus conséquentes. Il avait employé un pilote rapide pour éviter justement de perdre du temps et de l’argent et maintenant il se retrouvait à possiblement devoir le laisser partir à la première occasion avec d’autres jedi ou d’autres affaires en rapport avec l’attentat. La politique qui s’immisçait dans les affaires d’un contrebandier, surtout si ça empêchait le dit contrebandier de négocier avec ses principaux clients, ce n’était jamais bon.

« Range moi ça. » Non pas qu’il n’aimait pas les sabres lasers, mais il n’aimait pas voir des armes non rengainées dans son vaisseau. « Bon. » Il se redressa sur sa chaise. « On a une livraison à faire dans le QG de la Résistance, on doit aller dans un district contrôlé par l’Empire pour négocier. Je dois me trouver un autre pilote pour assurer ? J’ai besoin de savoir ce genre de chose. Aussi, est-ce qu’il y a un risque de disparaisse du jour au lendemain, sans préavis ? Je suis pas ta mère mais même chez nous on aime à peu près savoir quand on va devoir recruter ou se retrouver sans pilote sur une planète Hut… » Entant que capitaine, il devait aussi penser à ce genre de chose pour les autres membres d’équipage et aussi pour les rentrées d’argent.

Kilian sembla se calmer un petit peu, ce qui eut pour effet de calmer à son tour Icarus. Dans sa tête il essayait de trouver tous les scénarios possibles qui pourraient le mettre dans la merde après cette révélation assez inattendue. Tout ceci l’énervait de plus en plus. Tout ceci compliquait sa vie qui n’était déjà pas un chemin linéaire et tranquille. Mais en même temps… Une petite voix lui répétait qu’il n’avait pas besoin que son pilote soit un jedi pour avoir des complications et finir dans la merde. Après tout, il y avait aussi un bon côté à tout ça… Si tout ce qu’on disait sur les jedi était vrai, alors il se retrouvait avec un allié de taille si quoi que ce soit arrivait. Le tout était de savoir si le dérangement été compensé par les avantages. Mais ça aurait emmerdé Icarus de demander à son pilote de se servir de tous ces trucs jedi si il n’en avait pas envie… Kilian lui expliqua que son statut ne serait pas un grand dérangement et il semblait se sentir insulté qu’Icarus pense qu’il puisse disparaitre du jour au lendemain en le laissant un plan. Icarus hocha la tête.

« Je sais je sais… Désolé… Mais ce n’est pas quelque chose de particulièrement anodin. Et avec l’attentat, on ne sait pas trop ce qui va se passer dans les prochains mois… Il y a beaucoup d’entre vous qui ont survécu ou c’est juste toi ? » Il se passa une main dans les cheveux « Je veux dire. Je sais que la situation est pas géniale, voir dramatique du côté des jedi. Je sais pas trop ce qui se prépare mais on sait tous que ça va péter à un moment ou un autre. Je demande que à être prévenu au cas ou. J’irais pas revendre l’info à qui que ce soit, c’est pas mon genre… » Il ne saurait pas franchement où commencer d’ailleurs. Vendre ou acheter des informations n’étaient pas son fort. On lui proposait la plus part du temps des tuyaux ou de faire l’intermédiaire avec un gros acheteur, rien de la trempe de ce qu’il pouvait obtenir en vendant un jedi… A qui ? D’ailleurs ? Il n’en avait aucune idée.

Kilian lui expliqua brièvement que le fait qu’il soit un jedi impliquait simplement qu’il resterait dans le vaisseau le temps de négociations si ils finissaient par faire affaire avec l’Empire. Il précisa aussi que si il ressentait un danger, il viendrait l‘en informer pour prendre les décisions qui s’imposaient. Il mentionna même les sith. Icarus secoua la tête. « Non non, je ne veux pas que tu partes. Mais viens me voir si il y a le moindre changement dans… Tout ça… » Il fit un signe de la main vague, car il ne savait pas vraiment lui-même de quoi il parlait. Puis il reprit « Des sith ? Vraiment ? Je pensais qu’ils étaient tous morts ou disparus… Il y en a encore ? » Ce point-là était intriguant et particulièrement inquiétant étant donné que ces derniers avaient souvent fait évoluer l’Empire et que, comme le disait Kilian, ils n’étaient pas des êtres avec qui on pouvait raisonner ou même traiter. Icarus n’en avait jamais vu et n’avait certainement jamais parlé avec ce genre d’individus mais ce qu’on en disait n’était pas engageant. « Tu arrives à sentir d’autres trucs ? Genre un piège ? Un guet-apens ? » Si il pouvait éviter de devoir échanger des tirs avec de mauvais payeurs, c’était toujours bon à prendre aussi…

Le pilote semblait s’être un peu calmé, laissant Icarus réfléchir. Depuis toujours, le contrebandier avait eu besoin d’un peu de calme pour ordonner ses idées et arriver à prendre des décisions. Dans ce cas précis, aucune décision vraiment important ne devait être prise, mais au moins, l’homme devait comprendre ce que cette situation pouvait changer dans sa manière de faire du commerce. Déjà, il allait éviter d’utiliser son pilote pour les livraisons en dehors du vaisseau ou tout autre affaire qui serait mêler à de la politique, avec les résistants ou l’empire. Ensuite, les intuitions ou décisions de Kilian auraient bien plus d’importance qu’avant étant donné son statut de jedi. Enfin, il était possible qu’il perde son pilote ou même, que son pilote se montrer problématique, plus tard, si la situation de Coruscant et de la Galaxie venait à évoluer. L’un dans l’autre, Icarus n’était pas pressé de se retrouver dans une telle situation avec toutes les complications matérielles et morales que cela allait engendrer.

Kilian lui expliqua qu’il pouvait sentir des choses, comme si il arrivait à savoir s’il faisait une bêtise. C’était un sentiment qu’Icarus n’arrivait pas à imaginer sur le coup, mais il était prêt à croire sur parole son pilote. Il hocha la tête tout en écoutant et enregistra l’information même si il aurait voulu avoir quelque chose de plus clair et plus tangible que ça. Mais après tout, cela allait avec l’idée qu’il avait des jedi et ce qu’il savait par rapport à leurs pouvoirs… Même si il y avait des légendes qui circulaient de jedi qui pouvait faire des choses incroyables et invraisemblables qui auraient pu changer le cours entier de toute la situation dans la Galaxie. Il fallait croire qu’avec l’ordre 66 et l’attentat, tous ces jedi-là avaient disparus et ne reviendraient pas.

Expliquant qu’il n’était pas sûr pour les sith, Kilian assura son pilote qu’il lui dirait si quelque chose se passait de ce côté. Bien que entendre un jedi dire qu’il pensait que des sith étaient dans le coin à préparer un mauvais coup était assez angoissant, Icarus ne se senti ni chaud ni froid pour le coup. Les sith semblaient un problème éloigné et invisible, comme celui des jedi il y a quelques instants… Comme si ces individus ne venaient pas du même monde que lui et que rien ne pouvait l’atteindre quoi qu’il arrive… C’était bien entendu faux, mais en l’absence de menace plus immédiate, le contrebandier avait appris à ne pas trop anticiper, surtout avec des adversaires aussi mystérieux.

Icarus observa l’espace et s’assit plus confortablement sur le siège en écoutant les dernières paroles de Kilian. Il hocha la tête « Je comprends, je comprends… En tout cas merci de me faire confiance avec ce genre d’information. Pour le moment, rien ne change de mon côté. Si on fait éventuellement affaire avec l’Empire, je te tiendrais à l’écart. De toute manière je ne pense pas qu’ils deviennent des clients réguliers… » Il réactiva les moteurs et commença à se rediriger vers la planète « Espérons que tu nous éviteras quelques emmerdes avec tes trucs de jedi aussi… Ce serait con de passer à côté de ça… » Puis il tapa un petit coup sur la manette comme si il venait de se souvenir de quelque chose « Hey ! Vous pouvez pas aussi faire changer les gens d’avis, comme ça ? Il me semblait que les jedi pouvaient manipuler les gens… » Ça pourrait être assez efficace dans des négociations difficiles…

Kilian lui expliqua que les manipulations de jedi ne marchaient pas sur les gens attachés à l’argent ou ayant de trop grandes croyances. Icarus hochait la tête. Il devait être assez chanceux dans toute cette galaxie, d’avoir des cours sur les pouvoirs jedi auprès d’un des survivants de l’attentat de Yavin IV. Il ne devait pas rester beaucoup de documents officiels de cet ordre dans les environs. Entre le temple abandonné de Coruscant et l’académie restante maintenant détruite, cette organisation n’avait pas eu beaucoup de chance et il ne devait pas subsister énormément de documents. Il y avait bien quelques articles que l’on pouvait consulter sur l’Holocron mais rien de particulièrement poussé. En effet, il aurait fallu se rendre dans une bibliothèque quelconque pour arriver à trouver des choses plus détaillées… Chose qu’Icarus n’avait jamais fait de sa vie. Il accédait aux informations immédiatement importantes pour son statut ou son commerce. Le reste, il le laissait entre les mains d’autres personnes comme son négociateur ou les grosses têtes qui rôdaient dans l’entourage de sa mère. Il hocha la tête. « Je vois, au moins j’ai l’air d’être un peu à l’abri de ce genre de connerie… C’est rassurant en tout cas ! » Savoir qu’on ne pouvait pas facilement se faire arnaquer et embrouiller était en effet quelque chose de plutôt rassurant, surtout en sachant que Kilian ne pensait pas que les sith aient totalement disparus. Au moins la manipulation mentale ne serait pas sur la liste… Mais le meurtre et la torture pouvaient certainement remplacer ce genre de chose. L’histoire avait montré que les sith ne s’embarrassaient pas de protocole ou de politesse.

Kilian s’excusa encore une fois d’avoir caché sa nature avant aujourd’hui mais Icarus leva une main pour balayer les excuses. « Non non, je comprends. On ne dit pas de telles choses aux gens dont on n’a pas confiance. Après tout j’aurais pu être un sympathisant de l’Empire ou des sith… » Il n’était pas sûr que cela existait cela dit… Peut-être parce qu’il fréquentait beaucoup d’aliens qui ne portaient pas l’Empire dans leurs cœurs à cause de toutes leurs exactions. Mais peut-être il existait des gens quelque part, sur Coruscant, qui voulaient que l’Empire revienne car ils avaient obtenus de quelconques avantages… Après tout, à part ça, Icarus ne savait pas pourquoi on voudrait que de telles personnes reviennent à moins d’obtenir quelque chose en retour. Niveau idéologique, ils n’étaient pas super sympathiques.

Enfin, Kilian commenta ses capacités en pilotage et Icarus pouffa de rire avant de se diriger vers le hangar principal de la Watchtower. « Tu dis ça car je suis ton capitaine… Faudrait que je m’y remette plus sérieusement sur les petits trajets peut être… On verra bien. » Il hocha la tête et rajouta « Je viendrais vous rejoindre tous plus tard, il faut que j’aille m’occuper de quelques affaires au Katherion Palace. Mais je passerais certainement dans la soirée pour vous offrir quelques coups. » Au moins, Kilian s’intégrait bien dans son équipage et c’était le plus important. Une équipe soudée et des co-équipiers de confiance pouvaient survivre à presque tout. Certains équipages étaient remplis de personnes douteuses et les capitaines passaient leurs temps à surveiller dans leurs dos ce qu’il se passait de peur de se faire assassiner… Ce n’est pas une situation que le contrebandier pourrait supporter bien longtemps en tout cas.