Elle avait grandi sur Tython. Elle avait passé son enfance à visiter les ruines des anciens Temple Jedi, attirée par la Force qui s'en dégageait, mais aussi par leur noirceur, traces que les Sith avaient laissés après y être également passés. Et ils n'avaient pas laissés que ça, mais aussi des créatures monstrueuses. Rhivallon n'eut pas le temps de continuer à repenser à son enfance, elle sentit la force s'enrouler autour d'elle et fut attirée par Zhane, près de lui. Oh oh. Ses mots ne lui faisaient pas peur. Au contraire, elle avait tellement hâte de découvrir toute cette dimension qu'elle n'avait fait qu'effleurer pour l'instant. Si hâte. Ses mains s'enroulèrent autour de sa gorge et Rhivallon ne put s'empêcher de grimacer face à ce premier contact. Elle avait refusé sa main, cette main qui pouvait l'étouffer désormais.
Son cœur s'accéléra lorsque Zhane approcha son visage du sien, puis toujours plus près... Non?. Si. Ses lèvres se posèrent sur les siennes. L'étreinte de sa main autour de son cou se fit brûlante pour Rhivallon qui ne réagit pas. Qui le laisse faire à vrai dire. Cela la laisse indifférente au fond même si elle ignore si elle doit se sentir dégoûtée... ou non. Lorsque finalement, il la relâcha, Rhivallon rejeta la tête en arrière pour éclater de rire, un rire un peu rauque d'avoir eu la gorge malmenée. « Vraiment? » souffla t-elle, les yeux brillants, les joues rougies. « Nous avons au moins un point commun. » fit-elle. Les Jedi. Enfin, il la considérait comme une Jedi. Pas comme une Sith. Ce n'était pas un problème pour elle. Rhivallon ne se considérait pas encore comme une Sith non plus, elle n'était qu'une apprentie, qui suivait les enseignements de son maître. Mais une chose était sûre pour elle, jamais elle n'avait été du Côté Lumineux, il y avait toujours eu trop de doute en elle, elle avait toujours rejeté et méprisé le Code Jedi. Et elle se retrouvait encore face à l'éternel discours d'un sith « je suis le meilleur, je vaux bien plus que les autres ». Oui, Zhane était bien différent de son maître. Trop différent d'ailleurs. Son maître n'était pas ainsi, n'avait pas le même discours. Si elle lui suivait, ce qu'elle ne ferait pas, elle souffrirait, elle le savait. Beaucoup. Elle le sentait. Elle souffrirait comme il avait du souffrir. Mais Rhivallon estimait avoir déjà suffisamment payé. Elle aurait dû rejoindre son maître bien des années auparavant, mais elle avait préféré attendre parmi les Jedi, être bien sûre de son choix. Et elle en avait payé le prix. Elle n'avait pas échappé à Yavin. Elle en était sortie en vie, mais meurtrie dans sa chair. « Et encore une fois, merci de laisser ma tête tranquille, je sais qu'elle est fort belle, mais n'en fait pas une obsession. » ajouta Rhivallon, ne pouvant s'empêcher de glousser, amusée. Ce n'était pas le moment d'être amusée vu la situation, mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. Toutefois, ce moment d'égarement ne dura pas longtemps lorsque Zhane parla de son maître. Fou ou sûr de lui. Elle n'arrivait décidément pas à se décider. « Eh bien écoute... si tu croises un jour mon maître, nous verrons si ton discours est le même... » C'était bien beau de traiter son maître de lâche, mais l'affronter serait autre chose. Il était plus âgé, plus entraîné. Néanmoins Zhane avait sans doute raison sur une chose, son maître ne devait pas souvent être allé sur Korriban, elle savait qu'il voyageait énormément, bougeant, et se posait rarement quelque part bien longtemps. « D'ailleurs puisque tu parles d'apprentissage... tu devrais t'entraîner à embrasser un peu mieux que ça. » Et elle ne se portait pas volontaire pour l'y aider.
 

Son poing vint s'écraser sur sa joue. La tête de Rhivallon partit sur le côté tandis qu'incrédule, elle porta les doigts à sa joue brûlante. Nom d'un chien. Il avait osé. Un baiser cela passait. Mais qu'il la frappe. Il était en colère. Il hurlait. Mais la colère envahissait Rhivallon à présent. Dévorante. Aveuglante. La douleur décupla sa rage. Il lui tournait le dos. Mais peu lui importait. Il lui fallait plus qu'une blessure à la tête, plus qu'une pommette malmenée pour l'arrêter. Elle était humiliée, l'avait laissé la toucher. Elle ne comptait pas le laisser filer comme ça. En plus, c'était un vulgaire voleur. « Tu es vraiment très malpoli. J'ai horreur des gens malpolis. » cracha t-elle.
Elle était stupide, ou folle. Les deux sans doute, mais elle ne pouvait pas laisser passer cela. Elle ne pouvait pas le laisser lui tourner le dos ainsi. Le laisser s'en aller en croyant qu'il avait gagné. Oh, il avait gagné lui murmura une sale petite voix dans sa tête. Elle avait été pitoyable, elle s'était totalement ridiculisée, elle qui pourtant, était toujours si sûre d'elle, si sûre de ses capacités. Elle qui jusqu'à lors n'avait jamais vraiment connu d'échecs cuisants.  « Retourne-toi. » lança t-elle tandis qu'elle voyait s'éloigner. « RETOURNE-TOI. » hurla t-elle encore, d'un ton violent et impérieux. La rage illuminait son regard glacé. Elle serait peut-être battue une autre fois, mais au moins elle aurait le mérite de ne pas avoir abandonné. Battue. Ou même tuée. Mais cette simple pensée lui était totalement égale. Elle ne pensait plus vraiment à ça. Juste à se venger. Elle tenait debout, elle ne savait pas par quel miracle. Enfin si, parce qu'elle était en colère. Sa colère était telle qu'elle avait envie de pleurer, de sentir les larmes brûlantes rouler le long de ses joues.
Tant pis si elle perdait. Elle avait déjà perdu au fond, et elle en tirerait une bonne leçon. Cela lui apprendrait à être toujours si faible, cela lui donnerait la rage, l'envie de vaincre. Elle n'alluma son sabre, se contentant de fixer la silhouette de Zhane. Non, quelque chose de plus noir encore s'empara d'elle. Sa vision devint orangée, le monde sanglant. Elle voulait juste que tout ça s'arrête. Que l'un d'eux ne se relève pas. Ensuite, elle passerait à autre chose.
Elle sentit la Force fluctuer autour d'elle. Malgré sa faiblesse, elle puisa sa puissance dans la Force, et un bref instant, elle oublia toute sa douleur physique. Il n'y avait plus de douleur, seulement de la rage, il n'y avait plus rien à part la rage et la violence. Alors, elle laissa sa rage éclater.

Citation :

Réussite : Rhivallon réussit à lancer des éclairs de force.
Échec : Elle hurle juste sa rage et échoue.

Et sa rage se libéra sous forme d'éclairs qui illuminèrent l'usine. Ses mains la brûlaient, mais c'était un douleur presque agréable. Le mieux aurait été qu'elle réussisse à l'atteindre, elle ignorait encore si c'était le cas ou non. Mais elle avait réussi. Et après une telle manifestation, il serait fou de penser qu'elle était faible, car Rhivallon savait qu'elle était capable de beaucoup plus.
 

Je me dis que tu aurais mieux fait de crever avec les Jedi. Si sûr de lui. Si arrogant. Elle avait réussi à le toucher, à l'atteindre au fond. A le faire sortir de ses gonds. Et elle en était fière, même si elle savait que désormais l'heure était venue pour elle de payer. Elle avait réussi à lancer de la foudre, pour la première fois. Et il la traitait quand même de faible. Ce n'était qu'un idiot au fond, si il la croyait faible. Elle l'était peut-être pour le moment, affaiblie physiquement, mais son mental était d'acier. C'était grâce à sa seule volonté que blessée grièvement, elle s'était traînée à travers la jungle, ignorant la douleur, pour échapper au massacre de Yavin. Qu'il croit donc qu'elle était faible, il pouvait bien lui marteler ça, encore et encore, elle ne le croirait jamais. Rhivallon serra les poings, voyant qu'il lui retournait son attaque. Nom d'un chien. Il était doué. Ça oui. Elle ne pouvait pas le lui enlever, mais cela ne fit que renforcer la rancœur de la jeune femme qui se promit qu'un jour, elle l'effrayerait.

Citation :

Succès : Rhivallon évite la contre-attaque.
Petit Echec : Elle est légèrement électrocutée mais évite le plus gros.
Echec : Elle est électrocutée.
Grand Echec : Elle est électrocutée et atteinte/blessée à l'épaule.

Elle évita les éclairs, sentant toutefois une légère brûlure près de son épaule. Elle avait évité l'attaque, mais de peu. La chance tournait. Il ne l'avait pas crue lorsqu'elle lui avait dit ça, mais désormais, elle était un peu plus sûre d'elle. « Change de discours Zhane. Tu commences à m'agacer avec ma prétendue faiblesse. A croire que tu ne sais que répéter toujours la même chose. » fit-elle, elle savait que cela ne ferait qu'empirer la situation, mais même si elle avait été une bonne diplomate, elle n'aurait pas réussi à se sortir de là simplement avec des mots. Non. Il n'était pas le genre de personne qu'on pouvait raisonner, ni avec qui on pouvait négocier d'ailleurs.  « Ton maître ne t'a jamais appris à ne pas juger une personne sans la connaître Zhane? C'est dangereux, et stupide. »
Montrer ses faiblesses pour mieux attaquer, parfois c'était une solution, et Rhivallon sentait renaître en elle la confiance. Elle ne se laisserait pas faire facilement. A vrai dire, comme elle l'avait déjà dit, jamais elle n'abandonnerait. Seul l'inconscience ou la mort pouvait la faire cesser. Mais rien d'autre. Son sabre la brûlait, le sortir la démangeait, mais ce n'était pas un simple combat physique qui s'annonçait. Non. C'était bien plus dangereux. Douloureux. Elle le prévoyait. Fort heureusement que son maître lui avait déjà appris à se défendre. Et à cet exercice, elle s'était révélée une plutôt bonne élève. Pleine de surprises. Son regard se fixa sur Zhane. Prête.
 

Il lui interdisait de parler de son maître ? « Je ne te demande pas ton opinion. Ce que je veux, je le prend. Ce que j'ai envie de dire, je le dis. » fit-elle d'une voix froide. Si elle avait envie de parler de son ancien maître, elle le ferait, parce que jamais elle ne se laisserait dicter sa conduite par un tel… homme. Homme. Individu masculin. Mais il n'était pas un homme. Rhivallon ne le respectait pas. Comment aurait-elle pu ? Elle le trouvait déloyal, violent. Sans doute le pire des Sith. Il se disait puissant, mais la puissance ne faisait pas tout. Elle resta parfaitement stoïque lorsque les caisses volèrent autour d'elle. Une première. Puis une seconde. Il leva finalement les mains vers le plafond, le même qu'elle avait tenté de faire s'écrouler un peu plus tôt. Mais il ne le fit pas, préférant plutôt se concentrer sur sa plaie sanguinolente. Il cautérisa la plaie avec son sabre. C'est une chose que Rhivallon aurait également faite, si seulement elle n'avait pas été touchée à la tête, et elle tenait un minimum à ses cheveux. Elle irait voir un droïde médical… si elle s'en sortait.
Elle en profita pour s'approcher de lui, dangereusement, mais elle était déterminée. En plus, à moins qu'il ne la repoussa, l'idée de l'ensevelir sous le plafond lui passerait peut-être. Peut-être qu'il trouverait pire en fait. Les décombres, elle aurait pu les laisser s'effondrer, les retenir le temps qu'il s'en aille et s'en dégager par la suite. Mais Rhivallon était toujours face à lui. Elle avait senti sa présence dans sa tête. Une agression dont son maître lui avait pourtant appris à se protéger mais dont elle se souciait peu. Qu'il se noie dans ses pensées, dans ses souvenirs, qu'il se déconnecte du passé, elle en profitait pour agir. Et pourtant, elle n'avait rien fait de tel. « En fait tu as raison. Je devrais te remercier. Parce que grâce à toi, à la rage et à la haine que tu me fais ressentir… je sais que je vais tout faire pour réussir. Encore et encore. Jusqu'à ce qu'un jour, je puisse être capable de t'atteindre. »
Et pas que lui. Elle voudrait les atteindre tous. Effacer son passé si inutile de Jedi qui la suivrait sans doute. Etait-ce parce que son sabre était jaune ? La couleur ne voulait rien dire. Elle préférait simplement le jaune à la couleur du sang. « Brise-moi. Il n'y a que comme ça que j'apprendrai. Que comme ça que je me renforcerai. » Les meilleures leçons étaient apprises dans la douleur, la souffrance. Elle en avait déjà fait l'expérience par la passé. Elle détestait souffrir, mais la souffrance la poussait à avancer. La souffrance lui avait montré la voie qu'elle avait refusé de suivre jusqu'à lors : celle du Côté Obscur.
Rhivallon se prépara à encaisser encore. Elle était bien trop proche de Zhane pour qu'il ne tente rien. D'un côté, la culpabilité l'envahit un bref instant. Son maître désapprouverait sans doute. Quoique. Elle n'en savait rien. Mais peu lui importait, il n'en saurait jamais rien.
D'ici quelques jours elle découvrirait Korriban et son apprentissage pourrait enfin réellement commencer. Du moins elle l'espérait.
 

Il ne la repoussa même pas. Rhivallon en fut étonnée. Il enserra son front d'une main. Elle savait ce qu'il s'apprêtait à faire. Et Rhivallon allait le laisser faire. Parce qu'elle n'avait pas le choix. Elle avait décidé. Il la considérait comme une faible, une moins que rien, et elle en était mortifiée. Si il la considérait ainsi qu'est-ce qui empêcherait d'autres de penser de même ? Et elle ne voulait être faible aux yeux de personne.
La douleur fut intense lorsqu'il pénétra son esprit, mais Rhivallon se contenta de se raidir en serrant les dents et les poings. Elle ne chercha pas à résister à la douleur, ni à le rejeter, mais à s'y habituer, à l'apprivoiser. Le monde réel bascula, elle quitta l'usine et il n'y eut plus qu'elle, et ses peurs. Des peurs qu'en tant normal elle parvenait à museler, à contenir en se contrôlant, mais elle n'était pas capable de le faire maintenant. Elle voyait ce qu'il réussissait à saisir.
Son coeur s'accéléra lorsqu'une vision de Yavin IV naquit dans son esprit. Oh, elle avait tant détesté ce lieu, cette jungle sauvage et humide, et elle méprisait toujours les Jedi. Pas tous certes… Mais ils étaient ses ennemis et elle devrait les faire tomber. Pourtant, un à un, ils levèrent vers elle un regard accusateur avant de l'accuser d'avoir sombré, d'être perdue. Où étaient passés les Jedi censés être conciliants ? Ils n'existaient plus, ils n'existaient pas dans ce monde nourrie par ses peurs, ses angoisses. Sa supercherie était dévoilée. Elle ne pourrait plus se cacher dorénavant, plus faire semblant.
Et encore une fois, elle bascula pour se retrouver dans l'espace. Pas même dans un vaisseau non. Bien pire. Flottant dans le néant. Cette fois, une panique réelle, bien pire que la vision précédente l'envahit. Elle n'avait pas seulement peur, elle suffoquait réellement, ne trouvant plus sa respiration. Et pour cause, c'était tout à fait normal, il n'y avait pas d'air. Juste le vide et le néant. Rien que ça. Aucune planète, terre rassurante à l'horizon. Rien qu'elle, perdue, sans doute pour l'éternité. Malgré elle son esprit elle se rebella, elle voulait qu'il s'en aille, qu'il sorte de sa tête, elle le sentait, cet intrus.
Rhivallon vit sa main apparaître, récupéra du même coup sa respiration, avalée par l'espace, et soudain, une planète se dresse devant elle, rougeoyante. Elle sait. Il n'y a que des ruines et que du sable, que de la souffrance et un passé noir. « Korriban. » souffle t-elle.
Elle ne peut pas y être. Non, ce n'est qu'une illusion, elle le sait, elle le sent, et pourtant, Rhivallon ne sent plus son corps, plus rien à part cette sensation de ne pas être seule, cette gêne omniprésente. Mais toute son attention est focalisée sur la planète orangée, qui renfermait tous les secrets auxquels elle souhaitait accéder, ceux qui elle le savait, ferait d'elle une personne plus forte. Elle apprendrait vraiment, et pas un apprentissage comme celui qu'elle avait reçu sur Yavin. Non. Un vrai apprentissage.
Mais pourquoi lui montrait-il ceci ? Que lui réservait-il encore donc ? Plus de souffrance ? Rhivallon était prête. Du moins elle le pensait. Elle encaissait pour le moment. Il n'y avait plus de douleur physique, seulement une douce torture mentale. « Pourquoi? » demanda t-elle. Mais l'entendait-il seulement ? Ses mots n'étaient-il que des illusions, des échos qui se perdaient dans ses pensées ?
Son maître lui avait appris qu'en pénétrant dans ses esprits, il y avait aussi le risque que la réciproque soit vraie. Mais Rhivallon se refusait à essayer de tenter. Elle savait qu'elle avait partiellement réussi à le calmer, ne se défoulait-il pas sur elle en cet instant ? Lui faisait voir sa violence, et la douleur qu'il lui faisait endurer ? Et pourtant, la jeune femme sentait qu'il pouvait être capable de bien pire encore.
 

Elle retint un cri lorsqu'elle vit la tête de son maître rouler jusqu'à ses pieds. Juste avant de se souvenir que rien de toute cela n'était réel, même si cela le semblait. Elle se sentait écrasée par la chaleur, la sécheresse de cette planète morte, cette planète tombeau. Ce n'était pas réel. Jamais il n'aurait pu tuer aussi aisément son maître. Mais Rhivallon n'eut pas le temps de penser à quoi que ce soit d'autres, elle fut avalée, engloutie par le sable brûlant qui s'infiltra dans ses vêtements, et bientôt, qui l'étouffa. Elle respirait du sable, ce sable chaud et désagréable. Des points noirs apparaissent devant ses yeux tandis que peu à peu elle sombre jusqu'à ce qu'une main apparaisse devant elle. Le message lui semble parfaitement limpide. Soit elle la prenait, soit elle mourrait. Hors Rhivallon n'était pas du genre à accepter les mains tendues, néanmoins elle n'avait pas choix.
Et elle se retrouva brusquement dans un intérieur, allongée sur une table dure qui meurtrissait son dos, les mains et les pieds liés, il lui était impossible de s'en détacher. Au début rien ne se passa, elle tenta de redresser la tête pour observer les alentours. Alors la douleur afflua, lentement au début, puis brusquement. Si brutalement que les larmes lui montèrent aux yeux et bientôt, elle ne put s'empêcher de retenir ses cris. Elle criait. Hurlait sa douleur. Elle qui jamais n'avait hurlé. Parfois, elle se demandait même si dans un moment de lucidité, c'était elle qui criait ainsi. C'était son corps qui exprimait sa souffrance. Un corps qui n'existait que dans son esprit, qui hurlait sa douleur. Elle était dévorée vivante. Elle n'aurait su dire quelle douleur était la plus forte tant toutes s'additionnaient. Sa vision devint rouge, puis encore fois, alors qu'elle approchait les portes, s'assombrit. Et tout s'arrêta.
Elle fut de nouveau projetée dans son corps. Le retour à la réalité fut brutal, mais bienvenue et pourtant, elle s'effondra sur le sol, le corps tordu de la douleur née de son esprit et seulement de son esprit. Sa vision n'était qu'un ample brouillard dans lequel elle distingua la sombre silhouette de Zhane s'en aller, quitter l'Usine. Et cette fois-ci, elle ne le retint pas. Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait rien faire, même pas murmurer le moindre petit.
Son corps était douleur. Son esprit souffrance. Et pourtant, pourtant, elle n'était pas brisée. Fragilisée oui. Malade même d'avoir du endurer ce qu'elle venait d'endurer. Cela n'avait rien eu à voir avec la souffrance endurée sur Yavin IV, réelle. Là elle en connaissait la source. Et lorsque la douleur commença à refluer, Rhivallon se sentit vidée, de toute sa force, de son énergie, et pourtant, il lui semblait que quelque chose s'était relâché en elle. Elle avait toujours ses peurs, ses angoisses, toujours là, tapies au fond de son esprit, un esprit que Zhane avait violenté. Avec son consentement.
C'était fini. Elle lui en voulait. Lui en voudrait sans doute toujours parce que la rancune était trop présente chez elle. Jamais elle n'oubliait, et jamais elle ne pardonnait, à personne. Un jour elle lui prouverait qu'il avait eu tort de la considérer comme une faible, mais ce jour n'était pas encore venu, il lui restait encore beaucoup à apprendre. Elle l'avait déjà compris auparavant, Zhane en lui faisant subir ça, venait juste de le confirmer. Elle était patiente. Elle était prête à attendre. Des années s'il le fallait. Des années, c'était ce qu'il lui faudrait. Et pourtant Rhivallon savait qu'elle ne les avait pas. C'était déjà trop tard.