Observant l’horizon verdoyant de Corellia, Darth Sidarian attendait. Pourtant, la patience n’était pas sa principale qualité, sans pour autant dire qu’il en était dépourvu ; non, simplement, le seigneur Sith se savait impulsif et n’aimait pas attendre. Surtout lorsqu’il s’agissait d’un rendez-vous d’une importance suffisante pour qu’il daigne se déplacer en personne. En effet, il considérait qu’un travail bien fait ne pouvait provenir que de lui-même, notamment en ce qui concernait sa recherche d’artéfacts Sith. Avant de pouvoir reforger un empire digne du premier, Sidarian estimait qu’il leur fallait replonger dans leurs racines, en exhumant des objets oubliés, des connaissances occultes et maudites, des pouvoirs insoupçonnés. C’était ainsi qu’il s’était lancé à la recherche d’un objet dont on ne se doutait même plus de l’existence. Ou presque. Car il y avait sans doutes quelques rares personnes dans cette galaxie à avoir hérité de la connaissance d’un tel artéfact. Un Holocron disparu, volé de la terre des Sith, mais perdu également par les chevaliers Jedi il y a si longtemps qu’on avait fini par perdre sa trace. Les investigations du seigneur noir avaient toutefois percé : il avait entendu parler d’une famille semblait-il disparue ayant quelque connaissance en matière d’Holocron, des connaissances qui ne leur étaient pas dévolues, et dont ils auraient mieux fait de ne pas se vanter. Disparus, vraiment ? Sidarian esquissa un sourire sarcastique en embrassant le ciel du regard ; un ciel serein et encore endormi, teinté du rose pâle de la fin de l’aube. L’heure n’était pas encore venue où l’ombre du vaisseau qu’il attendait traverserait les nuages. Mais qu’importait, l’essentiel avait été qu’il avait pu trouver la trace d’une des rares héritières de cette famille. Une jeune maman qui en savait sans doute bien trop pour son propre bien et que le Sith se ferait un plaisir de la soulager de ses secrets ancestraux. Trop d’affaires l’occupaient toutefois pour qu’il daigne la rechercher lui-même. C’était du travail de seconde main. Aussi avait-il fait appel aux chasseurs de prime, évitant de faire appel à ceux à qui il avait l’habitude de fournir des contrats : pour ce genre de travail, c’est-à-dire retrouver une personne et la ramener en vie à un point de rendez-vous précis, sans heurt et sans accroc, il lui fallait quelqu’un qui n’avait pas la gâchette facile. Une personne qui ne serait pas frustrée par ce travail qui ne réclamait aucun sang et nécessitait un minimum de discrétion. Sidarian s’était renseigné pour trouver le chasseur adéquat à sa demande et un profil avait finalement attiré son attention : celui d’un certain Seth Onoria. Tout ce qu’il savait, c’était que ce jeune homme était un chasseur de prime à peine entré sur le réseau, un sang neuf qui avait encore des scrupules dans son travail pourtant réputé pour être dépourvu de toute empathie. Un trait à la fois intéressant et intriguant, dont Sidarian s’était joliment moqué en y songeant. Il s’était fait passé pour un survivant de ladite famille, qui, d’après ses informations, avait été victime, comme tant d’autres, de l’empire de Sidious, faisant croire au chasseur de prime qu’il désirait réunir les derniers membres de sa famille pour tout reconstruire et faire un deuil commun, un dernier deuil, pour les malchanceux disparus. Lui-même était bien incapable d’entreprendre un tel voyage, avait-il communiqué, et l’on ne pouvait compter sur qui que ce fût en ces temps troublés, à part, peut-être, un homme avec une certaine morale. Il n’y avait rien de tel que de flatter discrètement l’égo d’un homme pour le faire se sentir important, héroïque.

Dès qu’il avait reçu le message du chasseur annonçant qu’il avait trouvé la personne recherchée, le Sith lui avait donné les coordonnées du lieu des « retrouvailles familiales » : Corellia, planète à l’apparence calme, un lieu à présent dévoué au développement d’une nouvelle République. Une ironie de la situation, en quelques sortes. Mais Coruscant lui avait semblé être une mauvaise idée, trop bondée, trop peu sûre, alors que ce lieu là pouvait inspirer la confiance. D’ailleurs, comment avait réagi la jeune femme, la jeune proie, à l’arrivée de Seth ? Comment avait-elle réagi alors qu’il lui annoncé qu’il avait encore de la famille, un petit-cousin, et que celui-ci désirait ardemment la rencontrer, partager les derniers liens du sang avec elle pour ainsi enfin faire son deuil et tourner la page ? Si son intermédiaire lui avait signifié qu’il avait réussi sa mission, sans doutes était-elle partie de plein gré… bercée de douces illusions. Le regard du seigneur noir brilla d’une lueur satisfaite en apercevant au loin, la silhouette d’un vaisseau se dirigeant vers lui. Enfin. Enfin, cette attente allait prendre fin. Enfin, il allait obtenir les informations qu’il souhaitait, qui l’obsédaient. Il sentait que cela le rapprocherait de cet objet qui hantait ses pensées. Le Sith tourna les talons et se dirigea vers la maison qu’il voulait faire croire comme étant la sienne, après avoir neutralisé provisoirement les vrais propriétaires. Ceux-ci avaient été bien naïfs de l’accepter sous son toit après qu’il les ait suppliés de l’accueillir alors que son vaisseau s’était écrasé plus loin, dans la forêt. Le temps qu’il trouve de quoi le réparer. En réalité, il n’en était rien, évidemment. L’appareil était en parfait état de voler, simplement il avait préféré le cacher à l’abri pour ne pas éveiller les soupçons du chasseur et de la jeune femme. Après tout, il était censé vivre ici, n’est-ce pas ? Le Sith observa le vaisseau se poser, revêtu de son long manteau noir, qui semblait davantage le protéger de la fraicheur matinale que cacher le sabre laser à la ceinture. Impatient, il croisa les bras sur son torse et lorsque les deux jeunes gens sortirent de l’appareil, un sourire s’esquissa sur ses lèvres. « Ma chère cousine. », souffla-t-il lorsqu’ils furent assez près pour qu’il soit entendu. « Merci de l’avoir amenée saine et sauve. », ajouta-t-il à l’intention d’Onoria, incarnant son petit rôle de cousin soulagé à la perfection bien que durant une fraction de seconde, tout au fond de ses prunelles claires, une lueur ria.

I can't go on this way, not as I am today. The ugly side of me is strong....

Il y avait quelque chose de tragique dans le bleu de ses yeux, de vieux aussi, pourtant elle ne l'était pas vraiment. Seth l'avait cherché du bout des doigts, s'annonçant peu à peu dans son univers pour ne pas que la jeune femme ne se retrouve dos au mur. Il n'avait pas voulu de la violence, pas même celle du cœur. Quelque chose qu'on lui reprochait souvent, bien que personne sur Coruscant ou ailleurs ne daigne attacher d'importance à sa survie. Les gens étaient simplement prompts à juger en général, chose que Seth ne leur reprochait pas...
S'il suivait son « Code », c'était pour lui-même, personne d'autre. Personne bancale par excellence, Seth souhaitait trouver son propre équilibre, encore plus depuis Yavin IV, les morts, la tuerie. Un équilibre ne pouvait être s'il n'existait d'abord en nous, bien que cela oblige à sans cesse redéfinir les règles et les codes. L'homme est, de nature, une chose changeante, capable d'évoluer... c'état cette évolution qu'il fallait dompter, apprivoiser, afin que seule sla lumière et la paix ne puissent en ressortir. Et pour qu'existe la lumière, l'ombre devait se déployer parfois...

Que pensait-elle du chasseur de primes, la jeune femme au visage fatigué ? Elle avait accepté de payer les boissons lors de leur rendez-vous, presque un peu trop fataliste. Le poids de quelqu'un avec un secret, quelque chose de caché et d'indescriptible qui faisait partie de nous, et en même temps nous dévorait. Seth comprenait très bien le sentiment, alors d'une certaine manière ils s'étaient reconnus l'un l'autre dès le premier regard. Ca avait aidé....
Elle avait imaginé le pire bien sûr, sans hurler, sans se révolter. Juste les yeux un peu plus vague, pas vraiment belle non plus.
Mais lumineuse pourtant....
Avec un peu d'espoir, juste un peu, celui de trouver quelqu'un comme elle. Malgré la honte de ne pouvoir simplement continuer à être seule. Elle avait eu un mari apparemment, il n'était plus là, Seth n'avait pas posé de questions. Pauvre gamine... C'était dur de vivre dans une galaxie aussi grande, il n'y avait pa à lui en vouloir de désirer plus. Plus que ces choses de misères auxquelles les années l'avaient habitué.
Tout ce qu'elle demanda, fut pour son enfant. Un enfant qui ne faisait pas partie du contrat, et si comme son employeur le lui avait dit, Seth était embauché au vu de sa réputation, alors il était évident que l'enfant ne risquait rien.
C'était presque trop simple, presque trop facile, un contrebandier aurait plus fait l'affaire qu'un chasseur de primes. Il ne fallait pas chercher de logique dans l'univers, pas de pitié non plus.
Il fallait en donner, rien de plus...Quitte à s'y perdre soi-même, peu importe les conséquences. Qu'est-ce que c'était, une identité, un nom ? On se souvenait plus facilement des actions que des mots, les mots s'oubliaient, se tordaient. Se méprisaient.
L'enfant, il conseilla simplement à la mère de lui dire qu'elle l'aimait. On ne savait jamais, les dernières fois arrivaient rapidement, trop rapidement. Et puis le cacher aussi, ils partiraient après. C'était là tout ce qui était en son pouvoir....

Elle pleura un peu, et toute sa foi, Seth le senti, elle la plaça dans ce cousin éloigné. L'Empire avait détruit bien des familles, certaines essayaient de se reconstituer malgré les traumatismes, les trahisons aussi. D'autres s'entredévoraient, voulant oublier des éléments gênants, des squelettes dans les placards où pendait encore la chair des souvenirs.
Le vaisseau était loué, le départ fut rapide. Du fait de son handicap, Seth ne pouvait piloter... Les gens préféraient voir en lui un incapable plutôt que de chercher à comprendre, quant à l'homme il ne se justifiait pas. Il était ce qu'il était,  et expliquer à d'autres ce que cela était que de vivre dans son corps imparfait.....c'était impossible. Parce qu'il n'avait jamais rien connu d'autres, que cela ne concernait pas que le corps mais aussi l'esprit.
Il avait une démarche particulière bien sûr, maladroite pouvait convenir et en même temps non. Car tout était pensé, tout était réfléchi, chaque geste, chaque mouvement. Sinon rien ne pouvait marcher, voilà tout...
Etranger, étranger jusqu'au moindre de ses pas, voilà.

Le voyage se fit en silence, avec ses rêves et ses espoirs. La jeune femme ne pleurait plus, résignée à nouveau. Seth aurait aimé faire plus bien sûr, elle déchirait le cœur la gamine... Mais c'était leur monde aussi, il n'y avait rien à dire de plus tandis qu'il l'aidait à descendre du vaisseau et mettre pied à terre.

L'accolade entre « cousins » fut étrange,  de même que la phrase de l'homme qui lui laissa un goût amer. Seth ne pu s'empêcher d'y répondre, une erreur, mais il en faisait déjà tellement alors...

 « Elle n'avait aucun raison d'arriver blessée... Surtout lorsque cela fait partie des clauses du contrat. »

Et l'argent, il en avait besoin. Qu'il avait l'air pitoyable, Seth, avec son allure, sa tristesse aussi, celle sous-jacente ne le quittant jamais, sa différence. Quelque chose manquait, un rêve et un espoir. La Force n'avait plus à faire partie de sa vie, quant à soupçonner un Sith, là devant lui...pourquoi ?

 « Mon argent.... que je puisse vous laisser à vos retrouvailles familiales ».

A la sortie des deux arrivants, le seigneur Sith eut l’occasion d’apercevoir pour la première fois, dans la réalité et non un hologramme, le chasseur de prime qui s’était acquitté de la mission. Au premier abord, sa démarche intrigua Sidarian, qui ne sut, en premier lieu, comment la qualifier : étrange, malhabile, pathétique ? On lui avait bien dit qu’il n’était pas « comme tout le monde » et il n’en avait eu cure. Mais à présent, témoin qu’il était de ce jeune homme singulier, il se demanda comment pareil handicap pouvait être toléré pour un tel travail. S’il avait déjà du mal à aligner un pas devant l’autre… Le Sith se retint de rire, reposant son attention sur la jeune femme dont le regard s’était posé sur lui, empli d’espoir et de malheur passé. « Bienvenue. A partir de maintenant, tout ira mieux, je le promets. » Il déclarait cela d’un timbre chaleureux, omettant le nom de sa soi-disant cousine parce qu’il l’avait déjà oublié. Il tendit la main vers la jeune femme et celle-ci s’approcha, encore un peu hagard de son voyage ou des circonstances de son départ un peu précipité. Pour tout dire, le seigneur Sith se contrefichait bien de l’état dans lequel elle se trouvait, du moment qu’elle était vivante et capable de parler. Relevant la tête vers le chasseur de prime qui lui avait répondu, il ressentit pour la première fois une inflexion légère, douteuse, discrète. Si bien qu’il n’y fit guère attention, quoique trouvant cela particulièrement bizarre. Il aurait pu se tromper mais… c’était comme si une frêle lumière berçait l’aura du jeune homme. Aucune importance pour le moment : chaque chose en son temps, et le temps en était à le remercier, à le regarder partir, et à s’occuper de la jeune femme. Et à le payer aussi, et ça, le chasseur de prime n’avait pas oublié de le lui rappeler. Pas si différent des autres que ça, finalement. Sidarian haussa légèrement un sourcil. « La première moitié a déjà été versée. Quant à la seconde, vous la trouverez à votre retour sur Coruscant. » Les chasseurs de prime et leur culte de l’argent légendaire… Darth Sidarian faisait en sorte de n’être jamais lié avec des affaires les concernant, au final, il n’existait pas, il était un spectre qui allait et venait au gré de ses passions, de ses ambitions. Le Sith le remercia, signifiant ainsi qu’il pouvait partir, que son contrat était clos, résolu… et surtout, au fond, que Sidarian voulait être seul. « Vous avez toute ma… gratitude. » Un drôle de mot qui ne décrirait jamais le Sith.

Tournant les talons, il accompagna la rescapée jusqu’à la maison, la pria de s’assoir et ignora son baratin pathétique jusqu’à ce qu’il constate que le vaisseau avait décollé. Parfait. Et maintenant, les choses sérieuses allaient pouvoir commencer, songea-t-il en esquissant un rictus mauvais lorsqu’il se tourna vers celle qu’il avait dupée. La comédie s’arrêta là, s’effondra face à la véritable nature de Sidarian. Un homme qui n’avait rien d’un cousin, et qui n’avait clairement aucune intention de l’aider à se reconstruire. Et encore moins l’idée de s’en sortir vivante. Il commença à l’interroger calmement mais fermement, lui décrivant ce qu’il convoitait pour éviter de perdre du temps à ce qu’elle retrouve des idées claires. Sauf qu’elle s’obstinait à dire qu’elle n’en savait rien, qu’elle ignorait tout. La patience du Sith avait ses limites, et celles-ci n’étaient pas du tout extensibles. « Où est l’artéfact ? » Toujours la même réponse. « Je ne sais pas de quoi vous parlez. » Toujours ce ton plaintif, peureux. « Où est l’holocron ? » Désolant. L’esprit humain avait cela d’agaçant qu’il ne cédait pas tout de suite, tout dépendait de la personne et du moyen de pression employé… la souffrance physique ou psychologique. Il fallait toujours compliquer les choses qui étaient pourtant simples. « Où est l’holocron ? » C’était la dernière fois qu’il comptait le répéter avant de l’étrangler. « Pitié… relâchez-moi, j’ai un enfant qui m’attend… il n’a que moi. » Un enfant… Intéressant. Il ne l'avait pas pris en compte dans son équation. Le Sith ricana. « Parle et tu le reverras très vite. » Dans le monde des morts, s’il existait. Elle parut hésiter et Sidarian allait se montrer bien plus convainquant mais il se tut avant même d’avoir parlé. Il y avait quelque chose. Il avait eu l’impression de sentir une présence tout près. Trop près. Une présence en trop qu’il avait l’impression d’avoir déjà remarqué quelque part. Le Sith se concentra pour en être sûr, mais non, rien, juste une fausse alerte : ils se trouvaient dans un village jugé calme, et à part les plus proches voisins de la maison, il n'y avait personne. Il fronça les sourcils, restant quelques instants sur ses gardes, avant de prêter attention à la jeune femme en pleurs. Où en était-il déjà ? Ah oui, l’holocron. Et l’enfant.

I can't go on this way, not as I am today. The ugly side of me is strong....

Quelque chose n'allait pas, Seth en était certain désormais. Se composant un visage neutre à l'évocation de l'argent et ignorant le léger frisson lui donnant mal au cœur, le chasseur de primes acquiesça, un peu ailleurs, à tout ce que disait l'homme en face de lui. De nature, Seth avait toujours eu des troubles de l'attention, une autre part de son handicap que la Force lui servait à canaliser. Il pensait trop vite, il pensait trop fort, empruntant mille chemins à la fois. Comme maintenant. Et déjà, avant même qu'il ne prenne le temps de s'éloigner, sa décision était prise....
Le pilote du vaisseau l'attendait, livre à la main. Un personnage étrange, que ce garçon, mais petit à petit ils prenaient l'habitude de travailler ensembles, s'accommodant des défauts de l'un et de l'autre. L'homme  releva à peine la tête de l'ouvrage comprenant tout de suite la décision de Seth. Décision qui agrandirait l'ardoise du chasseur de primes au passage, mais ça aussi on s'y habituait, surtout lorsque l'on possédait nous aussi des convictions.
Quelques phrases qui sentaient le déjà vu, juste assez pour une preuve d'amitié. Le vaisseau décolla, laissant Seth seul avec des choix qu'il craignait pourtant. Dans quelques heures, l'appareil se poserait à nouveau, ne partant que le temps de faire diversion. Et l'homme avait le temps de mourir avant, de se faire trahir aussi. Un risque comme un autre,  et bien sûr Seth avait peur... Il n'y avait rien à faire pourtant, juste poser un pied devant l'autre. S'il se trompait, au moins ne se tromperait-il qu'une fois...

Le blaster à sa ceinture, l'homme reprit le chemin du village et de la maisonnette à l'écart. Il marchait lentement, trop lentement, encore plus à l'écoute de son environnement que d'habitude, malade du moindre son, du moindre bruit. La Force lui manquait, avec elle il aurait pu se concentrer sur d'autres choses, notamment une stratégie. Là, trop occupé à poser un pied devant l'autre sans tomber, Seth ne pouvait réellement jouer les tribuns militaires....Si la jeune femme était réellement en danger, que gagnerait-il à la sauver ? Rien, cependant l'homme avait un rôle à jouer malgré tout, aussi nul soit-il, et cela Seth le comprenait. Il n'était pas pour le sacrifice de soi en général, cependant son amour de l'ordre et de la logique face à des éléments le rendant étranger à tout, faisait qu'il acceptait chaque rôle qu'on souhaitait lui confier. Le « on » étant indéfini, bien sûr...
Et là...là il l'entendait pleurer un peu, la jeune femme avec un secret dans les yeux. Pauvre gosse, alors il fallait bien faire quelque chose, non ?
De nouveau la nausée, de nouveau l'impression de rater quelque chose d'important, de se crever les yeux encore un peu plus...

Qu'est-ce qu'l faisait ici, pourquoi ? Et il pouvait lever les yeux au ciel, cela ne lui apporterait aucune réponse. Car Seth était seul, peu importe la planète visitée, car tous les murmures, tous les bavardages jamais ne lui seraient adressés. Il était une ombre, ombre d'homme, ombre de guerrier. Une ombre qui pensait combattre aujourd'hui, en souvenir de la lumière. Cela était cruel, de vivre. Vivre différent, vive éloigné sans rien d'autre que l e silence et le jugement. Il allait peut-être mourir aujourd'hui, parce qu'une femme sanglotait là, à l'intérieur, il allait peut-être mourir et ne récolterait rien d'autre que quelques moqueries de plus que de son vivant.

Finalement, l'homme inspira un grand coup, et pria pour le ciel, pria pour l terre et son propre cœur endormi. Il pria du bout des yeux, du bout du cœur, comme à son habitude, lui dont la couronne était tristesse, dont les yeux possédaient la couleur des ténèbres en mouvement lorsqu'il ne recherchait que l'espoir.

 « Charmante, la réunion de famille avec les larmes et tout, pour un peu je me croirais dans la mienne aussi... »

Blaster à la main, l'homme était entré, menaçant. La maladresse qui s'exprimait dans son corps en mouvement semblait s'être changé en quelque chose de plus retors, de plus tordu : je ne bouge pas comme toi mais je bouge quand même. Et ça va chier. Il pointait l'arme non ps vers l'homme, mais bien sur la jeune femme en pleurs...
Si elle avait effectivement un trop lourd secret, morte, rien ne pourrait le lui faire révéler désormais. A moins que l'homme ne lui explique qu'elle soit en fait une criminelle coupable de méfaits énormes, non, Seth était bien du côté de la demoiselle. Ce qui voulait dire empêcher l'homme d'avoir accès aux informations. Pourquoi ? Oh...un...mauvais pressentiment. Comme avant.

 « Vous allez la laissr bien gentiment revenir vers moi.... »