Le vaisseau venait de se poser dans le hangar de la Watchtower. Les petites mains se pressaient à présent pour décharger les caisses de pièces de vaisseaux qu’Icarus avait négociés avec un Hutt. Parmi les personnes affairées, Alura, une jeune fille qui demandait quelques fois des transports sur d’autres planètes en échange d’un peu d’aide à bord de l’Orono Bastra. Ce genre d’arrangements était très courant dans le milieu et on posait rarement des questions. Après tout, certaines navettes de transports étaient très chers et pour peu qu’on la prenne depuis Coruscant, il y avait d’innombrables contrôles d’identité à cause des tensions entre la République et l’Empire. Il fallait montrer patte blanche et il n’y avait pas beaucoup de personnes qu’Icarus connaissait qui le pouvait. Bien entendu, il n’était le seul à proposer ces services mais cela comportait un risque. Déjà, les contrebandiers ne menaient pas une vie très calme. Il y avait toujours le risque de se faire prendre dans un guet-apens qui pourrait couter cher… De l’autre côté des affaires, les équipages ne savaient jamais vraiment qui ils embarquaient chez eux et il était toujours possible de se faire dépouiller ainsi. Alura, par contre, avait dépassé ce stade de méfiance. Les deux premiers voyages, un des gardes d’Icarus avait gardé un œil sur elle chaque fois qu’elle était dans le vaisseau, mais maintenant, la jeune femme savait qu’elle pouvait embarquer quand elle voulait sans que quiconque ne la regarde de manière suspicieuse.

D’ailleurs, Icarus aurait bien été embêté s’il avait dû surveiller la jeune femme : un de ses gardes était mort. Rien de bien héroïque. Accro à une drogue dure, il avait été retrouvé noyé dans son propre vomi, dans une chambre d’hôtel pourrie. Icarus ne faisait pas dans le social, il ne regardait pas le détail de la vie de son équipage tant que ça n’impactait pas sur leurs boulots. Dans le cas du garde, il était plutôt bon et lui avait évité quelques sales blessures et sales arnaques. Mais bon, il ne l’avait pas payé pour sa jugeote. Et maintenant il manquait un garde pour assurer la sécurité de l’équipage. Ce n’était pas très pratique. Car en plus de devoir trouver quelqu’un pour assurer cette fonction, il faudrait faire gaffe à ce que celui avec le blaster lourd ne veuille pas tirer dans le dos du capitaine. Ceci ajouté aux crises de Jax qui pourraient recommencer sous peu, les affaires avec l’Empire et les révélations de Kilian, Icarus avait l’impression d’avoir une vie incroyablement compliquée.

Ainsi, il était installé dans un des sièges du vaisseau, près de la porte de débarquement, surveillant les caisses passer devant lui alors qu’il pianotait sur une tablette. Il essayait de s’occuper l’esprit pour ne pas penser à tout ça. Chaque chose en son temps, et chaque temps à sa chose. Il avait envoyé un message aux fixers qu’il connaissait pour savoir si un gros bras ou un type malin et rapide serait dans le coin pour le dépanner le temps qu’il trouve un remplaçant à son garde mort. Les gardes d’équipage n’avaient pas à être épais ou même très résistants. Il fallait surtout quelqu’un qui pouvait tenir la menace éloignée. Que ce soit car le type tirait bien avec un blaster ou qui était assez rapide pour désarmer des adversaires, ça allait aussi si ce n’est mieux… Ne pas avoir l’air menaçant était un avantage dont il fallait user avec précaution.

Je devais quitter Coruscant du moins pour quelques temps. Je n'ai pas de vaisseau, ni même assez d'argent pour me payer un voyage officiel... Mais il y a l'Orono Bastra, je vais y revenir plus tard. Cela fait maintenant un bon bout de temps que je suis sur Coruscant, je suis heureuse d'avoir retrouvé mes camarades, je ne le cache pas. Cependant, rester et vivre avec eux n'est pas une chose qui me plaît dans l'ensemble... Je respecte maître Dewan de vouloir prendre soin de moi et me guider sur la bonne voie, où encore Jerick de se porter volontaire pour être un protecteur, mais ils me rappellent davantage Akasha qui fut ma servante du temps où je vivais sur Naboo. Toujours présente à mes côtés, toujours à vouloir me surprotéger parce qu'elle le devait, parce qu'elle m'appartenait pour ça. Mauvais souvenirs qu'on j'y pense, car après tout, je l'ai toujours vu comme une amie, mais une amie qui me voyait uniquement comme un maître à servir, ni plus, ni moins. Je fais faire un demi-cercle à mes yeux, un peu ennuyée de comparer Jerick à Akasha, ils n'ont rien en commun si on regarde bien. Il faut croire qu'Akasha commence à me manquer... Non. En fait, elle a commencé à me manque à peine au moment où j'ai entrepris l'idée de fuguer de chez moi. Quoi qu'il en soit, je devais quitter la planète au moins pour un petit moment, je reviendrai évidemment. Le point est que je devais rester en mouvement, être une nomade était le meilleur moyen pour moi d'éviter d'être pistée facilement par ma mère et ses sbires. Surtout, maintenant que je sais que des Sith sont peut-être à ma poursuite. Alors, oui, je devais quitter Coruscant et je l'ai fait... Grâce à l'Orono Bastra qui en échange de quelque service à bord du vaisseau, me permettait un voyage sans trop de soucis financier. Et c'était toujours à bord de l'Orono Bastra que j'étais revenue à Coruscant, un peu plus confiante.

Toutefois, sur le chemin du retour, j'ai appris d'un membre de l'équipage qu'un des gardes manquait à l'appel et que d'après lui, son cadavre aurait été retrouvée dans un état assez pitoyable. Info ou Intox, j'en sais trop rien, le contrebandier parla avec une telle légèreté de ce camarade que s'en était troublant. Mais je reconnaissais qu'il manquait un homme assez costaud en corpulence que j'avais l'habitude de voir tant il était derrière moi, lors de mes premiers voyages à bord de l'Orono. Est-ce qu'il manquera ou bien au contraire, sera-t-il très vite oublié ? Ne me demandez pas pourquoi je me pose cette question, après avoir voyagé au côté de visage que vous avez l'habitude de voir souvent, vous finissez par vous y attacher indirectement. C'est comme cette vieille femme au coin de la rue, que vous voyez arroser ses plantes tous les matins à la même heure, vous finissez par la trouver sympathique cette vieille dame, vous vous surprenez même à lui faire un signe de la main pour la saluer lorsqu'elle vous regarde. Eh bien, c'est pareil de mon côté, j'ai fini par me plaire à bord de ce vaisseau, me plaire à revoir des visages qui, maintenant, me sont familiers. Je ne sais pas si eux aussi ont fini par se faire à ma présence, mais je me sens déjà moins épiée. Le vaisseau arrive enfin, il est donc temps de faire mon petit boulot pour payer ce voyage si chaleureusement offert. J'enchaîne les allers-retours, j'étais contente d'avoir eu une éducation guerrière quasi-militaire au sein de ma famille, en plus de ma formation de guerrier de la force. Puisque je pouvais déplacer des caisses assez lourdes sans pour autant faire usage de la force. Évidemment, je prenais davantage de pause en chemin que ces grands messieurs pleins de muscle. Mais quand même, je m'en sortais plutôt bien, du coup pas de stéréotype sexisme avec moi. Je remarque à chaque fois que j'entre et descends du vaisseau caisse en main, le capitaine du vaisseau assit près de la porte où l'on passait.

Il a l'air vraiment préoccupé par quelque chose, cela ne me regarde en rien évidemment, mais ça ne m'empêcher pas de me poser quelques questions. Est-ce qu'il est préoccupé par la mort de son garde ? C'était un camarade après tout, donc j'imagine que ça doit être probablement ça. Alors que je dépose la caisse, je m'étire un moment le dos alors qu'un des hommes du vaisseau arrive pour déposer la caisse qu'il portait. J'en profite pour lui demander, si la mort de leur camarade avait profondément touché son capitaine. Il soupire, d'un soupire presque moqueur tout en agitant sa tête négativement, il dépose la caisse tout en me répondant. Apparemment, ce n'était pas son genre de s'attarder sur des broutilles qui ralentissent les affaires, peut-être même avait-il déjà prévu de chercher un nouveau garde, rajouta-t-il avant de retourner chercher la dernière caisse. Je réfléchis un moment, à ce que l'homme venait de me dire. Je me décide à revenir dans le vaisseau même si techniquement j'avais terminé mon travail après quelques efforts. L'homme avec qui je me suis entretenue repasse devant moi avec la dernière caisse en main, tandis que je me dirige vers le capitaine du vaisseau, toujours assit à la même place. Je tousse légèrement pour attirer son attention de la manière la plus subtile qui soit. « Vous auriez un moment ? J'aimerais vous demander quelque-chose. »

Icarus était en train d’actualiser les stocks dans la base de données des Katherion. Dans celle-ci, on trouvait énormément de choses intéressantes. L’état des stocks et des commandes, bien évidemment mais aussi, l’identité des acheteurs, les lieux et dates de rendez-vous et aussi, des informations importantes et compromettantes sur certains clients qui pouvaient devenir utile en cas de négociation ou en cas de problèmes avec la justice sur Coruscant. Il était toujours bon d’avoir un parachute de secours, surtout quand on était contrebandier. Après tout, à part soi-même et sa famille, on ne pouvait compter sur personnes. La Nouvelle République, la Résistance et l’Empire n’en avaient rien à faire de ces citoyens de seconde zone qui n’étaient utiles que pour faire l’intermédiaire. Bien sûr, ils souriaient et faisaient des courbettes quand les contrebandiers avaient des armes qu’ils convoitaient. Mais le reste du temps, ils les toléraient dans le meilleur des cas. Ainsi, l’information et surtout, les moyens, étaient des choses qui étaient primordiales si on voulait survivre dans le milieu. Il y avait des périodes creuses et pendant la guerre, il était possible que certaines planètes finissent totalement bloquées dans les champs de batailles. Les stocks étaient vides, les clients inexistants et les contrebandiers bloqués voire tués ou arrêtés. A présent que la guerre totale était terminée, pour le moment, il fallait renflouer le plus possible pour palier à la prochaine saison creuse. Car l’histoire avait appris une chose aux Katherions, rien ne se passe jamais comme prévu. La République avait beau avoir fabriqué une paix relative avec leur Concordat Galactique, il serait fou de ne pas penser que les Vestiges de l’Empire ne chercheraient quand même pas à récupérer le pouvoir. Le premier exemple ? Coruscant même…

Il entendit une voix l’appeler. Il releva la tête et découvrit Alura. Une gamine qui lui demandait quelques fois de l’emmener à droite et à gauche dans son vaisseau, lors de ses voyages, en l’échange d’un coup de main pour s’occuper du vaisseau. Il lui sourit mais cacha un petit malaise. Souvent, les gens lui demandaient des crédits en plus. Ils avaient toujours des histoires larmoyantes pour accompagner la demande. De la famille sur le point de mourir, des dettes à payer, des amis à rapatrier… Mais Icarus ne prêtait jamais. Ou alors, seulement à la famille proche car c’était sacré. Mais sinon, il refusait toujours. Par principe. Déjà, ça ne l’aurait pas amusé de devoir courir après tout le monde pour récupérer son argent. Payer un chasseur de prime était hors de question, il ne faisait pas confiance du tout à ces individus. Ensuite, il avait aussi de la famille et il n’avait pas honte de prioriser son propre sang. « Oui ? Si tu veux repartir immédiatement, ça ne va pas être possible. Ma prochaine livraison est dans deux jours… Et on va sur Tattoine pendant environs 4 jours pour des négociations. » Il n’aimait pas beaucoup les Hutt, c’était souvent des menteurs et ils cherchaient régulièrement une manière ou une autre de réduire leurs coûts, quitte à tuer quelques personnes sur leur passage. Il n’avait jamais confiance en eux et redoutait leurs luttes internes pour le pouvoir qui pouvaient changer totalement les contrats, les accords et les prix. Mais pourtant, ils possédaient beaucoup et étaient des clients incontournables dans le métier…

Il jeta un coup d’œil rapide derrière elle pour vérifier que les autres déposaient les caisses sans trop de casse. Ils avaient beau vendre du matériel volé, les acheteurs avaient quand mêmes des exigences… Et pas qu’un peu. Ils oubliaient quelques fois à qui ils avaient à faire. De toute manière, des pièces trop neuves et trop chers étaient suspectes et pouvaient attirer l’attention des mauvaises personnes. Il releva les yeux vers Alura. Priant pour que ce ne soit pas une demande d’emprunt ou tout autre soucis qui allait lui demander de la rebiffer sans être trop brusque.

Qu'est-ce qui me passe par la tête ? Ai-je vraiment l'intention de demander ce que je compte demander à Icarus ? Comme un déclic sorti du tréfonds tourmenté de mon esprit irrationnel, une idée illumine ma pensée quant à ma dernière discussion avec l'autre homme. En effet, je ne sais pas vraiment si c'est une bonne idée ou pas, mais c'est clair dans mon esprit. Je n'ai pas une situation de vie correcte, et si je ne trouve pas de petit boulot pour survivre, je suis obligée de faire la manche. Bon, ce n'est pas totalement vrai étant donné qu'un mystérieux bienfaiteur semble me couvrir mes arrières, mais généralement lorsque je reçois de l'argent de lui, je dépense celle-ci pour obtenir des informations sur lui-même. Mais peu importe, je n'ai pas d'abri et le seul moment je connais ce plaisir de dormir au chaud, c'est justement quand je suis à bord de l'Orono Bastra. Après, je ne me plains pas de ma humble vie, je ne regrette pas non plus le luxe que j'ai abandonné... Toutefois, si l'occasion se présente, je ne cracherais pas sur l'idée de me trouver un toit et un travail fixe qui me permettrait de me nourrir sans trop de difficultés. Et justement, l'occasion se présente, je veux rejoindre l'équipage de l'Orono Bastra... Cela peut paraître fou venant d'une padawan, mais pas vraiment venant de moi. Je suis en partie une Jedi, comme je suis en partie encore une Sith, car esclave de la colère dont j'ai hérité de ma propre mère. Je m'écarte de l'Ordre, car je suis encore ici une bien triste anomalie dans ses fondations encore fragiles. Je le sais, je le sens, je causerais l'effondrement d'un de ses piliers si l'une d'elles était posée sur mes épaules. Je ne veux pas avoir la responsabilité ou tout simplement assister à nouveau à la chute de l'Ordre Jedi, subir à nouveau la terrible sensation d'avoir survécu quand tant de camarades sont tombés. Alors, oui, encore une fois, je vais me profiter de l'occasion qui se présente et tenter d'avoir ce poste.  

Icarus est quelqu'un de très réactif, cela se voit toujours à sa manière d'être, de parler, de travailler et de diriger. Il tente de prévoir immédiatement ce que je compte lui dire, me répondant immédiatement que je ne pourrais guère quitter le navire maintenant; car il y avait encore du boulot. Je souris légèrement, un peu gênée. On sent qu'il a du vécu et qu'il en a vu des têtes passer, ainsi que des excuses pour sécher le travail. Son sourire d'autant plus gêner que le mien, me laisse penser qu'il attend quelque chose de moi, qu'il ne voudrait pas entendre, ce qui me met l'espace d'un moment assez mal alaise. Mais, seulement l'espace d'un moment, je ne laisse rien paraître de moi, ne lui donnant pas le temps pour une quelconque forme de décryptage psychologique, ou que sais-je encore. Je vais tenter d'être rapide et claire le minimum possible. « Non, ça n'a rien à voir. » Commençais-je avec un ton calme et posé, toujours souriante. Je me rapproche davantage de lui, mettant à la suite mes mains derrières le dos pour être un peu plus formelle. « En fait, j'ai appris d'un de vos hommes qu'un poste se libérait plus ou moins, celui du garde. » Je rejoins mes jambes, bombe légèrement le torse et levant un peu la tête, comme le ferait un soldat. Bien qu'évidemment dans mon cas, je les imitais ironiquement. « J'aimerais postuler pour le poste. » Je rajoute tout de suite après... « Avec rémunération cette fois. » Précisais-je par rapport au fait que d'habitude je travaille ici, que pour payer mes voyages. Je voudrais rajouter, que même si je n'ai l'air de rien, je suis plus efficace qu'on pourrait le croire. Toutefois, je me contente de garder ça pour moi, préférant le prouver directement. Puisque logiquement, il va certainement rire de moi, du moins c'est ce que je pense. J'ai après tout un ridicule gabarit, mes muscles sont horriblement petits comparés à ceux de Kilian et je mesure qu'un mètre cinquante-trois.  

Donc la moquerie n'est pas à écarter, mais je m'en fiche un peu... Parce que je compte bien faire mes preuves.

La jeune femme semble un peu gênée de sa demande mais paradoxalement, elle lui répond que sa demande n’a rien à voir avec un prochaine voyage ou déplacement. Icarus sentait déjà la demande d’argent arriver avec l’histoire larmoyante en option, peut-être même deux trois larmes en option. Son visage bien sage avait possiblement pu la sortir de deux trois emmerdes et il ne serait pas étonnant que certains commerçants baissent leurs prix quand elle arrivait dans le coin, en échange d’un sourire. Ce genre de minauderie n’avaient jamais marché sur Icarus. Le fait qu’il était homosexuel ne changeait guère la donne : il aimait les gens directs et francs. Ainsi, les personnes se rependant en stratégies détournées pour obtenir ce qu’ils voulaient ne l’enchantaient guère. Pourtant, il avait recours à ce genre de choses avec ses clients. Mais ça, c’était pour le commerce et non pas avec ses hommes ou avec sa famille. Dans un boulot comme le sien, il fallait savoir jouer sur les deux tableaux de manière assez subtile. Et puis les clients comme les négociants n’étaient pas particulièrement naïfs et savaient que les courbettes et les « cadeaux » n’étaient pas de vraies preuves d’amitié mais une tentative d’amadouement. Serait-ce la même aujourd’hui ?

Il écouta la jeune fille terminer avec un air devenant de plus en plus étonné. Il prit quelques secondes avant de répéter « Garde ? » En effet, Alura n’était pas très épaisse et elle n’avait jusqu’alors porté que de simples cartons à droite et à gauche. Elle était petite et semblait frêle et chétive. Du coup, Icarus pensa avoir mal entendu à un moment. Après tout, peut-être qu’il avait mal compris. Il fronça les sourcils. « Tu veux travailler pour le vaisseau entant que garde ? » Répéta-t-il plus pour lui-même que pour la jeune fille devant lui. Il allait refuser tout net quand il se ravisa intérieurement. Il en avait vu des gardes, des combattants et des criminels. Et une chose qu’il avait appris c’était qu’ils arrivaient dans toutes les formes et toutes les couleurs. Des riquiquis minuscules, des énormes monstres qui intimidaient rien qu’avec leurs tailles… Il se souvenait en particulier qu’un Mon Calamari qui accompagnait un client régulier et qui lui foutait des frissons de peur rien qu’en croisant son regard vide de prédateur. Et pourtant il n’était pas très costaud, mais on sentait qu’il serait capable de vous démonter en moins de quelques secondes. Il se redressa alors sur son siège.

« Tu as déjà été garde dans le passé ? Un métier du genre ? Dans la protection ? Il y a quelqu’un qui peut te recommander ? » C’était les questions classiques qu’il posait. Après tout, la contrebande était un petit monde et on croisait souvent les mêmes individus. La gamine avait l’air jeune et était sortie de nulle part, mais peut-être avait-elle un CV intéressant pour compenser sa taille ? Car il était sûr qu’il n’allait pas intimider grand monde avec une telle crevette à ses côtés, mais si elle était redoutable et mortelle, à la limite, ça ne le dérangerait pas tant que ça. Après tout, le principal était qu’elle fasse le boulot bien, c’est-à-dire, protéger l’équipage et faire en sorte que personne ne meurt.

Je suis intriguée par sa réponse, mais pas inquiète qu'il me repousse, se moque ou me refuse le travail. Je ne suis pas ici pour miser mes espoirs sur ce job, juste trouver comme à mon habitude un travail pour assurer ma propre survie, aussi égoïste que peut l'être ce geste. Je ne suis pas stressée, juste un peu gênée de son regard, de son impression me concernant. Mais je suis calme et posée, attendant sa réaction. Je m'attends à une réponse vite et simple de sa part, et dans le pire des cas je reprendrai juste mes activités initiales... Il répète le mot garde, comme si prononcer de ma bouche le mot prenait un sens grotesque et ridicule, une vulgaire blague. Je reste silencieuse malgré tout, sentant qu'il est inutile que je réponde, ce qui devait arriver, arriverait. Cette fois il me repose concrètement la question, je fais à nouveau tousser légèrement ma gorge afin de lui répondre toujours promptement. « En effet, c'est bien ça ! » Je souris, d'un sourire ironique, tandis que je commençais à craquer chacune de mes doigts dans mon dos. J'étais de petites tailles, mais me battre à toujours fait partie de moi, même si la technique a pris du temps à venir. Tout a commencé avec mon éducation, initiée à la violence dès l'enfance, puis à la maîtrise des arts sith. Vint le moment de ma fugue, où j'ai découverte ce que s'était de vivre à la rue, me battre parfois pour survivre. Oh que oui, malgré ma taille, mes poings se sont forgés avec la rage de vivre. Mon corps, sous ma tunique, cache les séquelles et les marques d'un passé violent. Mon corps est petit, mais costaud et résistant, conditionné en plus par des années de manipulation de la force. Alors, je vais lui dire, la vérité à sa dernière question qui semble un peu plus officiel, plus professionnel. « J'ai un passé assez mouvementé, être garde me paraît être des vacances à côté même de ma vie actuelle. »

Commençais-je, mais j'enchaîne immédiatement sur la suite. « Toutefois, non, je n'ai pas d'antécédent professionnel... Mais, j'ai certaine compétence dans l'art de neutraliser une personne à main nues, ou à arme blanche. » Je pose ma main droite sur ma hanche, mon regarde ne quitte pas le sien, illuminé par la détermination. « Mais parler c'est simple, ça ne prouve rien... tout comme un CV. Je suis prête à vous montrer mes capacités, si vous voulez bien me laisser faire mes preuves. » S'il y a en plus bien un truc qui me caractérise, malgré le fait que je sois une padawan Jedi, c'était le plaisir du combat, cette frénésie presque orgasmique qui s'empare de moi d'un affrontement. Je n'irai pas jusqu'à m'en venter, je ne peux guère être vraiment fière de l'héritage, ou plutôt le vestige  de cette apprentie sith que je fus. Ce plaisir de combattre m'a poussé d'une certainement manière repousser les limites que m'octroyait ce petit gabarit qui est le mien. Après, ce n'est pas pour le plaisir de me battre que je suis ici, je ne pense pas par ailleurs que ce soit le principe de ce métier. Mais bon, on peut toujours mêler l'utile à l'agréable.

La gamine réitéra son souhait et confirma donc qu’Icarus avait bien entendu. Une petite voix à l’arrière de son esprit lui soufflait que ce n’était pas une bonne idée, pour des tas de raisons, notamment au niveau de son gabarit qui ne décourageait pas les potentiels voleurs. Icarus préférait toujours éviter le combat plutôt que de le rendre inévitable. Bien sûr que si elle arrivait à botter des fesses, la rumeur se rependrait, mais il aurait aimé ne pas avoir besoin de ça pour se rendre redoutable. Mais d’un autre côté, the devil you know… Il était préférable de faire affaire avec des gens qu’on connaissait et en qui on avait une confiance relative. Les nouvelles personnes portaient leurs lots de surprises, souvent mauvaises, et on n’était jamais sûr de pouvoir travailler avec quelqu’un avant de plonger dans la grande inconnue. Maintenant la question était : est-ce que Icarus préférait éviter les surprises ou perdre du temps pour trouver un gros colosse qui ai l’air d’avoir la tête de l’emploi ? Pour le coup, son voyage dans quelques jours le pressait de trouver quelqu’un et il n’aimait pas les surprises, alors il commençait sérieusement à considérer la jeune fille.

Elle rajouta enfin qu’elle avait connu le combat toute sa vie plus ou moins et que même si elle n’avait pas de CV très attractif, elle pouvait faire ses preuves. Icarus hochait la tête. Elle n’avait pas tort et il allait de toute façon lui demandait une démonstration alors ça le soulageait de ne pas avoir à le demander lui-même. Il se leva de son siège et dit « Alors voyons tout ça… » Puis il sortit du vaisseau et pointa à un ouvrier plutôt costaud. « Toi, viens ici. » Ils se trouvaient devant la rampe d’embarquement. Il se tourna vers Alura « Si tu le maîtrises, tu as le job. » Le type n’était pas très malin mais avait des muscles qui rendaient son corps deux fois plus épais que celui de la jeune fille. Au moins ce serait plus au moins les dimensions des gardes qu’ils croiseraient pendant leurs voyages, autant habituer la jeune fille très vite à ce genre de combat. Enfin, le capitaine se tourna vers le type et lui dit « Tu l’attaques, mais tu lui casses rien. Si tu arrives à la maîtriser au sol, je te donne 30 crédits. » L’argent serait une motivation assez puissante pour motiver un type adulte à attaquer une gamine à [peine sortie de l’adolescence. Au moins, l’ainé Katherion était sûr qu’il y mettrait un peu de cœur et ne se mettrait pas à prendre des pincettes pour se battre contre son possible futur garde. Icarus fit quelques pas en arrière et attendit que l’un des deux se décide à bouger. L’échange devant le vaisseau n’avait pas échappé aux quelques techniciens du hangar qui avaient décidé de s’approcher un peu pour observer. Ce genre de distraction était bienvenue dans un quotidien monotone et il était possible de voir une montagne de muscle se faire ratatiner par une gamine, alors pourquoi se priver ?

Je m'étire les bras tandis que Icarus passe à côté de moi, un sourire parcoure mon visage, un peu excitée et intriguée par ce qui va suivre. Il n'avait pas perdu plus de temps, sa réponse fut vive et brève. C'est un homme vraiment très professionnel et sérieux, ne cherchant pas à voir simplement avec des idées corrompus par l'image stéréotype. Ne me jugeant pas simplement à ma taille, il gagne peut-être à passer sur quelque chose de peut-être sérieux, ou peut-être pas. Car après tout, même si je me suis appropriée la violence du combat au cours de ma vie, je ne suis peut-être pas qualifié pour ce poste. Il n'est pas certain que je possède les compétences nécessaires pour ce travail, même si je possède d'autre compétences élevées qui vaut le détour. Par exemple, je pourrais très bien neutraliser n'importe quel ennemi avec la force, surtout si cet ennemi en question ne possède rien pour se défendre contre la force. Toutefois, je ne peux guère faire usage de la force ici et cela pour plusieurs raisons, dont le fait que l'existence des jedis se doit de rester secrète, particulièrement. Du coup, ici je vais seulement faire preuve de la maîtrise au combat que j'ai acquise en me battant, en recevant des coups, en apprenant de mes erreurs. J'ai appris de mes faiblesses pour renforcer mes aptitudes au combat, n'hésitant pas à mêler mes connaissances de forme de combat Jedi aux techniques martiales, aux mouvements de mes bras, de mes jambes, du reste de mon corps. Alors, je me mets à le suivre, impatiente de commencer mon entretien d'embauche, si on peut le dire ainsi. Nous sortons du vaisseau, un vent vient balayer ma chevelure dorée, mise en valeur par les rayons du soleil qui traversent le hangar. Je décide immédiatement d'attacher mes cheveux, sentant que plus tard ils pourraient me porter préjudice.

Et pour être honnête, je ne tiens pas vraiment à utiliser mes cheveux comme excuse si j'échoue à l'épreuve que compte probablement me faire passer Icarus. Le capitaine de l'Orono Bastra fait appel à un autre homme, imposant, une armoire à glace. À côté de ce type, j'ai l'air d'une gosse qui s'est perdue dans ce hangar. Je suis calme, à vrai dire, il me semble fragile, peut-être est-ce dû au fait que j'ai affronté pire, tel que mon maître... Cependant, car je suis une jedi, je ne laisse pas la confiance monter en moi et considère vraiment cet homme comme un adversaire aussi dangereux que peut l'être un sith, ainsi je me battrais vraiment sans retenue et surtout sans la force. Mon esprit avait déjà commencé à analyse un moyen de le neutraliser rapidement sans trop de douleur. Il est musclé et donc plus fort que moi, il ne faut pas ce mentir, sans la force je ne suis pas plus impressionnante que n'importe quelle autre femme de mon gabarit. Mais j'avais acquis de la technique, de la rapidité et de l'agilité, en plus qu'une bonne intuition, je devrais donc jouer sur ces atouts pour prendre le dessus. Icarus m'annonce que si je le maîtrise, j'ai le boulot... Cette simple phrase m'enflamme l'esprit d'une grande détermination. Je ne lui réponds pas, mais il peut certainement voir dans mes yeux que j'étais prête à commencer. Il se retourne vers l'homme pour le motiver à être sérieux avec moi, ce qui de mon côté me motive davantage encore. Tandis que quelques spectateurs s'approchaient, je commençais à me mettre alaise au niveau vestimentaire, retirant ma tunique, laissant paraître ma tenue légère en dessous. Je fais face à mon adversaire, les bras détendus, debout sans me positionner en garde. Une position qui laissait paraître plein d'ouverture pour m'atteindre et me maîtriser. Cependant, c'était ici le piège, paraître exposée pour mieux défendre et attaquer.

Il me sous-estimera à cause de ma corpulence, il me sous-estimera davantage si je ne me mets pas en garde... Ou le contraire s'il a un bon instinct. Mais pour être sûr de le déstabiliser dès le coup d'envoie, je m'avance vers lui en marchant, comme si le combat n'avait pas lieu. Je ne le regardais pas et m'arrête seulement à quelques centimètres de lui, avant de lever la tête vers lui. Je souris d'un sourire provocateur, le genre à faire partir au quart de tour, si on n'a pas le sang froid. Je voulais qu'il m'attaque le premier et c'est ce qu'il fera !

Alura a écrit:

Grande réussite : La provocation est un succès et l'homme enchaîne avec une attaque prévisible qu'Alura dévie afin de prendre appui sur le bras de l'homme.  
Réussite : La provocation fait sourire l'homme sans toutefois le troubler d'un sentiment de perplexité, au contraire Alura semble avoir fait une touche sans le vouloir. L'homme lui fait un clin d'oeil...
Petit réussite : La provocation ne fait ni chaud, ni froid à l'homme.
Petit échec : La provocation passe inaperçu et l'homme tente d'attraper Alura...
Échec : La provocation titille les nerfs de l'homme qui ne supporte pas ce genre d'individu. Il tente un crochet du droit...
Grand échec : La provocation fait naître un sentiment mauvais et malsain chez l'homme. Peu importe ce qu'à dit Icarus, il va la cogner cette petite prétentieuse, même si elle chiale...

La provocation est échec, je ne sais même pas s'il l'aperçoit où y prête attention. Quoi qu'il en soit il tente de m'attraper, surprise du geste, il y arrive. Sauf qu'évidemment, je suis seulement à que centimètre de ses bijoux de famille que j'attrape comme un réflexe sous la main la plus proche. Je les écrase délicatement pour qu'il me libère... Avant qu'il me libère, je passe tout de même ma jambe droite derrière sa jambes gauche et le pousse avec mon épaule à la suite pour qu'il bascule au sol. Cette fois je me mets en position de combat, un peu déçu de ne pas l'avoir désorienté.  

La gamine avait l’air motivée. En tout cas, elle ne protesta pas quand Icarus montra ses réelles intentions. Et en même temps, que pouvait-elle dire ? Après tout, ce genre de combat improvisé faisait partie du métier. Il y avait peu de combats auxquels Icarus avait pris part qui respectaient de quelconques règles. Mêmes des batailles rangées, ils n’en avaient pas chez les contrebandiers. On attaquait par derrière, on essayait de gagner le combat de la manière la plus fourbe possible et il existait sur le corps du capitaine beaucoup de cicatrices indiquant que même avec des bons gardes, il fallait toujours savoir se défendre soi-même dans ce monde. Avec le temps et l’expérience, il avait réussi à acquérir de bonnes capacités en tir et il avait aussi appris à faire confiance à ses tripes. Dès que quelqu’un ne lui revenait pas, il évitait de trop s’en approcher et gardait son blaster près, au cas ou. Ce genre de choses l’avait gardé en vie jusqu’ à présent et il ne comptait pas changer de sitôt.

Le combat s’entame. Le capitaine les voit s’attraper quelques instants avant que l’ouvrier ne tombe en arrière. L’ainé Katherion était un peu déçu, il aurait bien voulu que l’un des deux termine ça au plus vite. En situation réelle, ils n’auraient pas beaucoup de temps pour maitriser quelqu’un avant que des renforts armés n’arrivent pour les démembrer. Surtout qu’en réalité il n’y avait que très rarement qu’un seul garde dans les environs et qu’il faudrait aussi e désarmé rapidement avant de pouvoir le maitriser à terre... Mais pour une démonstration d’embauche cela suffirait largement. Le type se redressa et s’élança une fois de plus sur la jeune fille, jouant tout sur sa force et sa taille plutôt que sur sa technique ou son agilité. De toute façon, son métier était de transporter des boites et des caisses et il n’avait jamais vraiment servi à autre chose. Il avait déjà combattu dans des batailles de poivrots à la Cantina du coin, mais jamais contre un tel adversaire et dans de telles conditions…

Réussite : il attrape Alura.
Échec : la jedi arrive à l’esquiver.

La jeune fille n’eut pas le temps d’esquiver qu’elle se fit enfermée entre les bras immenses de l’ouvrier qui la souleva depuis le sol. La petite taille de la jeune fille n’était pas un avantage à cet instant précis : ses pieds ne touchaient plus le sol. Regardant sa montre un instant, Icarus laissa échapper un soupir. Il semblait que finalement, il allait devoir chercher un nouveau garde dans le marché… En tout cas, cet ouvrier n’était pas assez malin pour se voir pourvoir le poste. Malgré sa force, il fallait un peu plus pour arriver à maitriser des adversaires, surtout quand il y en avait plusieurs. Icarus lança « Bon, accélérez… Je n’ai pas toute la journée… » Les spectateurs autour de lui n’étaient pas d’accord et échangeaient déjà des paris sur qui allait gagner. Il était évident que l’ouvrier était donné favori pour le moment. Icarus montrait de plus en plus un air ennuyé en regardant les deux combattants. Lui qui s’attendait à être étonné, pour le moment ce n’était pas particulièrement impressionnant.

Monsieur est insistant, il semble vraiment vouloir me câliner et me coller contre lui... le petit pervers. Je m'attendais un échange de coup qui en vaille la peine, c'est d'ailleurs ce qui me plaisait au point d'en vouloir faire durer le plaisir. Cependant, apparemment, l'autre homme se contentait de m'attraper. Je ne sais pas si c'est par rapport à la demande de Icarus de ne pas me casser quelque-chose, ou le fait que je semble être une frêle petite fille sans défense, mais je commençais à être ennuyée. Je ne prête pas trop attention au public autour de nous, j'observe seulement tranquillement mon adversaire dans les yeux. Monsieur resserrait son étreinte sur moi, me soulevant au passage pour que je ne puisse plus avoir pieds. Aucune expression sur mon visage, mise à par celui de la déception. J'entends Icarus se plaindre qu'il n'avait pas de temps à perdre. « A quoi je m'attendais, franchement... » Chuchotais-je avant d'enfoncer mes doigts entre les côtes de l'homme et appuyer dessus pour les écraser. Aussi musclé qu'il peut l'être, c'est l'une des parties les plus délicates du corps humain, c'est pourquoi il faut faire en sorte de protéger cet endroit. En me prenant à nouveau dans ses bras, il a créé une ouverture assez grotesque. Lorsqu'il me lâche de nouveau, je ne perds pas de temps, à peine mes pieds ont touché les sols que je rebondis pour grimper sur l'homme en deux pas, deux appuis ; de la hanche à l'épaule. Je fais passer mes jambes autour de son cou, puis je me laisse tomber à la suite vers le sol avec tout mon poids, faisant basculer l'homme à nouveau. Je retombe sur mes pieds tandis que l'homme fait une pirouette avant de se fracasser contre l'acier de la plate-forme à nouveau. Je me tourne légèrement vers Icarus, un peu ennuyée moi aussi... « Précise que tu es pressé la prochaine fois ! » Certes, il sera probablement mon patron, probablement pas, mais je ne vais pas faire l'hypocrite pour autant. Je risque fort de dire ce que je pense ou de lui faire remarquer des trucs comme ce que je viens de faire à l'instant.

C'est moi, c'est ce que je suis et j'en suis fière... Je retourne à nouveau vers mon adversaire qui se relève posant sa main sur son cou. Peut-être qu'étais-je allée un peu fort, je n'étais pas loin de lui briser la nuque si je n'avais pas desserré l'étreinte de mes jambes autour de son cou à quelques secondes près. Il fonce à nouveau dans ma direction tentant un crochet pour me mettre certainement hors d'état, mais je dévie son mouvement en reprenant son trajet et profitant ainsi de sa vitesse de mouvement. Chercher à bloquer son coup avec sa force physique et la mienne, je risque d'avoir mal, alors je préfère plutôt me servir de sa force à lui. J'ai donc dévié son crochet du gauche, toutefois j'attrape dans le même mouvement le poignet de sa main et la plie, tendant au passage son bras. L'homme hurla, avant de s'agenouiller sous l'emprise de la technique qui l'y forçait... Tenter de se relever, c'est perdre son poignet. Trente foutus crédits en échange d'un poignet, était-ce là une bonne affaire pour lui ?

Alura a écrit:

réussite : L'homme hurle sous la douleur qu'il abandonne... Alura le libère.  

échec : L'homme refuse d'abandonner... Alura lui casse le poignet afin de le neutraliser et tenter de remporter ce combat

Et voilà, c'était la fin de cet entretien physique, l'homme venait d'abandonner... Tant mieux, j'étais véritablement prête à casser son poignet vue l'état de ma détermination à vouloir ce job. Je le libère avant de l'aider à se relever, je me dirige à la suite vers ma tunique que j'enfile de nouveau. Je retourne auprès d'Icarus pour avoir son avis et sa réponse à la suite.
 

La gamine ne semblait pas particulièrement embêtée de s’être fait immobilisée par le grand gaillard. D’ailleurs elle n’attendit pas longtemps avant de se dépêtrer de la prise d’une manière quelque peu acrobatique. Mais tous ces jolis mouvements ne servaient à rien si elle ne pouvait pas mettre son adversaire hors d’état de nuire rapidement. Il avait vu des petites créatures se mettre à s’agiter dans tous les sens et foute à terre trois gardes armés en un rien de temps, juste avec l’effet de surprise et des coups bien placés. Finalement, vous pouviez tabasser un type des heures pour l’empêcher de se relever, ou alors vous pouviez placer un coup fort bien placé pour le mettre à terre de manière permanente. Ça, c’était quand même plus efficace que le sang et le foutoir qui suivait un gros combat. Icarus ne pouvait pas se battre aussi bien à main nue, c’est d’ailleurs pour cela qu’il employait des gardes. Il cumulait une certaine dose de chance et aussi de maitrise de son blaster qui le quittait rarement, même jusque dans son lit, prenant presque la place d’un organe à part entière, indispensable pour sa survie au même rang que ses poumons ou son cœur.

Il avait toujours les bras croisés et il fronça les sourcils quand la jeune femme qui passait un entretien d’embauche lui répondit en utilisant le tutoiement, chose qu’elle n’avait pas fait un peu plus tôt. Si ce genre d’insubordination revenait trop souvent, il faudrait qu’il en discute avec elle. Non pas qu’il aimait que tout le monde lui donne dans le vouvoiement ou dans les courbettes démesurées mais il espérait que ses hommes savaient qu’il ne parlait pas pour ne rien dire et que ses ordres étaient tous murement réfléchis et non ouverts à la discussion. Il observa la fin du combat et finalement se retint de sourire lorsque son ouvrier se mit à demander l’arrêt du combat. Icarus leva la main droite alors que, derrière lui, les ouvriers s’échangeaient des crédits suite à leurs paris.

« Ok ok. Tu commences demain. Tu te présentes chaque matin sur le pont. Je te dirais s’il y a des courses à faire. » Il s’approcha et pianota sur sa tablette. « C’est 50 crédits par jour de boulot. Tu as un contrat de 3 mois pour le moment et on verra au terme de ce contrat si on le rallonge. Ça te va ? » Il tendit sa main, l’équivalent d’une signature de contrat dans le milieu contrebandier. Les voleurs ne faisaient pas de papiers compliqués pour employer quelqu’un. La parole était une valeur assez sure et respectée entre professionnels pour qu’elle porte une grande importance. De plus, moins de traces existaient entre chaque équipage, moins il était facile de trouver quelqu’un ou d’avoir des problèmes avec les différentes lois des différents systèmes et planètes. La sécurité avant tout. Icarus rajouta « J’ajouterais Alma au registre du hangar et dans la liste de l’équipage. Tu dis juste ton nom et normalement on te fait entrer sans soucis. » Sa sœur était la chef de hangar, son équipage était généralement assez peu ennuyé dans la station.

Ah merde ! Venais-je de le tutoyer à l'instant ? Je ne sais plus trop bien en fait, quand je parle sous l'effet de l'adrénaline, je n'entends plus et ne fait plus trop attention ce que je dis. Enfin qu'importe, je pense que je remporte ce combat avec succès. J'observe autour de moi les ouvriers s'échanger des crédits, mon regard les scanne un à un afin de voir si l'un d'entre eux paraîtrait suspect. Je sais que je me suis faite remarquer avec Elyas durant les événements du District 1313, je ne pense pas que quique ce soit connaisse les visages, ni même l'identité des Jedi sur place... toutefois, je me dois de rester vigilante, il n'y avait pas que les vestiges de l'empire qui était à ma recherche. Ma mère devait soulever des montagnes pour mettre la main sur moi, d'autant plus que les Black, les esclaves de la famille Visiris sont de très bons pisteurs. J'enfile ma tunique à la suite, détachant mon regard des ouvrier, j'étais assez rassurée de ne pas avoir transpiré. J'aurais certainement attrapé froid avec la sueur qui collerait à la tunique, rien que de l'imaginer me fait péniblement frissonner de dégoût. Je m'avance à la suite vers Ica qui lève sa main droite, m'annonçant avec son sérieux si professionnel que je commencerai demain. Mon cœur ratte probablement deux ou trois battements sous l'effet d'une excitation joyeuse, je tentais de garder mon sérieux, mais je ne pouvais empêcher un sourire illuminer mon visage. Voyez le paradoxe total... Qui serait content de faire comme métier Garde de contrebandier ? C'est dangereux et la vie du garde est mise en jeu presque chaque fois qu'une situation se présente, peu importe laquelle. Dans mon cas, c'était là mon premier vrai métier avec une rémunération conséquente... Fini les petits job où les efforts n'étaient récompensés que de quelques bouts de nutriment séché. J'acquiesce quant à sa première phrase, l'écoutant attentivement pas la suite.

Cinquante crédits par jour de boulot - par la Force - je n'ai jamais été autant payée. Cela fait même presque beaucoup trop de crédit pour moi, je ne serais pas quoi en faire. J'en rigole intérieurement, car je viens pourtant d'une riche famille de Naboo. J'ai véritablement perdu cette habitude d'être alaise financièrement parlant. Moi qui avais tout sur un plateau d'argent, je mène maintenant une humble vie. J'acquiesce de nouveau de la tête avant de rajouter : « Oui, ça me va, c'est même plus que ce que j'imaginais. Je vous remercie ! » Je lui serre la main sans hésiter, vraiment ravie d'avoir pu conclure cet entretien. J'ai maintenant vraiment hâte d'être à demain, et aussi à après demain pour cette fameuse livraison, et apparemment pour rester quatre jours à la suite sur Tatooine pour des négociations. Il m'explique pour terminer, qu'il va enregistrer mon prénom au registre du hangar et dans la liste de l'équipage de l'Orono Bastra... Je peux désormais me venter d'être un membre d'un équipage de contrebandier, je serais beaucoup plus difficilement pistée par les Black ou autre individu à ma recherche. « Très bien. »  j'ajoute, en acquiesçant de nouveau de la tête, enthousiaste, très enthousiaste. « Bon, ben, je vais voir ce qu'il reste à faire dans le secteur et je vous dis donc : à demain, Capitaine ! » Terminais-je avant de me remettre à mes activités de la journée.