Les lueurs tamisées des néons miteux qui illuminaient péniblement les allées les plus sombres du district « The Works » clignotaient faiblement ce soir-là, créant comme toujours cette ambiance malsaine propre aux bas-fonds Coruscantis et auxquels étaient habitués les rares résidents du quartier qui veillaient tard et ne redoutaient pas de trainer dans le coin une fois la nuit tombée. Halos aux couleurs souvent vives et extravagantes, ces lumières instauraient un certain climat en ces lieux, établissant une atmosphère sordide dont l’aspect lugubre était accentué par les posters déchirés et la crasse sur le sol, les poubelles renversées et les odeurs pestilentielles et où chaque détail semblait rajouter du glauque à ce paysage atypique. De tous les éléments qui participaient à cet environnement on ne pouvait plus morbide, il était impossible de passer à côté des misérables enseignes aux éclairages fluo et qui indiquaient la présence des cantinas et autres clubs qui accueillaient les habitués du coin, ceux-là même qui trainaient mollement dans ces établissements sales et mal fréquentés après être rentrés d’une dure journée à l’usine, venant noyer leurs malheurs dans le fond d’un verre d’alcool Corellien bon marché et liquider leur misérable paye auprès des danseuses exotiques des clubs louches et bien moins prestigieux que ceux que l’on pouvait trouver dans les districts plus huppés de l’ancienne planète capitale. Parmi ces lieux de débauche et de dépravation dont les panneaux lumineux étaient la seule preuve extérieure de leur existence, l’Extase faisait sans doute partie des moins connus et des moins accueillants : cabaret à la devanture peu chaleureuse et dont les vitres étaient couvertes d’une épaisse couche de poussière et de pollution, l’endroit n’avait jamais réellement connu d’apogée et seuls quelques clients réguliers osaient s’aventurer à l’intérieur pour profiter des plaisirs tordus qu’offrait l’établissement. Et s’il était rare de trouver des gens pouvant témoigner de ce qui pouvait se tramer dans le club, tout me monde s’accordait pourtant à dire qu’il était parfois fréquenté par les membres d’un des gangs les plus dangereux du district 1313 lorsque ces derniers étaient en passage dans le quartier. Mais aucune preuve tangible n’avait confirmé ces rumeurs… Jusqu’à maintenant !
L’une des vitres du cabaret vola soudainement en éclats, les morceaux de verres étant projetés vers l’extérieur, suivis de près par le corps meurtri d’un Rodien dont la plainte fut à peine perceptible, trop étouffée par rapport aux bruits des coups de blasters qui résonnaient dans la salle principale et du vacarme provoqué par une bagarre des plus sanglantes, alors que le mobilier était balancé dans tous les sens au même titre que certains membres de gangs ayant tenté de riposter face à leur agresseur. Une bataille semblait faire rage ici, dans cet établissement d’ordinaire si calme et discret dont le silence venait d’être brisé par le son des coups sourds distribués et des gémissements de douleurs émis par les victimes de ce combat. Pendant les minutes qui suivirent, supplications et insultes vinrent troubler la quiétude de la nuit avant de finalement s’éteindre et qu’un calme relatif ne revienne. Enfin, le bruit de la porte principale s’ouvrant à la volée marqua définitivement la fin de la confrontation, alors qu’un homme sortait en trainant derrière lui le corps d’un Dévaronien inconscient et au visage couverts de bleus. S’arrêtant un instant pour sortir une cigarette de sa poche, Jericho Dorne grimaça légèrement en regardant autour de lui : debout à l’extérieur de l’Extase, il contemplait l’œuvre de sa fureur d’un air blasé, comme si ce déchainement de violence n’avait même pas réussi à le stimuler. Alors qu’il grattait sa barbe d’un air nonchalant, il repensa à ce qui l’avait amené à se trouver ici pour tabasser quelques mauvaises graines qui pourrissaient le quartier, lui qui n’avait plus mis un pied hors de son appartement depuis plus de trois semaines…
Quelques jours plus tôt il avait reçu un appel de la part de l’une de ses anciennes collègues, Feht'ris'sharo, alors qu’il était vautré dans son canapé mangé par les mites, une bouteille à la main et ses habits de la veille encore portés, puant l’alcool et le renfermé. D’ordinaire, il n’aurait jamais pris le temps d’allumer son holocom mais une force inconnue l’avait poussé à répondre, dévoilant la silhouette d’une des rares figures impériales avec qui il acceptait encore de discuter. Selon ses sources, un criminel notoire détenant des informations vitales pour les Vestiges de l’Empire traînait dans son district et si elle ne pouvait pas envoyer formellement des troupes à sa recherche, elle était prête à donner quelques crédits à Jericho s’il acceptait de retrouver le bandit afin qu’il soit discrètement interrogé. Il ne savait pas si c’était par réel besoin d’argent ou simplement car il était redevable à la demoiselle au teint bleu, mais le trentenaire avait accepté d’enfiler son ancienne armure pour aller faire régner l’ordre dans la ville à sa manière… C’était pour cela qu’il avait enfilé son plastron écarlate qu’il avait dissimulé sous un long manteau sombre, s’était emparé de son blaster personnel et avait arpenté les rues jusqu’à se retrouver à l’Extase où il avait trouvé Zevran Dell, sa cible qu’il s’apprêtait maintenant à ramener en lieux sûrs, après avoir chaudement corrigé ses gardes du corps et autres compères criminels. En le prenant sur son dos, il s’éclipsa discrètement dans l’un des mégablocs résidentiels du district.
L’immense immeuble de permabéton était à l’image du quartier dans lequel il se trouvait : sombre, crade et glauque. Nombreux de ceux habitant là faisaient partie de la classe ouvrière de Coruscant et malgré le fait que les murs soient épais et robustes, le temps ne les avaient pas épargnés et l’endroit donnait parfois l’impression qu’il allait s’effondrer sur lui-même. Devant Jericho, des kilomètres de couloirs et tout autant d’étages montraient à quel point l’édifice était immense et comment il était facile de se perdre à l’intérieur : parfait à ses yeux, le bâtiment lui permettrait de se mettre à l’abri avant que le gang auquel il avait causé du tort ne se rende compte de l’attaque et ne rapplique pour lui faire la peau. Pendant les minutes qui suivirent, l’ancien impérial parcourut le dédale qu’était le mégabloc à la recherche d’un appartement vide et ce fut finalement dans un studio délabré qu’il décida de s’arrêter. La pièce, servant certainement de squat pour les sans-abris, avait un certain air familier pour le trentenaire qui ne vivait pas dans bien plus luxueux que ça. Installant sa proie sur une chaise en attendant qu’elle se réveille et refermant la porte derrière lui, l’ex garde impérial profita de ce moment de calme pour contacter Triss et lui fournir ses coordonnées, attendant ainsi qu’elle le rejoigne pour récupérer le colis humain qu’il avait pour elle. Pendant qu’il s’attelait à la transmission, le Dévaronien se réveilla, encore dans les vapes mais suffisamment lucide pour s’exprimer correctement :
« Eh toi, l’alcoolo ! T’as la moindre idée d’à qui tu as affaire ? Des gens que t’as énervé ? Les 1313’s Kings vont te tomber dessus pour ce que t’as fait, t’es mort mon pote ! »
Sans réellement faire attention à son prisonnier, Jericho sortit son blaster et entreprit de l’entretenir en attendant l’arrivée de Triss, nettoyant son arme alors que son interlocuteur continuait à déblatérer des inepties bien plus grosses que lui pendant les longues minutes qui suivirent :
« Tu crois que tu vas faire quoi avec ton allure de clodo contre eux hein ? Ce sont des tueurs et ils vont te faire souffrir ! Mais si tu me relâches, peut-être qu’ils vont t’épargner qui sait, peut-être que… »
Le bruit sourd d’un coup porté au visage fit instantanément taire le Dévaronien, Jericho ayant fini par venir écraser violemment la crosse de son blaster sur la mâchoire du pauvre alien. Foudroyant sa victime du regard, l’ancien impérial lui intima de ne plus faire de bruit en mettant un doigt devant sa bouche avant de se diriger doucement vers la porte, l’arme à la main et prêt à tirer. Le criminel ne l’avait peut-être pas entendu à force de parler pour ne rien dire, mais quelqu’un approchait et il valait mieux pour eux de se faire discrets : en fonction de qui se retrouverait derrière cette porte, les choses risquaient de se corser pour l’un d’entre eux… Et il valait mieux pour tout le monde que ce ne soit pas pour celui qui avait le blaster…
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
Le speeder se tenait en vol stationnaire, en suspension dans une rue sombre balayés par la brume toxique, a peine illuminé par un éclairage publique vacillant qui n'avait plus dû être entretenu depuis la précédente république. A son bord, une personne patientait, vêtue d'une armure de combat sombre et d'un casque cachant son visage, les mains sur les commandes du speeder, immobile. Le silence était illusoire, entretenu par la solitude, l'obscurité, mais n'était en rien réel : l'endroit était baigné par le brouhaha de la circulation quelques niveaux au-dessus, si constant et permanant qu'il en devenait un bruit de fond que l'on oubliait. Un bruit de fond dans lequel le moteur du speeder se confondait tellement qu'il semblait silencieux. Et si omniprésent que, quand le comlink émit un signal sonore, seule la vigilance extrême de son propriétaire lui permit de le percevoir. Elle porta sa main à sa cuisse et attrapa l'appareil, lisant avec attention les coordonnées jointe à la communication. Il l'avait. A aucun moment elle n'en avait douté, il était bon. C'était précisément pour cela qu'elle avait insisté pour qu'il l'aide, lui et personne d'autre. Elle rangea soigneusement le comlink et reprit les commandes du speeder, se mêlant à la circulation indifférente avant de prendre la direction des niveaux inférieurs.
Cela faisait un moment qu'il circulait des rumeurs de trêve dans les couloirs de Bastion. Rien n'avait encore été décidé mais l'idée faisait son chemin, rumeur ou fait réel, parmi les officiers de l'Empire, chacun s'était déjà posé la question de ce qu'il pensait de ce projet. Pour le Lieutenant Triss, la question était déjà toute tranchée : si ce qui restait de l'Empire voulait survivre, il leur fallait apaiser les tensions, au moins le temps de se retourner, réunir les effectifs et les flottes de manière solide, rétablir un semblant de fonctionnement pour les mondes vivant sous la direction impériale. Si ce n'était qu'une rumeur pour certain, selon elle, c'était une nécessité. Aussi s'arrangeait-elle pour être mise sur les postes les plus à même de contribuer à agir dans ce sens. La surveillance avait toujours été l'une de ses grandes spécialités. Depuis une semaine, elle traquait une cible en particulier. Un petit malfrat d'apparence sans influence, sauf que ce dernier s'était récemment mit à se faire un peu trop entendre, affirmant à qui voulait l'entendre qu'il avait fait une découverte majeure, une nouvelle si alarmante qu'elle serait de nature à inciter la Nouvelle République à balayer net ce qui restait de l'Empire. Véridique ou non, fondée ou non, ce criminel semblait bien décidé à semer le chaos et attiser les braises d'un conflit encore omniprésent, une menace très claire dans ce chemin déjà aléatoire vers un semblant de trêve. Triss récupèrera le dossier et ne tarda pas à retrouver ses traces : Coruscant. Le petit malin s'était réfugié sur La planète où il pouvait non sans raison se penser à l'abri de l'Empire. Il avait de la ressource, mais Triss n'avait pas dit son dernier mot. C'était pourquoi elle avait contacté une personne de confiance, la seule personne à qui elle aurait pu confier une tache pareille, quelqu'un qui avait quitté l'Empire et pouvait donc intervenir sur place, sans qu'un lien puisse se faire entre cette affaire et l'armée impériale.
Ne restait plus au lieutenant que de venir cueillir le petit rigolo qui n'avait que trop couiné. Quatre jours, c'était le temps qu'il avait suffi à Jericho pour mettre la main sur le fuyard dont ils ne savaient au départ presque rien. Elle lui devrait une fière chandelle, c'était indéniable.
Le speeder s'arrêta et elle sauta au sol, se glissant dans le bâtiment en silence, sa tenue sombre la rendant presque indiscernable dans ces couloirs au gris si constant que l'air lui-même semblait suinter sur les murs. La main près de son blaster, elle croisa bien quelques pauvres erres au regard vide qui la remarquèrent à peine : leur existence si morne qu'une personne en armure ne semblait même plus en mesure d'attirer leur attention. Une personne en revanche semblait animée d'un semblant de vie. Elle la vit qui marchait quelques couloirs plus loin, empruntant les mêmes que ceux qu'elle devait prendre, avec l'allure nerveuse de la personne qui cherchait quelque chose. Triss se fit alors discrète, se rapprochant de lui et disparaissant aux coins des couloirs quand elle le pouvait. Son instinct ne l'avait pas trompée. Elle en eu la confirmation quand elle le vit poser la main sur le panneau de contrôle de la porte précise où devait l'attendre l'ex-impérial et le "colis". Il entra, un blaster à la main, fit un pas… Et s'effondra, touché par un rayon d'énergie. Il tomba au sol, laissant voir dans l'embrasure de la porte la silhouette féminine de l'officier en armure. Elle tourna sa tête vers Jericho et la cible, un dévaronien déjà un peu amoché. Mais ce fut à l'humain qu'elle s'adressa en premier.
- Je tiens à te dire que ce n'était pas flagrant par holo mais : par les étoiles, t'as vraiment une sale tête.
Il semblait être revenu à la vie sauvage, arborant une pilosité faciale digne d'un wookie et une allure, dans son ensemble, qui semblait aux antipodes des règles de tenues drastiques de l'armée impériale. C'était surtout les marques de l'errance qu'elle voyait sur les traits de son ami. Du pied, elle retourna le type qu'elle venait de paralyser et haussa un sourcil contrarié en reconnaissant l'emblème sur sa manche.
- C'est pas un des 1313's Princes, ou Royals, dans ce gout-là ?
Autrement dit un gang qui sévissait sur la planète et, si elle avait parlé avec le plus grand calme, elle restait bien consciente que ce n'était pas arranger ses affaires que de se prendre un gang dans les jambes. A deux impériaux ils gardaient de bonnes chances face à un groupe de malfrats, mais elle n'avait que peu de temps à gaspiller dans ces futilités. Elle régla son blaster sur un tir bien plus puissant et tira, sans un regard pour celui qui venait de mourir sans avoir pu reprendre conscience.
- J'ai un speeder qui attend dans la ruelle de secours. Je suggère de ne pas trainer ici.
Jericho Dorne
Chasseur de prime
Age : 36 ans Messages : 422 Occupation : Chasseur de primes Localisation : Coruscant, District "The Works" Race : Humain DC : //
Les bruits de pas qu’il avait détecté un peu plus tôt s’accélérèrent, trahissant la cadence de marche de celui ou celle qui s’aventurait un peu trop dangereusement dans les couloirs du mégabloc et posant ainsi une question de la plus haute importance : était-ce un résident pressé de rentrer chez lui ou criminel en quête de vengeance ? Une chose était sûre, c’était qu’il ne s’agissait pas là du rendez-vous qu’attendait Jericho : jamais Triss n’aurait commis l’erreur de se précipiter jusqu’à lui de cette manière, en trahissant sa présence autant que ses intentions. Non, le trentenaire avait affaire à une potentielle menace et cela le poussa à resserrer délicatement sa poigne sur la crosse de son blaster, relevant un peu les épaules pour améliorer sa visée, le canon directement pointé en direction de la porte. Pour des raisons de sécurité évidentes, l’ancien soldat avait choisi une pièce sans fenêtre et la seule façon d’entrer et de sortir était par le biais de cette même entrée qu’il guettait avec méfiance. Beaucoup auraient pensé qu’il s’agissait d’une erreur, ayant l’impression de piéger l’homme sans qu’il n’ait la possibilité de s’échapper : ils auraient eu tort de penser ça ! S’il n’en avait pas l’air aujourd’hui, Jericho avait autre fois fait partie du prestigieux corps de la garde impériale de l’Empereur Palpatine, une élite dont l’une des spécialités était de se frayer un chemin à travers d’innombrables adversaires pour permettre l’évacuation de l’ancien leader impérial. Et si éradiquer une armée de soldats surentraînés ne lui avait jamais posé le moindre problème, il était clair qu’éliminer des membres de gangs dans des couloirs étroits ne serait qu’une formalité… Si toutefois l’alcool et l’inaction n’avaient pas diminué ses réflexes…
Plusieurs secondes passèrent sans qu’aucun des membres présents dans la pièce n’ose bouger : s’il l’avait ramené un peu plus tôt, le Dévaronien captif avait maintenu le silence depuis qu’il s’était fait copieusement corrigé par son ravisseur. Les criminels avaient toujours ce besoin de provoquer et menacer leurs interlocuteurs quand ils étaient dans des positions délicates et parfois, il était bon de les remettre à leur place. Mais plus que tout, Zevran Dell possédait un autre trait très caractéristique des voyous dans son genre : il avait un sens de la survie très développé et nul doute que ce dernier s’affolait à ce moment précis. Même dans le cas où ses collègues venaient le sauver, sa vie était en danger et faire trop de bruit pouvait lui-être aussi fatal que ça l’était déjà pour Jericho. Aussi, il se contenta de garder les yeux rivés sur la porte comme l’ex impérial et tressaillit lorsque le bruit du boitier de commande extérieur résonna dans la salle et que le trentenaire posa lourdement son doigt sur la détente, prêt à faire feu à la seconde où le panneau coulissant menant à l’extérieur dévoilerait leur invité surprise. Contre toutes attentes, aucun coup de blaster ne retentit lorsque la porte s’ouvrit et qu’elle dévoila un homme pourtant paré à leur tirer dessus. Si pendant une fraction de seconde Jericho avait hésité à réagir, il s’était vite ravisé lorsque son regard d’émeraude s’était plongé dans celui vide de son opposant : sans qu’il n’ait rien eu à faire, l’homme sombra immédiatement dans l’inconscience, son corps lourd venant s’étaler de tout son long sur le pas de la porte, dévoilant à sa place la silhouette bien plus fine et familière d’une Chiss qui tombait à point. Un peu dubitatif, le trentenaire se ressaisit bien vite lorsque Triss s’adressa à lui, réussissant à lui tirer un très léger sourire, le premier depuis de nombreux mois :
« Toujours aussi douée en compliments à ce que je vois… Toi en revanche, tu n’as pas pris une seule ride : continuer de servir l’Empire semble au moins avoir réussi à quelqu’un ! »
Alors qu’il abaissait son arme pour ne plus paraître menaçant, Jericho regarda sa comparse retourner le corps inerte de sa victime pour voir son visage. Bien vite, elle en déduit ce que le jeune homme craignait : il s’agissait bien là d’un des membres du gang qu’il avait attaqué un peu plus tôt pour récupérer le Dévaronien et s’il avait réussi à arriver jusque-là, nul doute que bien d’autres hommes de main se dirigeaient dans leur direction à ce moment même :
« 1313’s King, la corrigea-t-il. Il se trouve que ton colis a quelques amis hauts placés au sein des gangs les plus dangereux de Coruscant et j’ai dû un peu les bousculer pour le récupérer… »
Sans sourciller, Triss exécuta l’homme au sol sous le regard indifférent de l’ancien impérial : il fallait être honnête, ils en avaient tous les deux vu d'autres et le meurtre de sang-froid était inscrit dans leur chair, parfois malgré eux. Servir sous l’Empire apprenait à ses soldats à ne plus s’indigner de ce genre de méthodes et dans leurs genres, la Chiss et lui faisaient partie de l’élite de ces mêmes soldats. Sans plus attendre, Jericho fit quelques pas en arrière pour prendre sa cible par le col, la soulevant de sa chaise pour qu’elle se dirige vers la sortie :
« Allez viens, on va faire un tour ! »
Alors qu’il arrivait au niveau de Triss, le jeune homme s’arrêta un instant pour lui tendre le Dévaronien comme s’il était une marchandise, enjambant par la même occasion le corps sans vie de son pauvre sauveteur sans grande preuve de respect :
« Voici ma part du contrat ! Maintenant on peut évacuer, à l’exception près que comme il s’agit de ton colis, c’est à toi de t’en occuper maintenant ! »
Jericho adressa un léger clin d’œil à la jeune femme, partageant avec elle une certaine complicité avec elle qui était suffisamment rare pour être soulignée. Malgré ses longues années de service, on ne pouvait pas dire que les relations entre collègues avaient toujours été au beau fixe pour le garde impérial : sa position auprès de l’Empereur, le devoir immense qu’il avait envers lui et la jalousie et la haine que pouvaient éprouver certains de ses confrères pour le corps qu’il servait n’avaient jamais facilité le contact et la camaraderie. Pourtant avec la jeune femme bleue, il y avait cette confiance et cette aisance qui rendait les opérations comme celles-là un peu plus faciles et surtout, qui leur avait permis de garder contact même après la désertion du trentenaire. Plaçant le colis sous la responsabilité de la demoiselle, Jericho jeta un œil dans le couloir afin de vérifier que le champ était libre lorsqu’il entendit des bruit de pas précipités dans l’escalier par lequel était venu sa coéquipière :
« Je m’occupe de ceux-là… Il y a un escalier de l’autre côté du couloir, va-y et trouve un chemin jusqu’au speeder ! Je serais juste derrière toi ! Il saisit un instant le Dévaronien par le col pour lui faire face. Et je compte sur toi pour bien te tenir avec la dame ou je m’assure personnellement de t’arracher les cornes que tu as sur ta tête… »
Le blaster au poing, l’homme attendit qu’une première silhouette soit perceptible dans le couloir pour faire feu, abattant sa cible de deux tirs en plein torse :
« Maintenant ! »
Faisant signe à Triss d’y aller, il effectua un premier tir de couverture afin de lui permettre de sortir de la pièce et s’enfuir : les choses sérieuses commençaient et la première épreuve de leur soirée allait être de se frayer un chemin dans ce dédale qu’était le mégabloc résidentiel et dans lequel se trouvait certainement une armée de gangsters ne demandant rien d’autre qu’à le refroidir définitivement…
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
Elle venait d'ôter son casque et eut un sourire à peine esquissé aux mots de l'ex-impérial.
- Ça fait partie de mon charme. Assurer un semblant de cohérence à ce qui reste, ça a le mérite de m'entretenir.
Leurs chemins s'étaient séparés quand l'Empire était tombé. Un an. Elle garda son regard quelques instants sur lui, essayant de se rappeler à quel moment sa décision de partir était devenue si nette. Sans doute avait-elle été tranchée dès l'instant où l'Empire avait cessé d'existé, dès la seconde où Palpatine était tombé. Jericho comptait sans doute parmi les soldats les plus loyaux de l'Empeureur, là où beaucoup, dont elle, se battaient encore pour les mondes impériaux, lui faisait partie de ceux pour qui l'Empire ne pourrait plus jamais être l'Empire sans celui qui lui avait donné sa raison d'être. Elle chassa ces souvenirs, les bribes de ce jour encore trop douloureusement ancrés en elle. Pleurer sur le passé ne ramènerait pas la puissance de l'Empire, seul travailler dur sur le présent comptait à présent. Et ce présent passait par ces misérables gangsters, manifestement.
- C'est un détail. Dit-elle, la voix teintée d'un léger méprit : que lui importait le nom précis d'une bande de hors-la-loi. Ils ne méritaient rien d'autre qu'un peu de plasma dans le crane. Puis ce n'est pas un nom qui le sauvera maintenant. Ajoute-t-elle, la voix lourde de menace envers le captif.
Elle laissa son ex-collègue se charger de Dell, au début, et s'apprêtait à quitter les lieux quand il lui "confia" sa commande. Triss posa un regard rougeoyant sur lui et haussa le sourcil dans une expression exprimant clairement "tu trouves vraiment que j'ai le loisir de gérer ce machin ?" presque serieux, avant de répondre à son œillade complice par un fin sourire entendu, puis de réenfiler son casque. La main de la chiss se referma sur le bras du captif dans une poigne ferme, assez pour lui faire passer l'envie de faire un pas hors des limites qu'elle lui autorisait et pour lui donner un petit aperçu de sa force. Dans l'autre main, elle tenait son blaster, prête à avancer pendant que Jericho ouvrait la marche en allant voir s'ils avaient de la visite : l'endroit n'avait qu'une échappatoire, le couloir. Des gens arrivaient et Triss le laissa s'en charger, suivant ses directives en entrainant le Dévaronien avec elle vers la sortie de la pièce, il fut récupéré au vol par l'ex-impérial pour recevoir quelques menaces supplémentaires. Le bonus sans doute.
- Ces cornes feraient très bien au-dessus de ma cheminée. Dommage que je n'ai pas de cheminée. Acheva-t-elle, pince-sans-rire.
Attentive, elle patienta quelques instants, l'ouverture ne tarda pas, indiquée par Jericho par un signal tout en ouvrant le feu. Triss attrapa leur prisonnier et avança dans le sens du couloir, progressant vite, hâtée par le bruit des tirs de blaster derrière eux, surveillant le couloir s'ouvrant devant elle car, si son ami couvrait leurs arrières, rien ne leur assurait que personne n'arriverait par l'avant. Ils atteignirent l'extrémité du couloir sans encombre et elle ouvrit la porte, trouvant derrière un escalier de secours, comme prévu. Faisant passer Dell devant elle, elle entama la descente, s'orientant instinctivement pour garder à l'esprit l'emplacement théorique du speeder. Au pire, si ça tournait mal, elle pouvait toujours activer sa commande de pilotage automatique vers un autre point de rendez-vous. C'était juste risqué si quelqu'un suivait alors le speeder vide pour les cueillir à la sortie.
De toute façon la question ne se posa pas d'avantage : elle franchissait un deuxième palier quand elle entendit un bruit métallique contre le sol, un bruit caractéristique d'un petit objet très dangereux. Grenade ! Avertit-elle en se jetant au travers d'une porte adjacente, entrainant le prisonnier avec elle. La masse de Jericho s'abattit sur eux à son tour, elle referma la porte métallique d'un coup de talon une fraction de seconde avant que la déflagration ne l'ébranle. D'autres explosions suivirent, plus lointaine, signe que leurs poursuivants attaquaient sans trop savoir où ils étaient. Devant eux, un couloir sombre s'ouvrait.
- Essayons par-là, on dirait un de ces tunnels de maintenance qui font la jonction entre les blocks. Evalua-t-elle en forçant Dell à se relever. On a un peu d'avance, ils ne semblent pas savoir par où on est passés précisément. Ce n'est tout de même pas à cause de celui-là que tu as rameuté l'intégralité du gang, si ?
Elle se remit en marche, ses yeux s'habituant presque instantanément à l'obscurité bien que légèrement gênée par la contrainte du casque. Le couloir n'était pas très long, ils tournèrent, descendirent une volée de marche puis deux autres tournants avant de trouver enfin une sortie de secours, une échelle qui remontait vers la surface. Prudente et restant en retrait avec le captif, elle préféra continuer de laisser la place d'éclaireur à son coéquipier.
Jericho Dorne
Chasseur de prime
Age : 36 ans Messages : 422 Occupation : Chasseur de primes Localisation : Coruscant, District "The Works" Race : Humain DC : //
Dernière édition par Jericho Dorne le 21/7/2016, 02:51, édité 3 fois
Good Ol' Days - Triss
Le corps sans vie de sa première victime gisait sur le sol, véritable mise en garde pour les autres malheureux qui oseraient s’avancer dans le couloir la tête baissée. Grâce à ce premier tir réussi, Jericho allait donner suffisamment de temps à Triss pour évacuer leur prisonnier vers la sortie de secours, permettant une extraction de leur cible grâce au fameux speeder de la Chiss. Son blaster au poing, le trentenaire tira une seconde rafale en direction de l’escalier par lequel les membres du 1313’s King semblaient arriver et emboita rapidement le pas à la jeune femme, évitant de peu un tir qui lui aurait sans doute valu une longue plongée dans une cuve de bacta. En réponse, l’ancien soldat impérial abattit un nouvel adversaire dont la chute força ses frères d’armes à reculer, offrant ainsi la possibilité à Jericho de s’éclipser par l’escalier de secours, suivant son alliée à la trace et bloquant la porte derrière lui : s’ils ne pourraient plus sortir par ici, ils auraient au moins la certitude qu’ils ne seraient pas non plus suivi par derrière. L’adrénaline s’empara bien vite du jeune homme, alors que s’engageait une fuite haletante dans le dédale de couloirs et d’escaliers qu’était le mégabloc résidentiel. Cela faisait quasiment une année que l’ex garde impérial n’avait pas vécu de situation aussi excitante, où la frontière entre la vie et la mort devenait infime, où les seuls sons perceptibles étaient ceux de son cœur et des blasters crachant des rayons mortels. Pendant des années il avait été plongé au cœur des batailles, avait affronté d’innombrables ennemis au nom de l’Empereur et la coupure soudaine qu’il avait faite avec ce monde lors de sa désertion ne lui avaient pas fait prendre conscience d’à quel point cette ambiance lui manquait. Combattre avait toujours été la seule chose qu’il savait bien faire et il se rendait à présent compte que son inactivité suite à son départ de l’Empire n’avait pas été pour lui un refuge mais bel et bien un tombeau. Pour la première fois depuis longtemps, il donnait un sens à ses journées, avait un but à suivre et surtout, appréciait cela !
Dévalant les marches en talonnant Triss, Jericho cherchait du regard une échappatoire, un endroit d’où ils pourraient rejoindre la sortie. Autour d’eux, les bruits de pas s’étaient démultipliés et des tirs de blaster préventifs résonnaient, prouvant la puissance de feu dont bénéficiaient les malfrats envahissant le bâtiment. Combien d’hommes avaient été lancés à leur poursuite ? S’il comprenait l’importance de fuir sans en croiser trop, Jericho espérait silencieusement pouvoir en faire le décompte à grands coups de vibrolame. Être en sous-nombre avait été le quotidien des gardes impériaux mais jamais cela n’avait posé le moindre problème. Et s’il était un peu rouillé, l’ancien chevalier écarlate avait récemment prouvé de quoi il était capable en attaquant seul le club des 1313’s Kings. Alors qu’il était perdu dans ses réflexions, l’homme fut tiré de ses songes par l’exclamation de la Chiss qui se jeta vers une porte adjacente à la vue d’un détonateur thermique roulant vers eux. Le sang de Jericho ne fit qu’un tour lorsque son regard se posa sur l’explosif et ne se fit pas prier pour sauter à son tour vers un lieu plus sûr, s’écrasant aux côtés de Triss dans un fracas des plus violents alors que l’éclat de l’engin fit trembler les murs, soulevant un nuage de poussière qui les recouvrit alors que la déflagration calcinait la cage d’escalier par laquelle ils étaient venus. Un sifflement insupportable dans les oreilles et grimaçant un peu en se relevant, le compagnon de route de l’impériale reprit doucement ses esprits, écoutant vaguement les instructions de sa camarade avant de lui emboîter de nouveau le pas alors qu’elle s’enfonçait dans les ombres du couloir qu’ils étaient sur le point d’emprunter.
« Comme je te l’ai dit plus tôt, ton pote n’a pas que des anges dans son entourage ! Mais pour être totalement honnête avec toi, il se peut que j’aie été contraint de m’en prendre directement à ses alliés pour aller le récupérer. A l’heure où on parle, certains cadavres de Kings doivent encore fumer dans l’une de leur planque… »
Alors qu’ils s’éloignaient du lieu de l’explosion, les deux compères n’eurent pas à faire un long chemin avant de se retrouver face à une échelle menant sans doute vers l’extérieur. Marquant une pause dans leur course pour reprendre leur souffle et décider de la marche à suivre, ils se firent plus discrets lorsque les bruits de pas semblèrent se rapprocher avant de s’éloigner de nouveau, preuve qu’ils n’étaient pas encore repérés. Alors que Triss surveillait leurs arrières, Jericho saisit de la vibrolame double accrochée dans son dos avant de grimper à l’échelle, ouvrant une trappe donnant sur les toits avec le plus de délicatesse possible. D’un coup d’œil, il analysa les environs pour y voir la silhouette de trois membres des Kings faisant dos à leur sortie, guettant certainement tout mouvement suspect en contrebas, dans les allées poisseuses du district. Plus loin, le toit semblait donner sur un autre bloc d’où ils pourraient peut-être s’échapper plus facilement :
« Peux-tu faire en sorte que ton speeder puisse nous attendre sur le toit du mégabloc d’en face ? Si j’arrive à neutraliser les crétins qui sont juste au-dessus de nous, tu devrais être en position de courir jusqu’à là-bas, entrer dans le bâtiment et atteindre les hauteurs sans rencontrer trop de résistance… Et si je foire, j’espère que tu seras assez rapide pour éliminer les adversaires restant avant que ces derniers ne donnent l’alerte ! »
Inspirant profondément, Jericho fit un signe de la tête à Triss pour lui signaler qu’il était prêt dès qu’elle le serait aussi et finit par définitivement ouvrir la trappe, profitant du fait que personne ne l’attendait là pour se faufiler jusqu’aux guetteurs, la vibrolame double à la main.
Citation :
Grande réussite : Jericho arrive à éliminer les trois adversaires avant que ces derniers ne sonnent l'alarme et sans même qu'ils n'aient le temps de riposter. Réussite : Jericho arrive à éliminer les trois adversaires avant que ces derniers ne sonnent l'alarme mais après qu'ils aient tenté de résister. Réussite : Jericho arrive à éliminer les trois adversaires avant que ces derniers ne sonnent l'alarme mais se fait blesser superficiellement. Petit échec : Jericho arrive à éliminer les trois adversaires mais l'un d'eux est prêt à sonner l'alarme avant de mourir Echec : Jericho arrive à éliminer deux des trois adversaires et le troisième est prêt à sonner l'alarme en plein combat. Grand échec : Jericho arrive à éliminer deux des trois adversaires mais est blessé et le troisième est prêt à sonner l'alarme en plein combat.
D’un geste fluide, Jericho ouvrit les hostilités, tranchant la main de l’un de ses opposants avant que ce dernier n’ait le temps de comprendre ce qu’il se passait. Cette dernière tomba au sol, un comlink encore coincé entre les doigts mais son possesseur n’eut pas le temps de s’en plaindre, la pointe de la lame virevoltant jusqu’à lui trancher la gorge dans une giclée de sang des plus esthétiques. A ses côtés, les collègues de la victime virent pour la première fois leur agresseur avant de porter la main à leur ceinture, tentant de saisir leur blaster dans la précipitation : trop tard ! Avant qu’un seul coup de feu n’ait été tiré, Jericho sectionna la jambe du premier ennemi, le poussant à mettre genou à terre alors que son partenaire se faisait violemment empaler sous ses yeux, tombant au sol, le regard vide et la bouche dégoulinant d’un liquide écarlate. Dans une tentative désespérée, le survivant essaya d’allumer son comlink sous le regard amusé de son bourreau mais ne put que faire face à sa propre fin lorsque l’ancien garde impérial vint planter sa lame entre ses deux yeux, repoussant le corps du pied juste après pour extraire son arme du crâne de sa dernière victime…
Mortelle et implacable, l’attaque avait été effectuée d’une main de maître, prouvant à ceux qui avaient été témoin du carnage que si Jericho était doué avec un blaster, cela n’était rien comparé à la maîtrise qu’il avait de l’arme emblématique des gardes impériaux. Rangeant la lame dans son dos, le trentenaire fit signe à Trisse de venir :
« Ça ne prendra pas longtemps avant que leurs potes ne se rendent compte qu’ils ne répondent plus. On doit faire vite ! »
Montrant du doigt leur porte de sortie de cet enfer, Jericho jeta un dernier coup d’œuvre au cadavre avec un sourire satisfait : il avait beau avoir passé les derniers mois à s’imbiber d’alcool, il n’en était pas moins un digne guerrier de l’Empereur !
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'Dé facile' :
Feht'ris'sharo
Empire
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
Dernière édition par Feht'ris'sharo le 24/7/2016, 19:01, édité 1 fois
Good ol' days
Good ol' days
Il revint très vite de son repérage en annonçant qu'il y avait des "crétins" à la sortie dont il comptait se charger, elle hocha la tête quand il demanda si elle pouvait déplacer le speeder, comprenant où il voulait en venir. Avant toute chose, elle profita de cette accalmie pour fouiller plus consciencieusement le captif et s'assurer qu'il ne dissimulait aucune arme dont il aurait pu se servir quand ils s'y attendraient le moins. Sous les mains féminines, le Dévaronien se sentit forcé de faire une remarque graveleuse qui prit le ton d'une invitation intime, à laquelle Triss répondit d'un coup de poing au visage lui démontrant quelle "jeune femme délicate" elle pouvait être en ajoutant une ecchymose à sa collection déjà bien amorcée par Jericho. En dehors de l'exaspération qu'il suscitait, il n'avait sur lui aucune arme et Triss le poussa devant elle, à demi inconscient. L'échange n'avait duré qu'un bref instant et elle s'assura que son comlink faisait la liaison entre elle et le speeder.
- Il est en route, on a deux minutes avant qu'il n'arrive. Estima-t-elle. C'est partit.
Elle laissa quelques secondes d'avance à Jericho et, quand elle entendit le bruit du premier corps tombant au sol, elle poussa le Dévaronien vers le haut de l'échelle, elle à sa suite, puis sortit à l'air libre pour constater le résultat de l'affrontement. Cela n'avait pas duré longtemps, quelques instants à peine et elle découvrit une scène digne d'un combattant qui avait été l'élite de l'Empire : un nettoyage presque artistique peint au fil de la lame. Triss balaya la scène d'un regard appréciateur, ce n'était jamais bien ragoutant de voir des corps quelque peu éparpillés, mais elle savait reconnaitre le travail bien fait. Jericho ne leur avait laissé aucune chance : chaque blessure était mortelle, chaque coup avait empêché la moindre alarme et chaque exécution s'était produite avant que l'un d'eux n'ai pu ne serait-ce que pousser un cri d'alerte. Brillant, c'était juste brillant. Et le tout sans qu'il n'ait eu besoin de tirer le moindre coup de blaster, la mort s'était abattue sur eux sans autre bruit que celui de la lame fendant l'air et des corps (ou parties de corps) tombant au sol. L'efficacité dans la férocité, dire que son auteur avait raccroché depuis des mois. Elle s'approcha tout en tenant le Dévaronien que ce spectacle semblait mettre mal à l'aise, à en juger par le pâle que prenait le rouge de sa peau. Il ne comptait tout de même pas être malade en plus de tout ça ?
- D'autant plus que notre délicat ami semble ne pas apprécier la vue. Filons d'ici. Acquiesça-t-elle.
Elle le poussa en avant, se pressant vers l'entrée du second bloc. La porte s'ouvrit et elle se repéra sans mal dans les couloirs jusqu'à la cage d'escalier menant sur le toit, mais entre elle et ladite cage, elle entendit des gens arriver. Naturellement, on les cherchait ici aussi, ce fichu gang était partout. Elle s'immobilisa et poussa le captif sans ménagement dans un couloir, se préparant à accueillir les arrivants avec tous les honneurs. Au bruit des pas, elle estima à deux le nombre d'arrivants, elle se cala dans l'angle du couloir, profitant de l'obscurité et de son armure sombre pour optimiser au mieux l'effet de surprise.
Dé blaster[facile] Grande réussite : Deux morts. Réussite : Un mort, un blessé. Petite réussite : Deux blessés. Petit échec : Un blessé, un flippé. Échec : Un blessé, un en fuite. Grand échec : Ils se cassent très vite.
Le premier apparu au détour du couloir, c'était bel et bien un membre du gang des 1313's Kings. A peine avait-il dépassé l'angle qu'il fut fauché à l'épaule par un tir de blaster qui le projeta au sol, rendu inconscient par le choc. Le second pila net en voyant son camarade s'effondrer, cette brève seconde de doute fut mise à profit par la Chiss qui l'empoigna par le col et le plaqua contre le mur, le canon de son blaster sous son menton.
- Tu as un bien joli comlink dis-moi. Murmura-t-elle de sa voix la plus glacées, la teintant même d'une petite once de folie qu'elle employait quand elle voulait se faire passer pour une sadique. Que dirais-tu que l'on passe un petit accord : tu dis à tes potes que tout va bien ici, et tu auras la vie sauve. Elle ponctua sa phrase du déclic caractéristique de la sécurité levée. Sous sa main, elle sentait le type trembler : la menace avait atteint son but, il hocha la tête frénétiquement et pris son comlink en main. Rien à signaler ici, tout est calme dans ce bâtiment. Les tirs ? Ouais le blaster de Vret s'est enrayé, il a tiré dans l'mur ce con ! Articula-t-il avant de couper la transmission. Me tuez pas… Sans répondre, Triss tira. Un trait paralysant à bout portant, c'était suffisant pour le rendre inconscient un certain nombre d'heure, peut-être même lui laisser quelques séquelles, mais elle avait rempli sa promesse : il n'en mourrait pas. Compte tenu de ce qui était advenu des autres, lui et son ami inconscient s'en tiraient fort bien. Elle laissa le corps inerte s'effondrer sur le sol, reprenant le captif par le bras, elle monta les marches après avoir fait signe à Jericho de suivre. Elle aurait pu les tuer mais ce n'était plus ses soucis à présent, revenir dessus ne lui ferait que perdre quelques secondes… et surtout, permettait de prouver d'avance au captif que quand elle promettait la vie sauve, elle le faisait. Un prémices aux négociations délicates qu'elle comptait mener face à lui. Ils arrivaient au dehors alors que le ronronnement du moteur du speeder enflait. Quelques secondes plus tard, il se posait devant eux. Triss ne prit pas le temps d'apprécier le timing bien que très satisfaite, elle balança le captif à l'arrière, pris place aux commandes et démarra aussitôt que Jericho fut à bord.
- On risque d'être pris en chasse, il doit y avoir des observateurs sur les bâtiments autour, ou alors ce sont des gros incompétents. Je conduis, tu nous couvre ?
Dernière édition par Jericho Dorne le 24/7/2016, 23:49, édité 2 fois
Good Ol' Days - Triss
Le carnage dont il avait été l’auteur avait galvanisé Jericho, l’homme sentant naître en lui un second souffle dont il avait bien besoin après tant de mois d’inactivité et d’enlisement dans la paresse et l’ennui. Pour la première fois depuis la mort de l’Empereur, il avait l’impression d’être digne de l’uniforme écarlate qu’il avait porté durant des années. Son corps n’était plus tremblant à cause de l’alcool, ses yeux n’étaient plus plissés à cause de la fatigue et son cœur battait à grands coups, boostant l’intégralité de son organisme et le poussant à se donner au maximum dans cette mission que lui avait confiée sa camarade Chiss. Cette dernière ne tarda d’ailleurs pas à le rejoindre, constatant les dégâts avec un semblant d’admiration : elle avait su reconnaître le bon travail de son collègue et le regard qu’elle lui adressa pendant une fraction de seconde fut sans doute la plus belle des récompenses qu’il aurait pu avoir à cet instant. Depuis combien de temps n’avait-il pas rendu quelqu’un de fier et de reconnaissant pour ses services ? Beaucoup trop longtemps à son goût… Peut-être devrait-il faire un peu bouger les choses, changer ses habitudes pour démarrer une nouvelle vie, une existence dont Palpatine ne serait plus le centre et dans laquelle il pourrait faire ce dont il est plus doué tout en servant ses propres intérêts… L’idée lui plaisait, mais ses plans resteraient hypothétiques s’il ne bougeait pas vite de ce toit ! Acquiesçant de la tête lorsque Triss lui confirma qu’il valait mieux bouger au plus vite, il lui emboîta le pas en regardant bien autour d’eux que personne ne les avaient vu, finissant par s’engouffrer dans le second mégabloc en s’assurant de bien fermer derrière lui.
S’il avait servi d’éclaireur jusqu’à présent, c’était à présent la Chiss qui ouvrait la marche, blaster à la main et prisonnier sous sa surveillance. Pour être totalement honnête, Jericho avait beau bien connaître la jeune femme, il n’avait quasiment jamais eu l’occasion de la voir directement à l’œuvre. A l’époque de l’Empire, leurs affectations ne leur avait permis de se rencontrer que dans des cadres officiels et où il n’y avait supposément aucun danger. Aussi, il connaissait les capacités de Triss uniquement grâce à la réputation qu’elle avait dans son service et il était plaisant de la voir mener des opérations sur le terrain de cette manière, gagnant à chaque pas un peu plus de confiance envers sa camarade. Le travail en équipe n’était pas la spécialité du trentenaire, du moins quand l’équipier n’était pas un garde comme lui : sa fonction auprès de l’Empereur l’avait toujours poussé à garder une certaine distance avec les autres impériaux et cela se ressentait aujourd’hui, alors qu’il n’avait au final que peu d’affection avec les Vestiges et leurs soldats, sa loyauté ayant toujours été envers l’Empereur plus qu’envers son régime. Pourtant, tout cela devenait très naturel quand il était avec l’officière impériale, la suivant aveuglément sans se demander ce que ça impliquait. Alors qu’il repensait à tout cela, Jericho fut stoppé dans son élan lorsque la jeune femme s’arrêta pour écouter les bruits de pas circulant au-dessus d’eux : malgré le fait qu’ils aient changé de building, les 1313’s Kings n’en étaient apparemment pas moins nombreux pour autant ! Se mettant à couvert avec le Dévaronien pour laisser un large champ d’action à la demoiselle, l’ancien impérial plaqua leur prisonnier contre le mur en lui intimant de ne faire aucun bruit qui trahirait leur présence. Si Dell hésita un instant à suivre les ordres, la froideur du blaster se logeant sous ses côtes suffit à le tenir en laisse.
Soudain, un tir retentit dans le bloc, rapidement suivit par le son d’un corps s’écroulant au sol. L’alerte n’eût pas le temps d’être donnée que Triss maîtrisa le second adversaire, se servant de ses talents d’intimidation pour l’empêcher de faire une erreur qui compliquerait sans doute leur progression. Efficace, la jeune femme réussit son coup et finit par paralyser le pauvre homme qui s’écroula lui aussi par terre, sonné pour un bon moment. Si leurs méthodes avaient tendance à différer, Jericho ne pouvait que reconnaître le professionnalisme dont faisait preuve son équipière et manqua de lui faire un compliment sur ses qualités en matière de combat, se ravisant à la dernière seconde en voyant qu’il n’y avait pas de temps à perdre en éloges. Confiant leur proie à la jeune femme, il lui fit signe de reprendre la route en lui faisant savoir qu’il la talonnait de près. Pourtant, lorsqu’elle s’engagea dans l’escalier menant aux toits, Jericho s’arrêta un instant au niveau des corps inanimés qu’avait laissé Triss derrière elle pour les inspecter un instant : après quelques secondes à fouiller leurs poches, il finit par trouver un détonateur thermique qu’il enclencha, pressant le bouton d’activation avant de glisser l’explosif sous le ventre du paralysé, faisant en sorte que le bouton reste enclenché à cause du poids de la victime. De cette manière, la grenade resterait active mais n’exploserait qu’une fois le bouton relâché, si quelqu’un aidait le pauvre criminel à se relever par exemple. Encore une fois, la méthode était différente de celle de la Chiss : si elle avait promis à son ennemi de le laisser en vie, Jericho ne le voyait pas de cet œil, comptant sur son subterfuge pour leur faire gagner encore plus de temps et éliminer quelques ennemis en plus. Finissant bien vite sa besogne, l’ex garde impérial gravit marches deux à deux pour rejoindre les étages supérieurs, accélérant ses foulées pour rejoindre au plus vite son alliée. Alors qu’il s’apprêtait à débarquer sur le toit, une détonation sourde venant des profondeurs de l’immeuble confirma que son plan avait marché, lui tirant par la même occasion un léger sourire satisfait.
Sans se faire prier, Jericho sauta dans le speeder qu’avait fait venir Triss en s’assurant au passage que leur invité n’ait aucune chance de se faire la malle durant le décollage. Saisissant son blaster alors que la pilote entamait son démarrage, il regarda derrière lui pour y voir plusieurs gangsters débouler sur le toit, l’arme au poing et faisant maladroitement feu sur leur véhicule. Par réflexe, le trentenaire répliqua de plusieurs salves avant que le vaisseau ne s’éloigne définitivement du mégabloc, les mettant à l’abri de toutes représailles. A ce moment-là, Jericho profita de l’accalmie pour s’affaler dans son siège, soufflant un peu en regardant Triss :
« J’espère que ton prisonnier vaut tout le mal qu’on est en train de se donner pour l’extraire de ce trou à rats ! Non pas que je me plaigne de toute cette action, mais je vais peut-être revoir mes tarifs à la hausse ! »
Il aurait sans doute rit pour la première fois depuis un moment si une violente secousse n’était pas venue bousculer leur véhicule, les poussant à se stabiliser avec difficulté alors que deux speeders s’élançaient à leur poursuite, l’un étant venu percuter leur arrière pour les déstabiliser. Faisant volte-face pour voir à qui ils avaient affaire, Jericho aperçut pas moins de huit membres prêts à leur faire la peau. Alors qu’il s’apprêter à tirer dans leur direction, le choc d’un tir de blaster s’écrasant non loin de lui et provenant d’un des toits qu’ils survolaient le poussa à se mettre à couvert, ne pouvant effectuer que des salves de suppression dont la visée laissait à désirer :
« On est trop exposés ici ! Essaye de voir s’il n’y a pas moyen de se mettre hors de portée des tireurs embusqués ! Si ma mémoire est bonne, il y a un tunnel menant aux niveaux supérieurs de la ville un peu plus loin sur la droite ! L’endroit est étroit et la circulation assez dense mais au moins, ça limitera la possibilité des tireurs à ceux dans les véhicules ! »
Inspirant un bon coup, Jericho se montra un peu plus et prit cette fois le temps de viser, espérant que les manœuvres de Triss lui offriraient un angle de tir suffisant pour qu’il puisse toucher sa cible tout en le protégeant des ripostes adverses :
Citation :
Grand succès : La rafale de tirs touche de plein fouet le conducteur du premier véhicule et abat l’un des passagers. Sans pilote, le véhicule s’écrase plus loin. Succès : La rafale de tirs blesse le conducteur du premier véhicule et abat l’un des passagers. Avec le pilote blessé, le véhicule ralentit et a plus de mal à suivre la course. Petit succès : La rafale est esquivée par le conducteur et abat un passager. Petit échec : La rafale est esquivée par le conducteur et blesse légèrement un passager. Echec : La rafale ne touche personne. Grand échec : Dans sa tentative de tir, Jericho est désarmé et son arme tombe hors du véhicule, dans les profondeurs de Coruscant.
Décochant un tir ravageur, Jericho parvint à toucher le conducteur d’un des véhicules au bras, le poussant à virer sur le côté et à rafler l’un des buildings, endommageant la carrosserie du speeder et ralentissant sa course. S’ils n’étaient pas encore hors-jeu, ils en restaient cependant bien moins menaçants. Dans la foulée, le trentenaire abattit un Trandoshan armé d’un fusil blaster lourd qui chuta dans le vide, définitivement mort. Le combat était bien engagé et leurs vaisseaux filaient sur les voies de Coruscant. Mais si un groupe de poursuivants était partiellement écarté le second, lui, était beaucoup tenace. Arrivant à leur hauteur, ils percutèrent à deux reprises le transport des fugitifs en ouvrant le feu sur eux, déterminés à en finir. Suite au choc, Jericho lâcha son arme qui vint se perdre sous le siège de Triss. Et pour ajouter à leur misère, sur la plage arrière du convoi adverse, un Rattataki aux allures plus que menaçantes s’était levé, armé d’une vibrolame et prêt à aborder leur pauvre embarcation déjà sous un feu intensif : la poursuite prendrait un tout autre sens si ce passager non souhaité arrivait à sauter sur leur vaisseau…
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'Dé normal' :
Feht'ris'sharo
Empire
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
Dernière édition par Feht'ris'sharo le 26/7/2016, 01:39, édité 2 fois
Good ol' days
Good ol' days
Triss mit le contact et démarra le speeder sans attendre. Son objectif était de rejoindre la circulation au plus vite, se perdre dans la masse des véhicules. Ce speeder dont elle avait fait l'acquisition était un modèle de location très banal, les modèles les plus communs en matière de speeder en libre-service à disposition des résidents de Coruscant, en somme un véhicule que plus personne ne pourrait remarquer une fois perdu parmi des centaines d'appareils presque identiques.
- Je l'espère aussi, je serais fortement déçue sinon. Elle balaya le ciel du regard, anticipant sur la trajectoire la plus efficace et les mettant un tant soit peu à couvert. Je pense que je te devrais bien ça. Mais vu l'agitation que celui-là à provoquer, je ne devrais pas avoir de mal à débloquer quelques crédits supplémentaire. Alors on dit merci au Dévaronien. Acheva-t-elle avec un sourire sardonique dissimulé sous son casque.
- Allez juste bien vous faire foutre. Répliqua l'intéressé.
La jeune chiss ne se donna même pas la peine de répondre, elle aurait amplement le temps de lui faire regretter cette provocation plus tard, au centuple. Pour le moment, la priorité était le pilotage et échapper au gang. Elle parvint à éviter une série de tir, pas la suivante et elle encaissa le choc en rétablissant le speeder qui avait méchamment dévié de sa trajectoire. L'appareil n'était pas fait pour ça, il n'avait pas la résistance qu'il fallait, aucun bouclier… ça encore, Triss y était habituée, ni les chasseurs chiss sur lesquels elle avait appris à piloter, ni les chasseurs TIE qu'elle avait dû domestiquer n'étaient équipés de boucliers puissants, elle savait faire sans. Mais à la différence de ces modèles, le speeder avait une maniabilité des plus ridicule, il était lourd, peu réactif et loin de permettre les changements de trajectoires nécessaires à un pilotage digne de ce nom. La seule manœuvre qui lui était possible pour le moment était de s'en tenir à une conduite parfaitement erratique pour ne laisser aucune chance aux tireurs d'anticiper, les forçant à se reposer uniquement sur la chance. D'un autre côté, si elle pilotait ainsi, elle coupait également à Jericho la possibilité de viser, c'était un choix dont aucune issue n'était optimale. Non, elle devait les distancer et échapper à leur ligne de mire, et pour cela, rien de mieux qu'un… A l'instant où elle parvenait à ces conclusions, Jericho faisait oralement la même remarque, lui indiquant un tunnel à la seconde où le mot surgissant dans l'esprit de l'impériale. Elle hocha de la tête, il lui apportait par son indication la pièce manquante.
- C'est parti.
Elle fit soudain piquer l'appareil vers le bas, comme si elle voulait fuir par les bas-fonds, ce qui lui permettait surtout d'orienter l'arrière de l'appareil vers les gangsters tout en offrant à Jericho une vue dégagée et un bon abri derrière les sièges. Au son de blaster juste derrière elle, Triss su sans avoir à se retourner qu'il avait saisi l'opportunité. Elle ne prit pas le risque de s'assurer que les cibles étaient atteintes, ce n'était pas sa part du travail. Elle redressa l'appareil sans crier gare et vira de bord, le speeder effectua un virage aussi serré qu'il lui était mécaniquement possible. Derrière eux, les poursuivants eurent un instant d'hésitation avant de comprendre qu'ils s'étaient trompés en pensant avoir deviné la destination des impériaux. Cet instant, elle comptait bien le mettre à profit en poussant les moteurs à leur maximum quelques secondes, lui permettant de marquer une distance un peu plus appréciable entre eux et les autres qui serait très précieuse. C'était sans compter la puissance insuffisante des moteurs et malgré toute la vitesse possible, leur speeder se trouva abordé par leurs poursuivants. Triss se pencha pour éviter un tir qui aurait pu faire bien des dégâts, le tout rendant le pilotage particulièrement difficile, mais pas impossible. Comme si les choses n'étaient cependant pas encore assez délicates, du coin de l'œil Triss vit l'arme de Jericho voler pour se perdre sur le sol du speeder et elle sentit une nouvelle embardée vers le bas qui ne pouvait vouloir dire qu'une chose : quelqu'un s'était invité à leur bord.
Dé combat[normal] Grande réussite : Propre et rapide, il n'a rien vu venir. Triss en profite pour reprendre l'arme de Jericho et la lui rendre. Réussite : Effet de surprise réussi, le Rattataki est grièvement blessé et passe par-dessus bord. Petite réussite : Triss le surprend et parviens à le blessé. Il reste à bord, désarmé et en mauvaise posture. Petit échec : Elle lui inflige une blessure légère mais doit aussi vite se reconcentrer sur le pilotage. Échec : Son coup ne porte pas, alors elle tente de faire plonger le speeder pour se délester du passager clandestin Grand échec : C'est Triss qu'il voulait atteindre et même si elle dévie le coup de lame, elle se retrouve blessée. Tout ce qu'elle peut faire, c'est le repousser.
Attentive à la moindre oscillation du speeder, Triss pouvait visualiser où se trouvait la personne qui venait de se joindre à eux, ses pas vers elle était aussi évidents que si elle avait pu le voir. Il s'apprêtait à la frapper, sans aucun doute, croyant surement l'avoir par surprise alors qu'elle menait toujours ses cabrioles pour protéger le véhiculé d'autres tirs de blaster. Elle retint son souffle, patientant jusqu'à l'ultime seconde, celle où elle sentit le sifflement de la vibrolame la frôler alors qu'elle se leva soudain de son siège, sa dague à la main. La lame dévia celle de l'agresseur, un Rattataki armé d'une vibrolame qui vint se perdre dans le rembourrage du siège passager. Sans attendre, Triss lui décocha un coup de poing qui le fit vaciller, avant de voir sa vie s'achever quand la dague de la chiss le traversa dans un geste précis et mortel, dans l'abdomen, avant de ramener la lame vers le haut. Il s'effondra sur le siège arrière du speeder, entre Dell et Jericho. Dans le même mouvement, Triss se rassit, attrapa le blaster abandonné sous son siège et le tendit à son ami d'une main, reprenant le volant du speeder de l'autre.
Là seulement, elle s'autorisa un bref soupir, appréciant le retournement de situation : le Rattataki ne pouvait plus faire de mal, leur poursuivant le plus problématique avait perdu de la vitesse, Triss enfonça l'accélérateur et s'engouffra à pleine vitesse dans le tunnel enfin atteint. Je pense que c'est fichu pour la caution. Regretta-t-elle en considérant les dégâts, la carlingue enfoncée, les impacts de blaster, la vibrolame encore vrombissante au travers du siège et le sang qui maculait le volant et les mains de la conductrice. Dommage que rien de l'identité de la personne qui la devra ne soit vraie. Elle ajouta cette remarque d'un ton léger. Ce n'était pas comme si le propriétaire serait sérieusement lésé des dégâts d'un seul de ses véhicules, seule sa fierté prendrait un coup quand il comprendrait qu'il s'était fait roulé. C'était des choses qui arrivaient.
Elle prit quelques détours dans les tunnels et ce fut seulement après avoir changé de secteur deux fois qu'elle se décida à prendre la direction de son point de chute, des entrepôts de stockage qui avaient autrefois servit d'armurerie aux clones des guerres pré-impériales. Le genre d'endroit où elle avait pu camoufler un transport spatial sans risque. Elle fit un détour supplémentaire en dernier recours afin d'être certaine de ne pas avoir été suivie, puis posa le speeder entre deux entrepôts, devant un hangar où l'attendait sagement un transport impérial banalisé. Elle y fit entrer le Dévaronien et se tourna vers Jericho. Les crédits dans la boite à côté du siège pilote, c'est pour toi. A titre personnel, j'ajouterais bien quelques verres en remerciement, une fois que j'aurais réglé mes petites affaires avec celui-là.
Dernière édition par Jericho Dorne le 29/7/2016, 17:16, édité 1 fois
Good Ol' Days - Triss
La situation s’était soudainement envenimée alors que Jericho se retrouvait désarmé et que leurs poursuivants redoublaient d’efforts pour les faire sortir de la route, bousculant à plusieurs reprises leur frêle embarcation qui n’était clairement pas faite pour encaisser autant de dommages. Alors qu’ils filaient entre les buildings, les fugitifs ne devaient leur survie qu’à l’habile pilotage de la Chiss qui maniait les commandes avec brio, se faufilant sur les voies de circulation avec aisance et concentration. Derrière eux, les membres du 1313’s King avaient cessé de faire feu, privilégiant une approche bien plus frontale : debout sur la plage arrière, un homme se tenait prêt à sauter vers eux et il ne fallut pas bien longtemps avant qu’il ne réussisse son coup, s’accrochant au coffre arrière pour ne pas tomber et entamer une progression vers l’avant du véhicule. L’alien était hideux, le visage marqué par les combats et bien déterminé à faire preuve de la plus extrême des violences envers ceux qui avaient osé s’en prendre à son gang. Armé jusqu’aux dents, il s’avança à portée de Jericho et ce dernier tenta de s’interposer : en vain ! A peine redressa-t-il la tête pour faire face à l’assaillant qu’une nouvelle salve de tirs partit dans sa direction : les hostilités reprenaient. Contraint de se mettre à couvert afin de ne pas être décapité par un tir de blaster, le trentenaire regarda son ennemi passer à côté du Dévaronien avant de quasiment arriver à la hauteur de leur pilote. Impuissant, l’ancien impérial s’apprêtait à au moins avertir sa camarade du danger imminent mais avant que le moindre son n’ait eu le temps de sortir de sa bouche, l’officière effectua une manœuvre d’une main de maître et exécuta sans sommation son agresseur. Le mouvement avait été parfait, d’une fluidité époustouflante et qui ne put rendre Jericho qu’admiratif devant la technique et le sang-froid de sa camarade. Efficace, rapide et surtout mortelle, Triss venait de prouver en un seul geste qu’elle méritait amplement son grade ainsi que la reconnaissance de l’ex garde impérial. Et en guise de cerise sur le gâteau, la demoiselle en profita pour lui rendre son arme avant de reprendre les commandes et de les emmener vers le tunnel, saufs.
Bien vite et à cause de la circulation, leurs rares poursuivants encore en vie cessèrent leur traque et ils purent ralentir la marche, se fondant dans le flot incessant de vaisseaux sans que personne ne le remarque. S’affalant dans son siège pour reprendre son souffle, Jericho ferma un instant les yeux pour laisser l’adrénaline qui boostait son corps se dissiper. Cela faisait tellement de temps qu’il n’avait pas vécu une sensation aussi forte qu’il en avait presque oublié le plaisir que cela lui procurait : le trentenaire était fait pour mettre sa vie en danger et rien ne pouvait être une meilleure preuve de ça que ce sentiment d’accomplissement et de fierté qui faisait battre son cœur à cet instant. Sans répliquer, il sourit aux répliques de la Chiss sur l’état du véhicule et attendit qu’ils se posent calmement pour se ressaisir complètement. Ils entamèrent alors une descente vers ce qui s’avérait être une ancienne armurerie clone, vestige d’une époque révolue et pas forcément plus calme et radieuse qu’aujourd’hui, n’en déplaise aux politiciens de la Nouvelle République. Bien vite, ils rejoignirent un véhicule banalisé qui allait servir d’extraction pour Zell et Jericho regarda Triss l’embarquer sans rien dire, ne répondant à sa remarque que d’une simple phrase :
« Ne l’abime pas trop quand même, ce serait dommage de s’être donné tant de mal pour le ramener indemne si c’est pour le buter après… »
Dernière remarque humoristique avant que le trentenaire ne recule vers le véhicule ayant servi à leur fuite pour récupérer sa prime dans la boite conducteur, comptant les billets avant de les rentrer dans sa poche arrière alors que le vaisseau impérial s’envolait vers des horizons plus sombres et stricts que le monde de la rue. Par la même occasion, Jericho fouilla le cadavre du Rattataki pour en tirer quelques billets de plus ainsi qu’une bouteille d’alcool fort qu’il s’empressa de descendre, sentant le liquide brûlant couler le long de sa trachée alors qu’il prenait la route pour le district du Works, bien décidé à rentrer chez lui. Sur le chemin, de nombreuses pensées se bousculèrent dans sa tête et il ne vit pas le temps passer qu’il se retrouva déjà dans sa rue, ses jambes l’ayant frénétiquement guidé jusqu’à son domicile. Tout comme l’endroit où il s’était trouvé quelques heures auparavant, son foyer de fortune se trouvait dans un autre mégabloc aussi miteux que celui qu’il avait parcouru avec Triss. Bien vite, il retrouverait sa chambre désordonnée et sa cuisine sale, son lit bancal et son canapé rongé par les mites… Pour la première fois depuis des mois, ses conditions de vie lui paressèrent encore plus lugubres qu’il ne l’avait déjà perçu, prenant conscience qu’il était tombé bien bas…
Dépité, il gravit mollement les marches des escaliers avant d’entendre un bruit dans le couloir du dessus, celui-là même qui menait à son appartement. D’abord intrigué, Jericho sentit soudainement une décharge parcourir le long de sa colonne et illuminant ses pensées : et s’il avait été retrouvé ? L’arme au poing, il se fondit dans les ombres afin d’aller discrètement inspecter l’allée menant au pas de sa porte, découvrant que le panneau d’ouverture avait été forcé et que deux gardes faisaient le guet alors qu’au moins quatre autres hommes retournaient littéralement chaque mètre carré de son appartement. La situation était tendue et malgré son infériorité numérique, le trentenaire n’avait pas prévu de reculer. Mais comment faire pour se débarrasser de ses adversaires ? La réponse était à portée de main pour Jericho et pendant un moment il hésita, tiraillé par le fait d’en venir à de telles extrémités avant de finalement se décider : sortant un minuscule boitier de sa poche, semblable à un porte-clés vraiment très moche, l’homme inspira un bon coup et ouvrit ce dernier en deux, dévoilant une diode qui clignotait faiblement. Lorsqu’il la pressa, un ‘’bip’’ se fit entendre, suivit d’une explosion cinglante qui fit trembler le building : dans le seconde qui avait suivi l’activation, plusieurs bombes dissimulées dans l’appartement de l’ancien impérial rasèrent le mobilier et les criminels qui fouillaient la pièce. A cause du souffle, les deux membres guettant à l’extérieur furent projeté en avant, s’écrasant sur le mur du couloir dans un fracas des plus violents. En une seconde, Jericho venait de détruire son domicile. Ce dispositif d’extrême urgence, il l’avait installé quelques mois plus tôt, à la base prévu au cas où l’Empire aurait souhaité lui mettre la main dessus pour cause de désertion. Pourtant, il avait décidé de l’employer aujourd’hui comme pour tourner la page, faire table rase du passé. Sortant de sa cachette, le trentenaire s’avança jusqu’à l’entrée de son ancien foyer avec une sérénité nouvelle, pressant deux fois la détente pour abattre les rares survivants à l’explosion. Apparemment, ils étaient les seuls gangsters dépêchés à sa recherche et cela l’arrangeait grandement. Sans s’arrêter, l’ex garde impérial prit la direction de sa chambre pour y trouver un endroit totalement désolé. Sous ce qui restait de son lit, il sortit une malle ayant résisté au choc et qu’il ouvrit afin d’en vérifier le contenu : à l’intérieur, quelques papiers ainsi que son uniforme complet de garde impérial étaient soigneusement rangés, accompagnés que plusieurs packs de munitions et d’un album photo. Prenant le contenu pour le ranger dans un sac de voyage poussiéreux, Jericho ne tarda pas un instant de plus et prit la direction de la sortie, quittant pour la dernière fois ce qui fut son lieu de déchéance le plus minable : il était à présent temps que les choses changent !
Où pouvait-il allait maintenant qu’il était enfin délivré du poids de sa misère ? Il avait peut-être une petite idée. Prenant la direction des districts plus élevés, l’ancien impérial erra pendant près d’une heure dans les rues de Coruscant, s’arrêtant par la même occasion dans une supérette où il se procura une bonne bouteille d’alcool –et qui accessoirement le changerait des liqueurs bon marché auxquelles il s’était habitué- et profita des toilettes du magasin pour aller se raser, retrouvant une coupe beaucoup plus nette et une barbe rasée de près. De nouveau présentable et propre sur lui, Jericho continua son chemin jusqu’à arriver aux alentours de la principale caserne impériale, lieu de rassemblement de tous les fervents serviteurs des Vestiges de l’Empire. Grâce à ses papiers d’identité de l’époque où il était encore garde écarlate, le trentenaire parvint à tromper la sécurité en exploitant le fait que si les déserteurs étaient fichés comme indésirables, on oubliait trop souvent d’effacer les identifiants des plus proches protecteurs de feu l’Empereur Palpatine. Accédant ainsi aux quartiers des officiers, il parvint à se retrouver jusque dans ceux de Triss, usant de ses talents et de ses connaissances sur l’infrastructure des bâtiments impériaux pour pénétrer dans la chambre de la demoiselle avec la plus grande discrétion : par chance pour lui, la jeune femme n’était pas encore revenue de son interrogatoire avec le Dévaronnien et Jericho en profita pour poser ses affaires dans un coin, se servant un verre de l’alcool qu’il avait apporté avec lui avant de s’installer en attendant l’arrivée de la Chiss.
Il n’eut pas à attendre longtemps avant que la porte par laquelle il était rentré ne se rouvre, alors qu’il était encore dissimulé dans la pénombre et qu’il aurait facilement pu passer pour une menace. Un verre à la main, il regarda la personne qui venait d’arriver un sourire aux lèvres :
« Je pense que tu devrais signaler à tes supérieurs qu’il faut rehausser la sécurité dans votre base, c’est fou de voir que n’importe qui peut entrer et venir de la sorte… »
Se levant doucement de son siège pour se saisir de la bouteille de brandy corellien qu’il avait amené, Jericho remplit un second verre et vint l’apporter à sa camarade à la peau bleutée :
« Tu m’as dit tout à l’heure que tu m’inviterais à boire un verre en guise de remerciement après avoir réglé quelques affaires : j’ai pensé qu’après ce qu’on a vécu, on ne devrait pas perdre de temps ! Il lui tendit le verre en lui faisant un clin d’œil. Alors, comment ça s’est passé avec le Dévaronien ? Tu as eu ce que tu voulais ? »
Question anodine et dont la réponse lui importait peu mais à dire vrai, il agissait en roues libres : la soirée avait été éreintante et tout ce dont il avait besoin, c’était de se détendre avec quelqu’un en qui il avait confiance !
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
Le sang était encore incrusté sur ses mains. Elle le constata sous l'éclairage des couloirs : le passage à l'eau superficiel était loin d'avoir suffi, mais elle n'avait pas pu faire mieux directement en sortant de la salle d'interrogatoire. Elle l'avait quitté avec une certaine hâte, un peu nauséeuse et refusant que qui que ce soit ne s'en rende compte. Sa réputation la suivait de toute façon, on la pensait insensible, presque incapable de compassion, si elle était partie si vite il était facile de mettre cela sur le compte de la fatigue. Après l'intervention pour mettre la main sur le Dévaronnien et la course poursuite, il était légitime qu'elle désire se retirer au plus vite.
Décemment, elle ne pouvait pas reconnaitre et encore moins faire savoir combien ces procédés l'insupportaient. Avec de la patience elle aurait obtenu ce qu'elle voulait de ce type, elle le savait, mais ils devaient se presser pour obtenir ses aveux et c'était ce qu'on attendait d'elle : l'ex-officier des renseignements, l'alien glaciale et effrayante, sans pitié ni état d'âme. A croire qu'on la voyait comme un droïde. Pourtant non seulement la torture était un outil éprouvant pour la plupart des êtres pensants, mais en plus ce genre de procédés allaient à l'encontre des règles de non-agression les plus profonde des Chiss. Pourtant, elle le faisait et avec un certain talent, aussi bien pour les actes que pour son rôle. Cela fonctionnait, à en juger par les hurlements et les suppliques qu'elle avait su soutirer au Dévaronnien au bout de quelques heures en tête à tête. Elle avait commencé léger, interrogatoire classique, mise en condition, menaces, pression psychologique. Puis elle avait vu qu'il jouait la tête dure, alors il en avait payé le prix. Ne restait plus qu'à laisser infuser la peur qu'elle avait provoquée et en récupérer le fruit, plus tard. En attendant, elle rentrait à ses quartiers.
Elle passa le sas et le laissa se refermer derrière elle. Immédiatement plongée dans l'obscurité, ses yeux déjà accoutumés captèrent la présence. Son sang ne fit qu'un tour et une fraction de seconde plus tard, son blaster était dans sa main, sécurité levée, canon pointé vers la forme vivante qui l'attendait. Vivante qui aurait pu ne pas le rester si la Chiss n'avait pas eu une capacité d'analyse et de self-control suffisamment notable pour ne pas tirer sur le coup de la surprise et eut la présence d'esprit d'identifier l'intrus avant de l'abattre. Heureusement pour lui, elle le reconnu presque aussitôt et ce malgré les quelques améliorations d'ordre pileuses survenues ces dernières heures.
- Tu sais que comme une très grande majorité des citoyens impériaux je dispose d'un comlink ? Mon numéro n'a pas changé, ça aurait gâché l'aspect théâtrale de ton entrée mais… j'aurais pu te tuer sombre idiot. Gronda-t-elle froidement en activant l'éclairage de la pièce.
Sa remarque sur la sécurité lui arracha une grimace d'irritation, non seulement elle en était consciente mais la formation à la sécurité des locaux impériaux allaient vite devenir sa priorité. Avant la chute de l'Empire, jamais une telle négligence ne serait passée, les responsable auraient été sévèrement punis pour une faute de cette taille. Ils avaient de la chance que celui qui était entré n'était pas animé de mauvaises intentions, un autre déserteur désirant nuire et les conséquences auraient pu être désastreuses. Dans tous les cas, ils allaient une fois de plus comprendre pourquoi Triss avait reçu le surnom de "Ice".
- Je sais… Si tu savais le nombre de rapport de sécurité j'ai transmis sans avoir de réaction en retour, tu serais effaré. Reconnu-t-elle.
Elle posa ses quelques affaires, son casque qu'elle gardait en main et commença à se débarrasser de la partie supérieure de son armure, restant en top de la couleur gris-olive de l'uniforme impérial. Elle rêvait d'une douche bien fraiche mais, ayant un invité surprise, elle pouvait bien remettre ce projet à plus tard.
- Techniquement parlant, c'est toi qui m'invite alors. Remarqua-t-elle avec un fin sourire. Je marche.
Elle s'assit sur le coin de son lit en invitant Jericho à prendre la chaise, le verre à la main. La pièce était très sommaire : un lit fonctionnel, un bureau, un terminal holonet, une chaise. Ce n'était pas le meilleur endroit pour recevoir quelqu'un. Seul ce que Triss apportait personnalisait un peu la pièce et elle ne pouvait apporter plus que ce qu'elle pouvait caser dans son sac de voyage, soit quelques datablocs de littérature, un carnet de notes et de dessins, quelques crayons, une boite à thé et un holo affichant quelques miniatures aléatoires qui pour le moment affichait une statue du folklore corellien. C'était tout pour ses effets personnels.
- L'interrogatoire classique n'a rien donné, il assure que ce n'était que du bluff. Très crédible quand on a vu combien il a fanfaronné toute la journée… Il faisait moins le fier ensuite et soutenait encore qu'il avait inventé toute son histoire pour se rendre intéressant. Il est encore trop tôt pour le briser. Je n'en tirerais rien de plus aujourd'hui. Je l'ai placé en phase de mise en condition pour quelques jours. On verra s'il fait encore le malin la prochaine fois, mais il a eu un bon avant-goût de ce qui l'attend. Dit-elle d'un ton las.
Fort heureusement pour la Chiss, l'avant-gout puis la mise en condition était souvent suffisante pour les grandes-gueules dans son genre. Il en était déjà aux supplications quand elle l'avait laissé à son sort. La crainte, l'anticipation de la douleur qu'il avait goûté, la privation et l'isolement auraient probablement raison de lui. Son instinct la trompait rarement quand il était question d'extirper quelque chose à quelqu'un : très vite elle savait reconnaitre les archétypes auquel elle avait affaire. Il y avait ceux pour qui la simple pression psychologique suffisait, comme leur captif. D'autres nécessitaient un travail bien plus lourd et éprouvant. D'autres, enfin, ne cédaient simplement jamais, préférant céder à la folie plutôt que de craquer, ces derniers étaient les pire, car Triss savait très vite que rien ni personne ne pourraient les raisonner, alors les tortures s'enchaineraient les unes après les autres, devenant parfois aussi dure pour l'interrogé que pour l'interrogeant. Un nom en particulier restait gravé dans la mémoire de Triss : Noxis.
- Mais dis-moi. Reprit-elle pour éloigner son esprit de ces souvenirs. Tu t'es refait une allure présentable. C'était uniquement pour entrer ici ou tu as décidé d'abandonner ton projet d'adoption par les wookies ?
Jericho Dorne
Chasseur de prime
Age : 36 ans Messages : 422 Occupation : Chasseur de primes Localisation : Coruscant, District "The Works" Race : Humain DC : //
Peut-être que pénétrer par effraction dans les quartiers sécurisés d’une officière impériale sans la prévenir de sa venue n’était pas l’idée la plus intelligente qui soit, mais on ne pouvait pas dire à cet instant que Jericho était du genre à craindre le danger. Certes, Triss aurait facilement pu lui coller un tir de blaster entre les deux yeux si elle l’avait voulu mais il avait eu suffisamment confiance en sa capacité à analyser rapidement une situation pour l’attendre dans sa chambre sans s’annoncer. Lorsqu’il avait vu le canon de son arme être pointé dans sa direction, il n’avait même pas cillé et avait même trouvé cela amusant, ne s’étant pas senti menacé une seule seconde, le sang-froid dont il faisait habituellement preuve ayant encore un fois prouvé que de toutes les choses qu’il aurait pu craindre, la mort de la main d’une alliée n’en faisait pas partie. En silence, il avait accepté sa remarque cinglante et n’avait pu qu’être ravi de la voir se détendre par la suite, rangeant son arme avant d’appuyer sur l’interrupteur, allumant les lampes murales de la chambre. Devant lui, la Chiss retira les plaques de ses armures sans qu’il ne puisse la quitter du regard, prenant simplement le temps d’observer son environnement sous des lueurs nouvelles. L’endroit était assez exigu et sans doute plus petit que son ancien appartement, même s’il était également mieux rangé et beaucoup moins sale. Comme tout logement militaire, il n’était meublé qu’avec le strict nécessaire et seules rares touches personnelles ajoutées par la jeune femme rendaient l’endroit un peu plus chaleureux, plus personnel. Un lit, un bureau et une chaise, voilà bel et bien tout ce dont disposait Triss en guise de chez-soi et si certains auraient trouvé cela triste, Jericho y aurait presque vu du luxe, lui dont l’entraînement pour servir la garde impériale l’avait habitué à vivre dans des lieux encore plus précaires. Ici au moins, sa camarade avait droit à des draps propres et un accès à une douche fonctionnelle et cela n’était pas négligeable aux yeux de l’ancien impérial qui avait passé une année sur Yinchorr, à vivre dans une chambre qui aurait fait passer les prisons de l’Empire pour des hôtels de luxe.
« Hum, ta chambre me ferait presque regretter mes années de service dans l’Empire… Tu as pu voir à quoi ressembler les mégablocs de Coruscant et je ne souhaite à personne d’y vivre s’il ne veut pas oublier ce que le mot ‘’propreté’’ signifie… »
Triss s’installa sur le coin de son lit et Jericho lui fit face, portant son verre à ses lèvres en l’écoutant raconter comment s’était déroulé son interrogatoire. Apparemment, Zell avait été beaucoup plus coriace qu’il n’en avait donné l’air, résistant aux techniques de torture de la jeune femme au point qu’elle ait besoin de plus de temps pour le briser. S’il n’avait jamais vraiment été porté sur ce genre de méthodes, le trentenaire était pourtant assez familier avec le protocole impérial en matière d’extraction d’aveux et confessions. A dire vrai, il avait même été l’un des rares privilégiés à voir l’Empereur Palpatine à l’œuvre, ses pouvoirs Sith facilitant grandement les choses et les éclairs de force étant sans doute l’un des supplices les plus efficaces dans le domaine. Et dans le milieu de la torture, le nom de Triss était également connu, ce qui en disait long sur les talents de la Chiss et sur le fait que si elle prévoyait d’obtenir des informations de la part du Dévaronien, elle réussirait forcément à un moment ou à un autre. Portant son regard sur les mains de la jeune femme, Jericho finit par ajouter :
« Tu n’y es pas allé doucement avec lui, tu as encore du sang sur les phalanges… Pas étonnant qu’il ait perdu son sens de l’humour et sa fierté après autant de temps passé avec toi ! »
Ils n’eurent pas le temps de pousser plus loin la discussion sur la séance de torture que Triss fit une remarque qui lui tira un sourire, signalant enfin qu’il s’était rasé et qu’il paraissait bien plus humain à présent, ajoutant une petite moquerie qu’il interpréta comme étant affectueuse :
« Très drôle ! J’ai pensé qu’il était peut-être temps de changer de coupe… Et d’air ! »
Finissant son premier verre, Jericho se resservit avant de tendre la bouteille à Triss. Le regard un peu nostalgique, il repensa un instant à ce qui l’avait poussé à agir ainsi, à renoncer à son ermitage pour venir voir la femme à la peau bleutée. Ce soir avait sans aucun doute marqué un tournant la vie du trentenaire et il avait pris conscience d’à quel point l’action lui avait manqué. Pendant trop de temps, il avait erré sans but, s’était pourri la santé à boire et à traîner dans les quartiers les plus poisseux de Coruscant. Chaque jour dans le miroir, la silhouette du fier garde impérial s’était dissipée pour laisser sa place à l’ombre d’un soldat déchu à qui on avait arraché son maître et sa raison de vivre. Grâce à la Chiss et à la mission qu’elle lui avait confié aujourd’hui, il avait pris conscience qu’il était peut-être temps de tirer un trait sur les remords du passé et d’aller de l’avant, de trouver un autre but, une autre cause à défendre. Les Vestiges ne représentaient peut-être pas l’idéal qu’il voudrait servir mais il y aurait certainement une place pour lui quelque part dans la galaxie : c’était ce qu’il espérait !
« Ce soir a été une sacrée soirée, pas vrai ? Cela avait fait longtemps que je n’avais pas ressenti le frisson du risque et le plaisir du combat et j’ai pris conscience que ça m’avait manquée… Il était peut-être temps pour moi de sortir de ma torpeur et d’arrêter de me laisser pousser la barbe… Il plongea son regard azur dans le sien. J’ai décidé de m’en aller et je quitterais Coruscant avec la première navette dès demain ! Ma place n’est pas en tant que pilier de bar dans une cantina du Works et je ne compte pas non plus faire amende honorable en retournant dans les rangs de l’Empire. Mais j’ai entendu dire qu’il y avait plein de travail pour quiconque sait se battre et que la galaxie regorge de dangers qu’un ancien garde impérial comme moi devrait surmonter… »
Il eut un petit rictus nerveux en avouant ses plans à Triss, comme s’il avait honte de se montrer aussi ambitieux devant elle. Pour la première fois en un an, il avait un plan, des idées, des désirs… La mort de Palpatine l’avait abattu, lui qui vouait une dévotion sans bornes pour l’Empereur s’était retrouvé dévasté à la suite de son meurtre et ses repères avaient été longtemps brouillés. Pourtant et grâce à l’officière impériale, il avait su se remettre et rien que pour ça, elle méritait qu’il lui apporte cette bouteille d’alcool en guise de remerciement :
« C’est pour ça que je suis venu ici ce soir, sans attendre que ce soit toi qui m’invite et en prenant la peine de m’infiltrer dans une caserne impériale sans impunité : je voulais te prévenir de mon départ et qu’on puisse boire tous les deux avant que je sois à plusieurs années lumières d’ici… Et puis, j’ai un peu été forcé de faire littéralement exploser mon appartement tout à l’heure pour fuir les 1313’s Kings et j’espérais que tu me laisses dormir sur ton canapé... Ou ta chaise, vu que ton mobilier est assez limité… Mais quoi qu’il en soit... Il rit de nouveau avant de lever son verre pour trinquer. Pour l’Empereur ! »
… Et pour Triss, même s’il n’était pas encore prêt à avouer que s’il en était là, c’était bel et bien grâce à elle.
Age : 29 ans Messages : 1068 Occupation : Capitaine de la Flotte Impériale - Le Percutant - Ligne de surveillance du Vigilant Localisation : Flotte Impériale - Bastion - Coruscant Race : Chiss
Il fallait admettre qu'elle était plutôt bien lotie sur Coruscant, la chambre était petite mais, comme Jericho le soulevait, c'était propre et tout fonctionnait. Sans compter le luxe que représentait avoir une chambre personnelle dans l'armée au simple grade de lieutenant. Jamais elle n'aurait pu en espérer tant avant la chute de l'Empire, quand les effectifs étaient normaux donc nombreux, les officiers bénéficiaient de quartiers convenables mais partagés avec d'autres malgré tout. Les pertes engendrés par les défaites de Yavin et d'Endor ainsi que les nombreux départs avaient au moins apporté l'avantage d'offrir aux restants des conditions de vie un peu plus confortable. Et encore, même les quartiers les moins modernes à bord des vaisseaux les moins performants gardaient toujours un niveau de confort convenable assurant une certaine décence au personnel. Pour Triss qui menait une vie militaire depuis ses 17 ans, elle n'aurait jamais pensé bénéficier si jeune de quartiers privés.
Elle ne voulait pas s'étendre plus que nécessaire sur les détails de l'interrogatoire du Dévaronien. Fort heureusement ils ne s'y attardèrent pas, Jericho se contenta de noter les traces de sang sur les mains de Triss. Elle haussa les épaules avec une apparente indifférence. La plus grande partie du temps passé avec lui n'avait consisté qu'en interrogatoire classique, des questions, de l'observation, puis de l'intimidation, de la menace. Le temps passé à lui infliger de réelles douleur avait été assez limité, Triss était très vite passée à l'outil dans lequel elle excellait le plus : le couteau, qui donnait souvent de très bon résultats, sans être le plus douloureux, le contact direct et la crainte suscité par le sang était très terriblement efficace. Pourtant je n'ai pas fait plus de zèle que nécessaire mais c'est toujours salissant. Avant d'orienter le sujet dans une voie moins glissante.
Elle porta le verre à ses lèvres et nota la qualité de l'alcool que Jericho avait rapporté. Après tout ce temps d'errance et cette mention sur ses nouvelles habitudes de logements, il avait visiblement pris soin pourtant de ramener autre chose qu'un alcool bas de gamme juste pour "marquer le coup". Elle huma le liquide tout en observant l'ex garde impérial avec une attention discrète mais soutenue. Ses propos sur le changement d'air, son apparence bien plus soignée, tout indiquait que quelque chose avait effectivement changé. Triss ne se permettait pas encore d'espérer qu'il ait décidé de réintégrer l'armée impériale mais elle commençait à soupçonner un changement dans cet ordre d'idée. Elle prit la bouteille qu'il lui tendait et remplit également son verre. Jericho semblait pensif, cela ne pouvait échapper au regard incandescent du lieutenant. Mais tout comme elle savait qui parlerait et de quelle manière, elle avait assez d'expérience en interrogatoire pour savoir quand la cible de sa curiosité parlerait d'elle-même. Jericho avait quelque chose à dire, elle n'avait pas besoin de poser de question, il y viendrait de lui-même, quand il le déciderait et pas avant.
Elle se leva pour poser la bouteille sur le bureau avant de revenir à son lit, faisant face de nouveau à l'homme encore plongé dans ses pensées, le regard un peu vague. C'est le moment qu'il choisit pour reprendre la parole, comme Triss l'avait senti, et de lui confier la nature de ses décisions. Il n'était pas bon pour un homme d'action de s'arrêter si longtemps et si Triss n'avait pas eu autant de travail à réparer les pots cassés par Endor, peut-être qu'elle serait venue le tirer de là avant. Mais peut-être que c'était le timing qu'il fallait, que plus tôt, elle n'aurait pas eu cette réponse. Là il avait eu le temps de dépérir suffisamment pour remonter en beauté, pas assez pour ne plus jamais en réchapper. Le revoir devant elle, avec le visage qui était le sien et pas celui de sa barbe, la détermination brillant de nouveau dans ses yeux, elle le savait : elle était arrivée au bon moment. En plus elle ne t'allait pas. Commenta-t-elle en aparté, tout en le laissant poursuivre sa réflexion. Si elle ressentit une pointe de déception quand il énonça clairement qu'il ne rejoindrait pas l'Empire à nouveau, elle n'en montra rien. Au moins, il revenait au cœur de l'action d'une manière ou d'une autre. En tant qu'officier, elle ne se réjouissait pas de ce choix, mais en tant qu'amie c'était une décision qu'elle ne pouvait qu'encourager.
- Qu'est-ce qu'un ancien garde impérial comme toi ne pourrait pas surmonter. Si ce n'est l'inactivité. Commenta la Chiss.
Elle n'avait pas l'intention de le flatter ou le caresser dans le sens du poil, elle connaissait juste sa valeur et l'exigence légendaire de l'Empereur dans le choix de sa garde. Jericho en avait fait partie, ce qui faisait de lui quelqu'un d'exceptionnel. De toute façon, il n'y avait plus de retour en arrière possible, non seulement sa décision était prise mais il lui avoua avoir dû faire exploser son appartement. Triss haussa un sourcil bleu-noir un peu surprise. L'explosion était une solution comme une autre, du moment qu'il était débarrassé de ces gêneurs. Quoi de mieux qu'un départ assez marquant pour débuter une nouvelle phase de sa vie, après tout.
Il leva son verre soudain, après avoir avoué son espoir qu'elle puisse le loger pour la nuit, en portant un toast à l'Empereur. A ces mots, Triss ressentit une sensation curieuse, un mélange de nostalgie, de peine, les angoisses et le désespoir qu'elle ne s'était jamais permis de ressentir. Depuis Endor elle n'avait jamais voulu s'appesantir sur cette perte qui par définition aurait dû marquer la fin de l'Empire. Jericho avait réagi par la désertion, le deuil et la déchéance, Triss elle s'était lancée à corps perdu dans son travail, prenant toujours plus de charges, de responsabilités et de travail, se faisant un devoir de réunir les flottes, d'inciter tous les impériaux qu'elle croiserait à se réunir autour de Bastion, de s'unir sous le commandement formé par Pellaeon. Elle ne regardait pas en arrière, ce n'était pas dans sa mentalité, mais à trop en faire pour aller de l'avant, elle refusait de voir ce qui avait été perdu et combien la tâche était encore immense. L'Empire n'était plus, plus vraiment sans Empereur. Pour cela devait-elle abandonner, cesser de se battre pour ce en quoi elle avait prêté serment ? Ce pourquoi elle avait quitté le sien, quitté son foyer. Devaient-ils abandonner cette force que l'Empereur avait créé, ses projets, sa mémoire ? Non. L'abattement fit place à une résolution nouvelle alors qu'elle levait également son verre. Pour l'Empereur. Reprit-elle avec une certaine gravité. Et pour l'avenir..
Elle but son verre d'un trait, ferma les yeux quelques instants avant de se reprendre, de nouveau, faisant un trait sur le passé pour n'en garder que les outils pour avancer de plus belle. Le présent nécessitait son attention, à commencer par l'ex garde assit devant elle qui lui avait demandé un petit service, celui de l'héberger ce soir. Elle se leva et posa son verre. Je dois avoir un sac de couchage de réserve. Je te proposerais bien de partager le lit mais on risque d'être un peu l'un sur l'autre. A moins que ce ne soit ton intention ? Elle lui adressa un fin sourire avant d'ouvrir un placard encastré dans le mur, dans lequel était rangé un peu de matériel militaire, le genre de fatras utile en cas de départ précipité en mission : des rations, un réchaud, un médipak basique, quelques fusées lumineuses et… un sac de couchage. Elle se rappelait bien l'avoir vu quand elle avait fait l'inventaire en arrivant.
Elle sortit le sac et le balança devant le lit avec adresse. Ce sera toujours mieux que la chaise. Plaisanta-t-elle. En attendant… Tu m'excuseras un instant mais j'ai vraiment besoin de me changer. Comme il était à présent clair qu'il resterait pour la nuit, elle n'allait certainement pas attendre son départ pour prendre la douche dont elle rêvait. Fais comme chez toi, j'en ai pas pour longtemps. Dit-elle en le laissant pour s'enfermer dans la salle de bain. Un bien grand mot pour la pièce qui se limitait à un minuscule local doté d'un coin au sec pour poser ses affaires, le reste n'était rien d'autre que la douche. Y enlever une armure de combat ne se faisait jamais sans quelques coups contre les murs bien trop rapprochés pour quelqu'un de sa taille. Après une courte lutte et quelques jurons silencieux, elle put enfin se rafraîchir sous l'eau glacée et savoura ensuite de passer une tenue bien plus confortable et propre. Elle rejoignit Jericho, ses cheveux noir-bleutés détachés et égouttant encore sur ses épaules, se sentant pourtant nettement plus présentable ainsi que couverte de sang et de transpiration.
- Tout va bien ? Pas de signe des 1313's Kings pendant mon absence ?
